Introduction:
Etant donné la complexité
des installations de conditionnement dair à contrôle électrique,
le dépanneur doit être capable de diagnostiquer une panne électrique
comme une panne frigorifique.
Heureusement, les organes
utilisés en conditionnement dair ne couvrent quune petite
partie des possibilités de lélectricité et de ce fait le dépanneur
na à concentrer ses connaissances électriques que dans un
domaine restreint. Le but de ce chapitre est de définir, dexpliquer
et dinstruire seulement dans ce domaine particulier. Certains
domaines électriques courants ne sont pas traités ni même mentionnés
parce que le dépanneur naura que peu doccasions de faire
preuve de connaissances dans ces domaines.
Ce chapitre du cours
de réfrigération a été préparé à lusage de dépanneurs qui
sont déjà familiarisés avec le circuit frigorifique et qui sont
capables de reconnaître et didentifier les éléments de contrôle
de base. Le but de ces éléments de contrôle sera étudié dans ce
cours. Ils seront décrits avec lidée de faire comprendre et
dexpliquer les raisons de leur existence. Il nest pas
question ici de discuter le " comment " des
circuits électriques, mais plutôt détudier le " quest-ce "
et le " pourquoi ". Pour cette raison, et dans
le but de clarifier certains points particuliers, certaines libertés
ont été prises avec les lois électriques. Lintention nest
pas de faire un cours délectricité, mais plutôt dapporter
une aide au dépanneur.
Quoique la partie électrique
dun système de réfrigération puisse être verbalement, lhabitude
est de la décrire par un schéma électrique. Un schéma électrique
est un ensemble de lignes et de symboles décrivant le fonctionnement
électrique dun système de réfrigération.
Lamélioration,
la conception, la construction, la vente et le dépannage de tout
ensemble fonctionnant à lélectricité seraient impossibles
sans schéma électrique. Il faudrait un livre important pour décrire
un schéma électrique tenant sur une simple page.
Pour des yeux entraînés,
les lignes et symboles constituant un schéma électrique racontent
lhistoire complète du fonctionnement de lensemble.
Lingénieur doit
être capable de mettre ses idées sur le papier de telle sorte quelles
puissent être interprétées et comprises par dautres ingénieurs.
Il peut montrer le fonctionnement électrique de son équipement par
lutilisation du schéma. Ce schéma peut être reproduit de telle
sorte que le monteur puisse utiliser le fil voulu à la place voulue
pendant la construction de lappareil.
Un schéma électrique
peut dire à un électricien exactement la dimension et le type du
fil à employer et où ce fil doit être raccordé. Un schéma électrique
peut aussi dire au dépanneur où sont placés les différents composants
de lensemble et aussi lui expliquer pourquoi ils sont là et
à quoi ils servent.
Etre capable de lire
et dinterpréter un schéma électrique est indispensable à tous
les instants dans le métier de la réfrigération et du conditionnement
dair.
Avant de commencer létude
des schémas électriques, voyons rapidement lemploi de lélectricité
dans les installation de réfrigération et de conditionnement dair.
Dans toutes les installations de réfrigération mécanique, une certaine
puissance est nécessaire pour faire tourner le compresseur, les
ventilateurs de condenseur et dévaporateur, les pompes, etc...
Dans la majorité des cas la puissance est fournie par les moteurs
électriques.
Quelques dispositifs
sont nécessaires pour relier ces moteurs au réseau et leur assurer
un fonctionnement correct. Les dispositifs les plus communément
utilisés sont des interrupteurs qui mettent les moteurs sous tension
ou qui les mettent hors circuit.
Le but de toutes les
connexions électriques dans une installation de réfrigération ou
de conditionnement dair est de fournir lalimentation
au moteur ou à lorgane voulu exactement au moment voulu.
Chaque fil et chaque
interrupteur est étudié pour fournir lalimentation au moteur
ou à lorgane dans de bonnes conditions au moment voulu ou
interrompre cette alimentation en cas de fonctionnement anormal.
Chaque organe a donc
un rôle bien déterminé à jouer.
Les
symboles :
Le schéma électrique
est un ensemble de symboles qui représentent les moteurs, les interrupteurs
et de lignes qui, elles représentent les fils de connexion.
Tout dépanneur doit être
capable non seulement de reconnaître et didentifier tous les
organes composant lappareil, mais également de comprendre
leur rôle à la seule lecture dun schéma électrique.
Ce chapitre a pour but
de présenter les symboles les plus couramment utilisés actuellement
dans un schéma électrique. Il existe dautres symboles que
ceux qui seront présentés ici.
Il faut aussi admettre
que les différents fabricants ont souvent une présentation différente
pour un même organe car il nexiste pas de standardisation,
aussi chaque schéma électrique doit obligatoirement être accompagné
dune légende qui nest ni plus, ni moins, que la liste
explicative des symboles représentés dans le schéma. En effet, aucun
dépanneur ne peut espérer se souvenir de tous les symboles utilisés
par les différents constructeurs.
