Desp |
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Marquage CE |
Avertissements
Ce dossier ne concerne, au premier chef, que les installations frigorifiques chargées d'un fluide "non dangereux" (groupe 2)
Il n'a qu'un but pédagogique afin d'engager le débat qui pourrait trouver un prolongement
sur le forum consacré à ce sujet.
Le dossier est complexe, chaque installation peut être un cas particulier qu'il faudra analyser "EN 378 en main".
Ma responsabilité ne pourra en aucun cas être engagée suite à la lecture de ce dossier,
celui ci étant, pour des raisons pédagogiques, volontairement simplifié.
Tout d'abord :
Ce qu'il faut savoir sur
le marquage CE avant d'aborder le sujet.
Le menu du jour
La Desp, avant tout, qui est concerné?
Cette réglementation européenne a pour principal objet la SECURITE!
C'est le fabricant ou son mandataire européen qui en est responsable.
Et surtout, ne jamais oublier que " l'installateur frigoriste " EST le fabricant de l'installation qu'il vient de vendre
(ou de monter selon les cas)
La réglementation européenne sur les équipements sous pression (que l’on qualifie encore
à tors de "nouvelle" alors qu'elle est en vigueur depuis le 13 décembre 1999 en France), concerne tous
les frigoristes installant ou intervenant sur une installation, ne serait-ce que pour vérifier que celle ci
n'est pas concernée par la réglementation!
Certains pensent que ceci ne les concerne pas, et qu'il font que du petit, et qu'on ne leur a jamais rien
demandé, et puis qu'ils s'en fichent….
Pourquoi pas, MAIS , qu'ils n'aient jamais un incident ou un accident sur une de leur installation car là, ils
auront à faire avec les assurances, et alors tous les ennuis vont commencer.
DONC, si l'équipement que vous devez monter ou remodeler est un circuit dans lequel la pression des vapeurs
est supérieure à 0,5 bar , donc contenant autre chose que de l'eau sans additifs ou de l'air, suivez le
guide.
Quelques points de repère
- Ps : pression maximale admissible.
- Ts : température maximale admissible.
- Limiteur de pression : en gros, un pressostat à réarmement automatique (PSH ou PSL)
- Pressostat : pressostat à double soufflet ayant subi un essai de type, à réarmement manuel externe (PZH ou PZL).
- Pressostat de sécurité : pressostat à double soufflet ayant subi un essai de type, à réarmement manuel interne (PZHH ou PZLL).
- Dispositif de surpression : soupape de sécurité (disque de rupture sous certaines conditions)
La démarche
- Il faut déterminer la catégorie de risque de l'installation
- Il faut déterminer la catégorie du raccordement permanent (brasure) sur lequel on intervient
- Il faut , selon les cas, constituer un dossier, faire contrôler l'installation par un organisme notifié,
et surtout apposer
le marquage CE sur l'installation.
Ce dossier ne s'adressera, dans un premier temps, qu'aux installations de froid commercial (et climatisation) fonctionnant aux fluides de groupe 2 (non dangereux), soit entre autres les R22; R134a; R404A; R407C; R410A etc.
Pour une installation contenant du fluide frigorigène, c'est simple, on considère que le fluide est partout à l'état gazeux.
Pour ce qui sera de la pression de sécurité (pression maximale admissible), c'est un peu plus compliqué, et surtout, il faut se souvenir que tous les composants de l'équipement devront être éprouvés pour ces pressions; et cerise sur le gâteau, le fonctionnement normal de l'installation ne devra jamais atteindre ces pressions de conception (fini les pressostats shuntés et autres artifices l'été!)
Les pressions spécifiées PS
Eh oui, il y en a au moins deux, celle pour la BP et celle pour la HP!
Alors, comment les calculer?
Le législateur a voulu nous faciliter partiellement le travail, et a prévu quelques températures
de fonctionnement courantes dites TS [températures spécifiées dans la réglementation]
Températures de conception spécifiées " TS ":
Ambiance |
+ 32°C |
+ 43°C |
Côté HP avec condenseur à air |
+ 55°C |
+ 63°C |
Côté HP avec condenseur à eau
ou évaporatif |
+ 43°C |
+ 43°C |
Coté BP froid seul |
+ 32°C |
+ 43°C |
Pour éclairer le débat, si l'installation concernée est déterminée pour une ambiance maximale de 32°C, la PS coté HP sera calculée avec une température TS de +55°C si on utilise un condenseur à air.
Si le fluide utilisé est du R404A, sa tension de vapeur (relation pression – température) est de 24,8 bars effectifs, la PS HP de cet équipement sera d'au moins 24,8 bars.
Si aucun pressostat de sécurité n'est requis, la soupape de décharge sera tarée à la PS. Si le tarage de la soupape est supérieur, ATTENTION la PS prendra la valeur de tarage de la soupape ( dans notre exemple, si je ne trouve que des soupapes tarées à 25 bars, la PS devient 25 bars! Avec toutes les conséquences administratives)
PS Calculée
Si notre installation fonctionne à un régime particulier n'entrant pas dans le tableau de la TS ou si l'installation nécessite un ou deux pressostats de sécurité en plus de la soupape de décharge, il va falloir effectuer le calcul de notre PS selon des critères déterminés, et surtout, il faudra garder les notes de calcul pour les joindre au dossier de notre équipement!
Un exemple:
La charge en fluide frigorigène est comprise entre 2,5kg et 100kg; il faut installer un ou deux
pressostats de sécurité en plus de la soupape de décharge.
Le pressostat aura une tolérance de coupure normée de 5% maximum qu'il faut inclure dans le calcul
avec l'hypothèse du cas le plus défavorable.
La pression de coupure du pressostat sera de 24,8 x 1,05 = 26,04 bars
Le pressostat de sécurité devant selon la norme être réglé à
une valeur £ 0,9 PS on aura une PS de 26,04 bars / 0,9= 28,94 bars
PS calculée = 28,94 bars
La soupape de décharge sera réglée à 28,94 bars (si je ne trouve que des soupapes à 30 bars, la PS devient 30 bars! )
Catégorie de risque de l'installation
Pour déterminer la catégorie de risque de l'installation, il va falloir inventorier toutes les
"capacités" de l'équipement (tubes, réservoirs, vannes, appareillages de ligne, régulations
etc.) et appliquer pour chacune d'elle le produit PsxV (pression x volume pour les réservoirs ),
ou PsxDN (pression x Diamètre Nominal pour les tubes), et vérifier sur les abaques dans quelle
catégorie se place l'élément (pour aider, utiliser le petit logiciel développé
sous Flash par l'afpa).
Pour notre exemple, avec une PS de 24,8 bars en HP, un tube en refoulement de 2"1/8 (DN=50) sera classé
en catégorie I.
Si le réservoir de liquide a un volume de 80 litres, il sera classé en catégorie III
(24,8x80= 1984 => 3000 >PSxV> 1000).
Et ainsi de suite pour toute l'installation. Au final, l'installation prendra comme catégorie de risque,
celle de l'élément de catégorie la plus défavorable (ici, le réservoir en catégorie III classe l'installation et détermine le cadre réglementaire de l'installation)
Et pour clôturer provisoirement, un petit conseil
Si vous êtes sous traitant du montage, n'acceptez pas la responsabilité du marquage CE, vous n'avez
pas maîtrisé le dossier, les risques et les responsabilités sont trop importants!
Et puis, si vous êtes membre, identifiez-vous car d'autres détails et explications vous attendent
Dernière mise à jour le 02/05/2005 à 08:30
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