Depuis l'antiquité  |
L'homme a appris
à extraire l'huile des plantes il y a très longtemps. Dans l'Antiquité,
les peuples du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen pressaient déjà les
olives et les graines de sésame. L'huile obtenue servait à leur
alimentation et à la conservation des aliments.
Mieux encore,
cette huile servait aussi pour s'éclairer et la lampe d'Aladin ne servait
pas qu'à abriter le génie !
L'huile était également destinée aux
soins du corps. Les athlètes des Jeux Olympiques de Grèce s'en enduisaient
entièrement le corps. Depuis longtemps, on a appris à en faire du savon en
la mélangeant avec des cendres puis avec de la soude.
Jusqu'en
1960, en France, l'huile d'arachide, importée du Sénégal (Afrique),
constituait l'essentiel de notre consommation. Toutes les huileries se
situaient sur le pourtour méditerranéen. Aujourd'hui, ce sont les huiles
de tournesol et de colza que nous produisons et consommons en priorité
ainsi que l'huile d'olive. La France est devenue le premier producteur
européen d'huiles et de protéines végétales.
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Description  |
Les oléagineux
sont des plantes cultivées pour la richesse en huile de leurs graines ou
de leurs fruits. Les graines oléagineuses sont également riches en
protéines : on appelle "tourteau" cette partie riche en
protéine qui reste après extraction de l'huile. Le colza est le
principal oléagineux à graines cultivé en France et en Europe. Viennent
ensuite le tournesol, le soja et le lin oléagineux. L'olivier est surtout
cultivé autour du bassin méditerranéen.
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colza |
tournesol |
soja |
lin oléagineux |
olivier |
Les noix, les noisettes, le maïs
ou encore les pépins de raisin produisent également de l'huile
consommée en quantité plus limitée.
Les protéagineux
sont des plantes cultivées pour la richesse en protéines de leurs
graines. Ces graines sont une source de protéines et d'énergie pour
l'alimentation du bétail. En France, il s'agit essentiellement du pois
protéagineux mais aussi du lupin
et de la féverole.

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pois protéa-
gineux
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lupin |
féverole |
luzerne |
légumes secs
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Certains fourrages
sont cultivés pour leur richesse en protéines.
En France, il s'agit de la luzerne qui
est récoltée puis déshydratée avant d'être ajoutée dans les aliments
du bétail. D'autres plantes riches en protéines sont consommées par
l'homme. Il s'agit des légumes secs :
lentilles, pois chiches, pois cassés, fèves, haricots…
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Culture  |
Les plantes oléagineuses et protéagineuses sont
classées en deux catégories :
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LES PLANTES ANNUELLES :
Les
cultures d'hiver, semées à la fin de l'automne, passent tout l'hiver
en terre. Elles sont récoltées chaque année, c'est pourquoi elles sont
dites "annuelles". C'est le cas de la plupart du colza cultivé en
France.
Les cultures de printemps, semées au début du
printemps, elles ne passent donc pas l'hiver en terre. Il s'agit aussi de
plantes annuelles : pour les oléagineux, c'est le cas du tournesol, du
soja, du colza de printemps et du lin oléagineux et pour les protéagineux,
cela concerne le pois protéagineux, la féverole et le lupin. |
LES PLANTES PÉRENNES :
Les
cultures pérennes passent plusieurs années en terre : c'est
notamment le cas de l'olivier. |
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Transformations  |
Les récoltes
ont lieu
lorsque les grains sont mûrs :
- en juillet pour le colza, le pois
protéagineux et la féverole,
- en août pour le lin oléagineux
- en
septembre/octobre pour le tournesol et le soja.
- d'octobre à février pour les olives.
Toutes ces graines sont
récoltées de façon mécanique, à l'aide d'une moissonneuse.
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Après récolte, les graines sont
stockées chez les organismes stockeurs (négociants et coopératives),
interfaces entre producteurs et industriels, maillon incontournable de la
filière française. |
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Pour les oléagineux, les graines sont
commercialisées par les organismes stockeurs auprès des transformateurs
qui vont extraire l'huile et le tourteau. Les huiles sont soit destinées à
l'alimentation humaine, soit aux utilisations industrielles ; les
tourteaux sont destinés à l'alimentation animale
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Pour les
protéagineux destinés à l'alimentation animale, les graines,
vendues à des fabricants d'aliments ou utilisées directement à la ferme,
sont ensuite incorporées dans les rations des animaux. La luzerne
peut être déshydratée dans des usines de déshydratation avant d'être
consommée par les animaux. Les animaux d'élevage sont les principaux
consommateurs de protéines végétales.