Les termes électriques
que nous allons voir ici seront expliqués plus en détail ultérieurement.
Cependant pour permettre de comprendre même le plus simple schéma
électrique, il est nécessaire davoir un minimum de connaissance
des termes électriques et de leur signification.
Dans ce chapitre les
explications seront aussi simples que possible. Lidée est
de donner une explication imagée de lélectricité pour vous
permettre de comprendre un schéma électrique.
Nous allons voir ici
trois termes. Ce sont lintensité, le voltage et la résistance.
Pour imager ces termes, certaines libertés seront prises avec les
lois de lélectricité. Cependant ceci sera sans effet sur le
raisonnement nécessaire pour comprendre un schéma électrique.
Prenons une représentation
imagée de lintensité I, du voltage ou de la tension U et de
la résistance R: Le voltage est en train de faire avancer lintensité,
mais la résistance soppose à cette avance.
Lélectricité a
plusieurs caractéristiques similaires à celles de leau. Lune
dentre elles est ce quest lécoulement dans une
rivière. Il serait presque correct de dire " lécoulement
de lélectricité ", cependant ce terme découlement
de lélectricité est remplacé par celui dintensité. Quand
nous disons quil y a de lintensité, cela signifie quil
y a écoulement de lélectricité. Lélectricité qui sécoule
consiste en de très petites particules de matières appelées Electrons.
Ces électrons peuvent être comparés à des gouttes deau. De
la même manière que ces gouttes deau réunies en grande quantité
constituent en définitive une unité de mesure comme le litre, nous
pouvons dire quune grande quantité délectrons constitue
une unité de mesure du courant électrique : lAMPERE.
Un grand nombre dampères
indique une intensité élevée ou la possibilité de faire un gros
travail et de même un petit nombre dampères indique une faible
intensité, donc seulement la possibilité de faire un petit travail.
Ceci est identique pour
leau, une grande quantité deau peut faire tourner une
grosse roue de moulin, donc une grosse machine et par conséquent
produire un gros travail, alors quune petite quantité deau
ne peut actionner quune petite machine.
Souvenez-vous, lélectricité
est le déplacement des électrons et le nombre délectrons est
mesuré en ampères. Un grand nombre dampères permet un gros
travail, tandis quun petit nombre dampères ne permet
quun petit travail.
Nous avons vu que lélectricité
nétait rien dautre que le mouvement des électrons. La
mise en mouvement des électrons sopère sous laction
dune force. Cette force est le voltage. Actuellement on utilise
aussi le mot de tension ou de différence de potentiel. Les appareils
qui fabriquent les électrons, tels que les batteries ou les alternateurs,
ont également une différence de potentiel pour mettre les électrons
en mouvement. Cette possibilité de mettre les électrons en mouvement,
ou voltage ou tension ou encore différence de potentiel, est mesurée
en VOLTS.
Un appareil qui a une
grande différence de potentiel exprimée en Volts a la possibilité
de mettre en mouvement un grand nombre délectrons, autrement
dit une grande quantité délectricité. Inversement si un appareil
na quun faible voltage, il na pas la force ou
le potentiel pour mettre en mouvement une grande quantité délectricité.
Nous savons tous que
lélectricité présente un danger, particulièrement la haute
tension. En effet, cest lintensité qui provoque léchauffement
donc les brûlures et par conséquent plus lintensité est importante
plus la brûlure est sérieuse, or pour véhiculer une forte intensité
il faut une grande différence de potentiel donc une haute tension.
La possibilité, pour
un appareil producteur délectrons, de mettre en mouvement
une plus ou moins grande quantité de ceux-ci sexprime en Volts.
La quantité de travail
que lélectricité peut faire est fonction de la quantité délectrons
mis en mouvement. Une grande quantité délectrons en mouvement
peut faire un gros travail. Le travail qui doit être fait et lénergie
qui doit être dépensée déterminent la quantité délectricité
qui doit être mise en mouvement.
Par exemple, un fil électrique
dans une installation de maison est choisi pour véhiculer une certaine
quantité délectricité, si un plus grand nombre dampères
ou délectrons veut passer dans ce fil, lénergie disponible
est trop importante et ce fil ne peut pas les laisser passer dans
de bonnes conditions. Cet excès dénergie se transforme en
chaleur et le fil devient chaud, tellement chaud quil peut
même fondre.
Quelque chose est nécessaire
pour contrôler la quantité délectricité en mouvement et ce
moyen de contrôle est appelé résistance. Chaque fil véhiculant des
électrons doit avoir un moyen pour contrôler lécoulement de
ces électrons et lapparition de lexcès dénergie
(excès dénergie qui se traduirait par un échauffement). Ceci
est possible par la mise en place dans le circuit dune résistance
qui soppose au passage dun nombre délectrons plus
grand que prévu.
