Les
glacières jurassiennes
De la
neige et de la glace dans je Jura en plein mois d'août, ça
existe.
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Les
glacières sont : |
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des baumes (grottes
verticales) favorables à l'accumulation de la neige pendant
l'hiver; |
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des pièges à froid qui
permettent sa conservation toute l'année. |
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De
nombreuses baumes existent tout le long de la chaîne du Jura.
Si la glacière de la grotte est bien connue du public car elle
a fait l'objet d'une aménagement touristique (à
Chaux-les-Passavant), par contre d'autres baumes sont quasiment
inconnues, ou oubliées après avoir fait l'objet d'une
exploitation de la glace pour alimenter les restaurants avant
l'apparition des réfrigérateurs.
On peut également visiter sans équipement la glacière du Pré
de Saint-Livres (sur le versant sud du Marchairuz. On s'y rend
par la vallée de Joux, le col du Marchairuz. Elle figure sur la
carte nationale suisse no 1241 - Marchairuz - au 1/25.000.
Attention cependant, elle n'est pas gardée et la descente se
fait par une échelle métallique verticale d'une dizaine de
mètres, puis par un cône de glace qui est, par nature, ...
très glissant.
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La glacière de Monlési
La glacière de Monlési (commune de Boveresse) est une des
curiosités naturelles les plus étonnantes du Haut-Jura. On y accède
par un itinéraire pédestre balisé long d'un bon kilomètre qui part
du col des Sagnettes (route Fleurier-La Brévine) en direction du
sud-ouest.
Pour parvenir à l'entrée de la cavité, le visiteur
doit descendre dans le puits principal, profond de 16 mètres, par un
sentier escarpé et une échelle. Il n'aperçoit alors du glacier
souterrain que sa partie supérieure, toute proche de la voûte, et il
est loin de réaliser que la glace remplit l'essentiel d'une vaste
salle longue de 40 mètres, large de 29 mètres et haute de près de
15 mètres. L'altitude élevée (1135 mètres) permet la formation
naturelle de la glace selon un processus de réfrigération assez
complexe et assure sa conservation.
Avec ses quelque 10.000 m3 de glace, la cavité de
Monlési vient largement en tête des glacières jurassiennes. Dans
les environs, on ne trouve que des amas souterrains de quelques mètres
cubes. Citons la glacière des Baumes (Les Verrières) et le
Creux-de-Glace de Chasseral (Courtelary).
Le site de Monlési ne connut jusqu'à la fin du XIXe
siècle que des prélèvements occasionnels et plutôt modestes. C'est
apparemment peu avant 1900 que l'exploitation devint systématique. Le
nombre des ouvriers atteignit la quinzaine. La possibilité de
travailler en toute saison rendit sans doute superflue la construction
d'une installation de stockage importante.
Nous ignorons à peu près tout des modalités
d'extraction et de transport. Il est probable que les blocs
empruntaient une voie ferrée étroite avant d'être transbordés sur
des chars pour gagner une gare proche, celle de Boveresse sans doute.
Les travaux cessèrent peut-être aux alentours de
1920 et la glace ne tarda pas à retrouver son ancien volume.
Copyright
L'Impartial octobre 1998
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