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Pour faire de l'huile, les
olives sont récoltées d'octobre à février, lorsqu'elles sont vertes
ou noires, soit à la main, soit avec un peigne, soit de façon
mécanique. |
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Chiffres-clés  |
Huiles et protéines végétales, un enjeu
stratégique pour la France et l'Europe
Huiles
végétales
L'Union européenne produit chaque année,
sur 6 millions d'hectares environ, 15 millions de tonnes de graines
d'oléagineux, colza, tournesol, soja, et cultive des oliviers sur 5
millions d'hectares. L'Europe produit 8 millions de tonnes
d'huile dont 1,5 million de tonnes d'huile
d'olive. |
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- La France est le premier producteur de
graines oléagineuses de l'Union européenne avec 40% de la production
répartie sur 2,2 millions d'hectares (65% de colza, 32% de tournesol et
3% de soja). Elle exploite en outre environ 20 000 hectares d'oliviers
et produit 3 000 tonnes d'huile d'olive vierge. La France produit
plus d'un million de tonnes d'huiles végétales.
- La consommation européenne d'huiles
végétales est d'environ 10 millions de tonnes, soit 20% supérieure à la
production. En France, la consommation d'huiles végétales
alimentaires est d'environ 800 000 tonnes.
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Protéines
végétales  |
L'Union européenne produit
environ 12 millions de tonnes de protéines végétales destinées aux animaux
(en équivalent tourteaux de soja). Avec 4,5 millions de tonnes, la
France est le premier producteur de protéines végétales de l'Union
européenne. Ces protéines sont obtenues à partir de colza et de tournesol
(50%), de protéagineux (30%), et de luzerne. La production française de
protéagineux (essentiellement le pois) est d'environ 2 à 3 millions de
tonnes sur 500 000 hectares. La production de luzerne déshydratée est
d'environ 1,2 million de tonnes.
- En Europe, environ 47 millions de
tonnes de protéines végétales (équivalent tourteaux de soja) sont
consommés en alimentation animale : 60% viennent du soja, 16% du
colza et du tournesol, 6% des protéagineux, 3% des fourrages
déshydratés. La production européenne est loin de satisfaire les
besoins : le déficit est de l'ordre de 70%.
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Protéines
végétales en France et consommation animale  |
À l'échelle mondiale, le
tourteau de soja est la source principale de l'alimentation du bétail
avec 60% des protéines végétales consommées. |
En
France, les aliments pour volailles "label"
contiennent : |
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La
France produit chaque année environ 10 millions de tonnes
d'aliments composés pour volailles.
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En
France, les aliments pour bovins contiennent : |
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La
France produit chaque année environ 4 millions de tonnes
d'aliments composés pour bovins et 0,5 million de tonnes
pour ovins et caprins. |
En
France les aliments pour porcs contiennent : |
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La
France produit chaque année environ 7 millions de tonnes
d'aliments composés pour porcs. |
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Le
non-alimentaire  |
Huiles
et protéines végétales, un atout pour la chimie verte de demain
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Secteur en
développement, les huiles végétales, renouvelables, biodégradables et
non toxiques, sont employées dans de nombreux secteurs d'activité
non-alimentaire :
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- Les bio-carburants,
avec le Diester - Les lubrifiants - Les peintures, vernis et
encres - Les cosmétiques - Les détergents et lessives -
Les matières plastiques, nouveaux et biomatériaux |
Le Diester, biocarburant pour
moteur diesel, est le principal dérivé non alimentaire produit en
France. Il s'utilise en mélange dans le gazole pour les moteurs
diesel de série. Ainsi, un Français sur deux roulant avec une
voiture diesel utilise du Diester sans le savoir (en mélange à 5%)
et plus de 4000 bus et véhicules des collectivités locales ont
déjà parcouru 200 millions de kilomètres avec du Diester en
mélange à 30%.
Son utilisation limite l'impact de l'effet de serre. Elle réduit par 3,5 les rejets de gaz carbonique. En
mélange à 30%, le Diester diminue les rejets de nombreux polluants
comme les fumées noires, les particules et les hydrocarbures
imbrûlés. Exempt de soufre, il améliore en outre le fonctionnement
des pots catalytiques tout en diminuant l'impact des pluies acides
sur nos forêts.
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Actualité : le Diester et
l'Erika Des études du Cedre*, organisme de recherche sous tutelle
du Ministère de l'Environnement, ont montré que les esters méthyliques
d'huile végétale comme le Diester ont un rôle de solvant et ne sont pas
agressifs vis-à-vis de l'environnement.
Fort de ce constat, le Diester a
pu être utilisé pour nettoyer les rochers souillés par les hydrocarbures
à la suite du naufrage du pétrolier Erika, ce qui a permis ensuite de
diviser par deux le temps de nettoyage avec des appareils haute
pression. Le Diester a été aussi utilisé sur le site du pompage de
l'Erika : il a servi à fluidifier le fioul lourd encore contenu dans les
soutes par 120 mètres de fond afin d'en faciliter son pompage. En tout 6
000 à 7 000 tonnes de Diester ont été nécessaires pour cette opération
de pompage, soit l'équivalent de 5 000 à 6 000 tonnes
d'oléagineux.
* Cedre : Centre de documentation,
de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des
eaux. |
Page extraite du
site : http://www.fermes-ouvertes.fnsea.fr/plantes/oleaProtea.htm |