La résistance réduit
le nombre des électrons en transformant lénergie quils
représentent en une autre forme dénergie comme la chaleur
ou la lumière. Cette énergie récupérée en freinant la libre circulation
des électrons peut être utilisée pour faire tourner les moteurs
de compresseurs, de pompes, etc... Nous verrons ceci plus loin.
La résistance se mesure
en OHMS. Une grande résistance à la circulation des électrons
aura un grand nombre dohms et inversement.
Nous avons brièvement
présenté les trois termes de Intensité, Voltage et Résistance, voyons
maintenant leur utilisation.
Au sens strict du mot,
les électrons en mouvement dans un fil ne font rien. Cependant ils
peuvent engendrer quelque chose dutilisable. Ce courant peut
engendrer de la chaleur, de la lumière, des sons et ce qui nous
intéresse plus particulièrement " le magnétisme ".
Quand les électrons se
déplacent dans un fil (cest-à-dire que le courant passe dans
ce fil) un champ magnétique est produit autour du fil conducteur.
En dautres termes, ce fil devient un aimant. Fondamentalement,
plus le courant est intense, plus il produit un champ magnétique
dans une petite zone, tout ce que nous avons à faire est denrouler
le fil en bobine de telle sorte que le magnétisme de toutes les
spires soit concentré dans une petite zone.
Quand lintensité
passe dans lenroulement de fil, cette bobine devient un aimant
puissant. Avec cet aimant nous pouvons actionner des interrupteurs,
des vannes et, ce qui est également important, nous pouvons aussi
faire tourner des moteurs car ils comprennent des masses de fer
ou dacier fixées sur un arbre. Cet ensemble de pièces solidaires
dun arbre constitue un rotor. Ce rotor est mobile dans une
carcasse et lensemble constitue un moteur.
Pour faciliter lidentification,
maintenant et par la suite du cours, les appareils électriques employés
dans les circuits électriques peuvent être divisés en deux genres.
Le premier concerne les appareils consommateurs de courant et les
interrupteurs.
Pour nous un appareil
consommateur de courant constitue une " charge ".
Cest un appareil qui utilise le magnétisme engendré par le
passage du courant électrique pour faire un travail mécanique. Tout
appareil qui transforme le courant électrique ou intensité le traversant
en un autre type dénergie est considéré comme un consommateur
de courant ou charge. Par exemple, le magnétisme créé par le courant
peut ouvrir ou fermer des vannes, des interrupteurs, ou faire tourner
des moteurs. Le courant électrique peut aussi produire de la lumière
dans les ampoules, de la chaleur dans les résistances. Il existe
une quantité dautres formes dutilisation de lélectricité,
mais elles ne sont pas notre sujet.
Dans tous les cas, le
courant électrique est transformé en une autre forme dénergie.
Lappareil qui permet cette transformation est toujours un
consommateur de courant électrique, cest-à-dire une charge.
Electriquement, il sagit
de fournir lalimentation à lappareil consommateur de
courant au moment voulu pour lui permettre de faire le travail que
lon attend de lui.
Nous allons voir dabord
les " appareils consommateurs délectricité ".
Le moteur électrique
est considéré comme lélément le plus important dun circuit
électrique. Il peut être représenté symboliquement de deux manières.
Le premier symbole est
celui qui sera utilisé le plus fréquemment dans ce cours. Cest
un grand cercle. Le type et le rôle de ce moteur sont indiqués par
des lettres à lintérieur du cercle.
Le deuxième symbole qui
peut être utilisé montre les enroulements internes du moteur de
compresseur. Ce symbole est fréquemment employé quand le moteur
présente une particularité de bobinage, comme par exemple le contact
figuré ici et qui fait partie intégrante du moteur. Ce contact est
figuré par le symbole :
Actuellement, il y a
un grand nombre de symboles pour représenter un moteur, mais vous
serez certain dutiliser celui qui convient en vous reportant
à la légende du schéma électrique.
Parce que les moteurs
sont normalement les appareils les plus importants dans nos circuits
électriques, il est indispensable que nous puissions les identifier
immédiatement et correctement. Souvenez-vous aussi du fait important
que lorsque le courant traverse le moteur celui-ci fonctionne.
Le deuxième " consommateur
de courant " dont nous allons parler est la bobine ou
le solénoïde. Nous savons que le passage du courant dans un conducteur
crée le magnétisme. Nous savons aussi quil est possible de
concentrer le champ magnétique dans une petite zone en enroulant
le fil sur lui-même. Ce bobinage devient un aimant quand le courant
le traverse.
Un solénoïde est un organe
étudié pour produire et utiliser le magnétisme. Un solénoïde ou
bobinage est employé le plus souvent pour ouvrir ou pour fermer
un interrupteur électrique, il peut aussi servir à ouvrir ou à fermer
mécaniquement des vannes. Il existe une quantité dautres usages
des solénoïdes.
Le nom solénoïde est
donné à un bobinage qui devient un aimant quand le courant le traverse.
Si ce solénoïde commande une vanne elle prend le nom de vanne solénoïde.
A cause de ses utilisations multiples, il est indispensable de reconnaître
le symbole dun solénoïde seul. Son usage est habituellement
indiqué par des lettres qui accompagnent son symbole graphique.
Par exemple, un symbole graphique avec les lettres RVS. Ceci indique
que le bobinage est utilisé pour le fonctionnement dune vanne
à plusieurs directions, à savoir que lorsque le bobinage est mis
sous tension le circuit du fluide dans la vanne est inversé. Lautre
symbole porte la lettre S seulement, ceci signifie que le bobinage
commande une vanne simple (ouverte ou fermée). Souvenez-vous que
le symbole graphique indique le fait que lenroulement est
utilisé à la production dun champ magnétique et que les lettres
déterminent lutilisation de ce champ magnétique. Les solénoïdes
sont très employés à des fins diverses. Plusieurs des organes que
nous allons voir dans les pages suivantes emploient des solénoïdes,
mais le mot solénoïde napparaît pas obligatoirement dans leur
description.
Un emploi très fréquent
des solénoïdes est le relais. Dans un relais, le solénoïde crée
un champ magnétique qui actionne un contact-interrupteur. Le relais
utilise lélectricité dans un circuit pour ouvrir ou fermer
un autre circuit électrique à laide dun contact. Le
terme de " relais " est habituellement utilisé
lorsque le courant électrique nécessaire pour interrompre ou mettre
le courant sur le circuit principal est très faible.
Le relais est graphiquement
représenté par le symbole ci-contre. Le symbole de solénoïde est
aussi fréquemment utilisé pour illustrer la bobine dun relais.
Lun ou lautre de ces symboles est valable. Les lettres
NO (normalement ouvert) et NC (normalement clos ou fermé) indiquent
la position de linterrupteur quand le relais nest pas
alimenté.
Cest une notion
très importante. Tous les schémas électriques montrent la position
des contacts lorsque la bobine de leur relais de commande nest
pas alimentée.
Tous les contacts
électriques représentés dans un schéma électrique doivent lêtre
dans la position quils ont lorsque le courant est coupé.
De ce fait, les contacts marqués NO se ferment lorsque le courant
passe et inversement ceux marqués NC souvrent sous laction
du courant.
Les symboles ci-dessus
représentant des relais sont ceux les plus couramment utilisés.
Il existe dautres possibilités de représentation graphique
dont nous parlerons ultérieurement.
Au moment où le courant
est amené aux bornes de la bobine dun contact normalement
ouvert (ou NO), le contact se ferme. Les relais nont normalement
quune seule bobine. Ils peuvent par contre avoir à commander
plusieurs contacts, lesquels peuvent être soit NO, soit NC ou les
deux à la fois.
Ce point est très
important.
Un solénoïde est nécessaire
dans chaque relais, cependant un même relais comprend fréquemment
plusieurs contacts.
Les lettres didentification
dun solénoïde identifieront aussi les contacts commandés par
ce solénoïde.
Ainsi, le bobinage du
relais étant localisé sur le schéma électrique, il nest pas
difficile de trouver les contacts quil commande.
Il est très important
que vous vous souveniez quune bobine peut commander plusieurs
contacts.
Lidentification
du bobinage et du ou des contacts quil commande est fait par
lutilisation des mêmes lettres de telle sorte quaucune
erreur ne soit possible.
Le dessin du haut montre
une bobine marquée CR (compressor relay ou relais de compresseur)
et trois contacts différents portant également les lettres CR, mais
dont deux sont NO (normalement ouvert) et un NC (normalement clos
ou fermé). Les lettres CR accompagnant ces contacts indiquent quils
sont commandés par la bobine CR (relais de compresseur).
Sur le dessin du bas,
la tension est appliquée aux bornes de la bobine du relais et les
deux contacts NO se ferment tandis que NC souvre.
Vous constaterez que
le passage du courant dans la bobine du relais se traduit par le
changement de position de tous les contacts commandés par cette
bobine.
Plus lintensité
du courant qui doit passer est grande, plus le calibre des relais
doit être important. Quand les relais deviennent dun calibre
important permettant le passage dune forte intensité, une
petite bobine na pas la possibilité de créer un champ magnétique
suffisamment fort pour déplacer les contacts. Dans ce cas de grosses
bobines génératrices de champs magnétiques importants sont utilisées.
Bien que le principe de fonctionnement reste exactement le même,
ces relais de grosses puissances portent un autre nom. On les appellent
des contacteurs. La seule différence entre un relais et un
contacteur est donc le calibre ou la dimension. La présentation
extérieure pourra aussi être différente, mais cest la seule
chose.
Le contacteur a un symbole
de bobine identique à celui de la bobine dun relais. Il a
aussi des contacts dont lidentification est faite par les
mêmes lettres que celles employées pour identifier sa bobine. Il
fonctionne exactement de la même façon, cest-à-dire que lorsque
le courant passe dans sa bobine, ses contacts changent de position.
En somme, un contacteur nest quun gros relais.
Un troisième terme est
souvent employé pour désigner un relais magnétique, cest le
mot starter ou contacteur disjoncteur. Un starter nest
rien dautre quun contacteur possédant un système de
protection contre les surcharges (overload). La représentation graphique
dun starter est semblable à celle dun contacteur.
Un autre organe consommateur
délectricité est la résistance de réchauffage. Au lieu
de convertir lénergie électrique en action mécanique comme
le font un moteur ou un solénoïde, une résistance de réchauffage
transforme cette énergie électrique en chaleur. Une explication
simple de ceci est que lorsquune faible résistance est rencontrée,
les ampères nont par un travail dur pour la vaincre. Par contre
quand la résistance augmente, ce qui est le cas lorsque le diamètre
du fil diminue, les mêmes ampères doivent faire un travail plus
pénible pour passer. Ce travail intense dégage de la chaleur. Une
résistance de réchauffage est tout simplement un fil choisi dun
diamètre tel quil séchauffe au passage des ampères.
Les résistances de chauffage
ont une quantité dutilisations, dans les grille-pain, les
fers à repasser, à souder et en ce qui nous concerne, dans les réchauffeurs
de carter.
Un réchauffeur de carter
est installé électriquement de telle sorte que le courant électrique
ne le traverse que lorsque le compresseur est arrêté. La chaleur
dégagée par le réchauffeur maintient le carter du compresseur à
une température telle que le gaz frigorigène ne vienne pas se condenser
dans ce carter.
Les dessins présentés
montrent clairement lemploi de cet organe. Le contacteur disjoncteur
(STARTER) est équipé avec un contacteur auxiliaire qui, contrairement
aux interrupteurs principaux, est normalement fermé. Le réchauffeur
est donc alimenté lorsque le compresseur est arrêté. Par contre,
lorsque la bobine du contacteur est mise sous tension, le compresseur
démarre tandis que le réchauffeur nest plus alimenté. Vous
voyez ceci sur le deuxième dessin.
Le deuxième organe consommateur
délectricité dont nous allons parler est la lampe témoin.
Une lampe témoin peut indiquer aussi bien une utilisation normale
quun incident de marche. Par exemple, une lampe témoin peut
indiquer quun moteur tourne, mais elle peut indiquer aussi
quil ne tourne pas. On lutilise fréquemment pour indiquer
le fonctionnement dun moteur ou dun organe difficile
à vérifier parce que peu accessible. Lemploi des lampes témoin
est, en fait illimité.
Son symbole graphique
est un cercle avec une croix de Saint André. Une lettre peut donner
la couleur.
Les organes consommateurs
délectricité sont utilisés à plusieurs usages. Ils actionnent
des interrupteurs, ils font tourner les ventilateurs, les pompes,
ils fournissent de la chaleur, etc.. Par contre les contacts ne
servent quà une chose : ils permettent le passage du courant
ou ils linterrompent. La seule différence possible entre deux
interrupteurs est le sens de leur action : ils souvrent ou
ils se ferment sous laction du courant. Par contre leur fonctionnement
électrique est absolument le même dans les deux cas.
La classification des
interrupteurs est généralement faite par la force quil est
nécessaire de développer pour établir ou couper le courant. Par
exemple un relais peut être considéré comme un interrupteur électrique
parce que le passage du courant électrique dans son bobinage actionne
un contact.
Un pressostat haute ou
basse pression est un interrupteur à commande mécanique parce quil
ferme ou ouvre un circuit sous laction de la pression, donc
dune force physique. Cest également le cas des thermostats
ou plus simplement des interrupteurs manuels.
Il est important de connaître
les différences entre les interrupteurs parce que leur représentation
graphique peut varier. Jusquà ce que vous connaissiez la force
qui actionne un interrupteur, vous ne pouvez pas être certain de
sa position normale de fonctionnement.
Il existe plusieurs types
dinterrupteurs électriques à commande mécanique, par exemple
les interrupteurs de fin de course, les interrupteurs à niveau,
les interrupteurs à débit de liquide, etc.. Cependant il y en a
deux qui nous intéressent plus particulièrement : les pressostats
et les thermostats
Schématiquement le pressostat
est facilement identifiable car il est représenté par un soufflet
ou un diaphragme relié à un interrupteur électrique. Pour le thermostat
on emploie le symbole représentant un élément bimétal.
Les symboles que vous
voyez sexpliquent deux-mêmes. La plupart des pressostats
ont un soufflet ou un diaphragme qui se déforme sous laction
de la pression du gaz frigorigène dans le circuit. Quand la pression
augmente, le soufflet se dilate et ouvre ou ferme un interrupteur.
Ceci dépend de lutilisation du pressostat en question. Par
exemple, un pressostat haute pression de sécurité est supposé mis
dans linstallation pour arrêter le compresseur si la pression
dans le système frigorifique dépasse la limite fixée. Dans ce cas,
la dilatation du soufflet ouvrira un interrupteur et le passage
du courant sera interrompu.
Sur le coté droit du
croquis, vous voyez deux symboles tous deux représentant des pressostats.
Lorsque la pression dans le soufflet augmente il se dilate et (dans
le symbole du haut) ouvre le contact électrique. Par contre, vous
constatez quune augmentation de pression (dans le symbole
du bas) se traduira par la fermeture du contact électrique.
Le symbole du thermostat
est exploité de manière identique. Quand la température augmente,
lélément sensible bimétal se raidit. Il ouvrira linterrupteur
dans le schéma du haut et le fermera dans le schéma du bas.
Il est facile de déterminer
sur un schéma électrique le sens de fonctionnement dun pressostat
ou dun thermostat. Leurs symboles indiquent non seulement
la position normale de linterrupteur, mais aussi comment cet
interrupteur est commandé (soit élévation, soit abaissement de la
température ou de la pression). Une vérification sur la légende
du schéma électrique garantit la bonne interprétation et lève tous
les doutes que le dépanneur peut avoir. Un interrupteur à commande
mécanique est représenté dans la position quil a pendant le
fonctionnement normal du système.
Il y a toutefois des
exceptions à cette règle. Linterrupteur principal dun
circuit, de même quun thermostat dambiance dune
pièce dappartement, ont leurs contacts représentés symboliquement
ouverts.
En parlant dinterrupteur,
les mots unipolaire et bipolaire et simple ou inverseur sont assez
fréquemment employés.
La vue ci-contre montre
que les termes unipolaire et bipolaire indiquent le nombre de circuits
passant au travers de linterrupteur.
Les mots " simple "
et " inverseur " indiquent le nombre de positions
que peut prendre linterrupteur.
La figure A montre un
interrupteur unipolaire simple. Il ne peut quinterrompre un
seul circuit ou rétablir ce même circuit.
La figure B montre un
interrupteur bipolaire simple, cet appareil peut interrompre ou
rétablir deux circuits.
La figure C montre un
interrupteur bipolaire inverseur. Vous voyez que cet interrupteur
peut interrompre ou rétablir deux circuits, mais quil peut
également les inverser.
Le plus grand nombre
dinterrupteurs utilisés dans nos circuits de contrôle sont
du type unipolaire simple. Néanmoins, vous pouvez avoir loccasion
den rencontrer dautres types. Il vous faut donc pouvoir
les identifier.
Quelques symboles indiquent
le genre dintervention nécessaire au fonctionnement des interrupteurs
manuels. Cest le cas du bouton-poussoir ou de linterrupteur
à pied.
Certains interrupteurs
sont seulement instantanés comme le bouton-poussoir du dessin numéro
3. Cet interrupteur revient automatiquement à sa position dorigine
lorsque la pression du doigt cesse de sexercer.
Un rapide contrôle de
la légende permet une identification exacte.
Le dernier groupe dorganes
dont nous allons parler est constitué par les relais de surcharge
ou interrupteurs de sécurité. Ce sont quelquefois une combinaison
dun organe consommateur de courant et dun interrupteur.
Ils différent des relais par le type du système consommateur de
courant et par le rôle auquel ils sont destinés.
Tous les organes consommateurs
de courant sont étudiés pour consommer une certaine quantité de
courant. Si, pour une raison quelconque, leur consommation devient
excessive, ils peuvent être endommagés ou même détruits. Lexcès
dintensité consommée par lorgane peut aussi endommager
la ligne électrique dalimentation.
La photo ci-contre montre
le résultat du passage dune intensité anormalement élevée
dans lenroulement dun moteur. Le dégagement de chaleur
a été si intense quune partie de lenroulement a fondu.
Normalement les organes
consommateurs de courant ont un dispositif de protection dont le
rôle est dinterrompre lalimentation électrique lorsque
la consommation électrique devient anormalement élevée. Ces dispositifs
de protection sont très divers et se présentent sous des formes
différentes et fonctionnent sur des principes différents. Nous allons
étudier les plus couramment utilisés. Dans les chapitres suivants
nous les verrons plus en détail.
Le premier et le plus
commun des dispositifs de protection est le fusible. Un fusible
est calibré pour protéger des surintensités importantes et est sans
effet sur les petites surintensités. Son but principal est la protection
des lignes dalimentation plus que la protection des organes
consommateurs.
Le fusible nest
rien dautre quun fil de métal qui peut supporter le
passage dune intensité définie correspondant à la consommation
normale de lappareil à protéger sans échauffement. Lorsque
lintensité absorbée augmente, le fusible séchauffe et
finit par fondre.
Les fusibles de faible
calibre ne sont en général pas démontables et demandent à être changés
lorsquils ont fondu.
Par contre dans les fusibles
plus importants, lélément fusible peut être remplacé facilement.
Sur la photo vous pouvez
voir un fusible démontable ainsi que les représentations graphiques
données à ces éléments dans les schémas électriques.
Le second type de relais
de surcharge dont nous allons parler est étudié pour protéger tant
contre les grosses que les petites surintensités. Il en existe deux
modèles, les systèmes thermiques et les systèmes magnétiques.
Leurs noms indiquent
clairement leurs systèmes de fonctionnement. Un relais de surcharge
thermique est influencé par la chaleur tandis quun relais
de surcharge magnétique est influencé par le magnétisme.
Lorsque le courant électrique
passe dans un conducteur, deux phénomènes importants apparaissent.
Le conducteur séchauffe et un champ magnétique est créé autour.
Ces deux phénomènes peuvent être utilisés, séparément ou ensemble,
pour actionner un système de protection. Sur la vue de droite, vous
voyez le phénomène de léchauffement. Plus le courant passant
dans le conducteur est important, plus la production de chaleur
est intense.
Dans lalimentation
dun organe tel quun moteur, le fil dalimentation
en courant électrique est calibré pour permettre le passage de lintensité
voulue sans surchauffe.
Un système de protection
contre les surcharges consiste en une section particulière de fil
qui est étudiée pour séchauffer rapidement si un excès dintensité
la traverse. Immédiatement au-dessus de cette petite " résistance "
se trouve un bimétal qui, sous laction de la chaleur dégagée
par la petite résistance, se déformera. Ce bimétal étant un interrupteur
parcouru par le courant coupera lalimentation au-dessus dune
certaine température. Lorsquil sera refroidi, il reprendra
sa forme primitive et rétablira le circuit.
Le bimétal est quelquefois
employé seul. Il est alors soit dans la carcasse du moteur, soit
dans lenroulement de celui-ci. Dans ce cas il est automatiquement
à la même température que la masse. Si la température sélève
anormalement, le bimétal se déformera, coupera le circuit électrique
et stoppera le moteur.
Le deuxième phénomène
engendré par le passage du courant dans un conducteur est la création
dun champ magnétique autour du fil. Plus le passage de courant
est important, plus le magnétisme est intense. Plutôt que dinsérer
une résistance dans le circuit conducteur de lélectricité
jusquau moteur, une bobine de relais est insérée dans le circuit.
Cette bobine est sélectionnée
de telle sorte que lorsque lintensité normale pour le moteur
à protéger la traverse, le magnétisme créé par le passage du courant
nest pas suffisant pour ouvrir les contacts du relais. Cependant
si lintensité augmente anormalement, la bobine crée un champ
magnétique important et linterrupteur souvre.
Le relais thermique utilise
léchauffement anormal créé par une intensité trop forte, pour
stopper le moteur. Le relais magnétique utilise le champ magnétique
engendré par le passage du courant.
La représentation graphique
du relais magnétique est claire. Cest le symbole utilisé pour
représenter une bobine solénoïde (cen est dailleurs
une). Cest un relais qui nagit pas dans les conditions
normales dutilisation, mais au contraire lorsque ces conditions
deviennent anormales.
Les deux représentations
graphiques que vous voyez ici sont les symboles dun même organe.
Chaque représentation montre le système de commande et linterrupteur.
Souvent les dispositifs
de protection de surcharge sont représentés sur les schémas électriques
avec le système de commande sur un circuit et linterrupteur
sur un autre circuit.
Quand cest le cas,
la représentation graphique de linterrupteur est quelquefois
différente.
Ici, le symbole de linterrupteur
est celui que nous avons vu précédemment dans les relais. Les lettres
sont utilisées pour apparier le système de commande avec linterrupteur
correspondant.
Nous parlerons maintenant
du transformateur. Nous avons indiqué précédemment quil existait
des appareillages capables de produire lélectricité. Cette
possibilité de créer de lélectricité est mesurée en Volts.
Il existe des organes créant une grande différence de potentiel
donc capables de " transporte " une grande intensité.
Il y en a dautres qui nont quune faible différence
de potentiel. Nous savons que la haute tension capable de " transporter "
une forte intensité peut être dangereuse. Lutilisation dun
matériel plus gros est nécessaire en haute tension. Souvent, cette
haute tension nest pas nécessaire et lutilisation de
la basse tension se révèle économique et sans danger.
Dans un conditionneur
dair normal, le moteur du compresseur nécessite une tension
élevée parce quune intensité importante est indispensable
pour le faire tourner. Par contre les thermostats et autres organes
de contrôle étant petits consommateurs ne nécessitent pas une tension
aussi élevée. Ainsi le constructeur réalise une économie en utilisant
une basse tension qui permet lemploi de fil de petits diamètres.
De plus le thermostat, par exemple, qui est à la portée de tout
le monde, est sans danger car il ninterrompt quun circuit
basse tension.
Le transformateur a pour
but de réduire ou de changer la tension du courant dans un circuit.
La haute tension alimente un côté du transformateur et la basse
tension est disponible de lautre côté. Des fils de grosse
section existent pour lalimentation du compresseur avec la
haute tension. Nous pouvons utiliser une partie de ce courant pour
alimenter un côté du transformateur en plaçant celui-ci dans le
circuit. Nous pourrons nous servir du courant basse tension sortant
du transformateur pour alimenter nos thermostats et organes de contrôle.
Un transformateur est
donc utilisé pour réduire la tension du courant dans une partie
du circuit où la haute tension nest pas nécessaire.
Les capacités ne seront
pas étudiées ici, nous les verrons dans le chapitre suivant. Pour
linstant, considérez-les simplement comme des dispositifs
aidant le démarrage des moteurs.
Il existe bien dautres
symboles électriques que ceux dont nous avons parlé, néanmoins les
représentations graphiques que nous avons vues suffisent pour comprendre
entièrement 95% des schémas électriques utilisés en conditionnement
dair.
Un bon dépanneur doit
être capable de reconnaître un symbole immédiatement. Connaissant
le but de lappareil ainsi représenté, il doit voir quel est
son emploi et aussi savoir à quoi ressemble. Etudiez ces symboles.
Tout dépanneur qui ignore les symboles ne peut espérer être capable
un jour de lire correctement un schéma électrique.
NORMES :
La norme NF C 15-100
(article 514.5-Règles) impose des règles de dessin pour la réalisation
de schémas dinstallation électriques. En effet ces schémas
sont obligatoires.
" Linstallation
électrique doit faire lobjet dun schéma ou dun
tableau indiquant notamment :
- la nature et la
constitution des circuits (points dutilisation desservis,
nombre et section des conducteurs, nature des canalisations),
- les caractéristiques
des dispositifs assurant les fonctions de protection, de sectionnement
et de commande ".
En outre le décret du
14 novembre 1988 (art.55) concernant la protection des travailleurs
contre les courants électriques, en application du Code du travail
stipule :
" Les chefs
détablissement doivent tenir à la disposition de lInspecteur
du Travail un dossier comportant : un plan schématique... "
Le décret du 31 octobre
1973 (art.25) applicable aux établissements recevant du public précise
:
" Des plans
doivent comporter les tracés schématiques des organes généraux de
protection et de distribution délectricité haute et basse
tension...
Les dits plans, tracés
divers et leur présentation doivent être conformes aux normes en
vigueur ".
Les symboles concernant
lappareillage et les dispositifs de protection indiqués ci-après
sont ceux qui ont été adoptés sur le plan international et repris
par lUnion Technique de lElectricité dans les normes
de la série NF C 03-201 à 211.
APPAREILLAGE DINSTALLATION
EXEMPLES DE SCHEMA
DINSTALLATION
EXEMPLE DE SCHEMA
DINSTALLATION
QUESTIONS
1 - Définition dune
légende ?
2 - Définition du
voltage ?
3 - Comment contrôle-t-on
la quantité délectrons en mouvement ?
4 - Définir laction
de la résistance sur les électrons
5 - Avec une différence
de potentiel égale, que devient lintensité du courant si la
résistance diminue ?
6 - Si un fil parcouru
par un courant devient trop chaud, que peut-on dire du courant qui
le traverse ?
7 - Quels termes utilise-t-on
en vue dexprimer une différence de potentiel, lintensité
dun courant, une résistance ?
8 - Indiquez à quels
organes se rapportent les symboles suivants :
1 - Pressostat haute
pression
2 - Pressostat basse
pression
3 - Contact pneumatique
4 - Thermostat " chauffage "
5 - Thermostat " froid "
6 - Interrupteur unipolaire
7 - Inverseur unipolaire
8 - Interrupteur bipolaire
9 - Inverseur bipolaire
10 - Interrupteur
" bouton poussoir "
11 - Interrupteur
à pied
12 - Fusible
13 - Relais thermique
de surcharge
14 - Relais magnétique
de surcharge
15 - Transformateur
16 - Capacité
Les
schémas :
Les symboles et les règles
de base nécessaires à la lecture et à la compréhension dun
schéma électrique de principe ont été étudiés dans les chapitres
1 et 2. Ce troisième chapitre a pour but de vous familiariser avec
les schémas électriques simplifiés en construisant un ensemble.
Ce diagramme sera construit
lentement et méthodiquement dans le but dexpliquer chaque
circuit un par un et comment chacun dentre-eux sintègre
dans lensemble. En construisant le schéma nous verrons chaque
phase du fonctionnement de lappareil. Nous espérons, de cette
façon, vous montrer que si lensemble peut paraître complexe,
il est en fait constitué dun grand nombre de circuits simples.
Lappareil sélectionné
pour notre exercice est une " pompe à chaleur ".
Quoique lappareil dont nous parlerons nexiste pas dans
la réalité, les circuits électriques seront normaux et communs à
un grand nombre dappareils et la conception des systèmes de
contrôle est très variable.
Avant de commencer létude
de notre schéma, il est nécessaire de revoir en quoi consiste une
pompe à chaleur.
Une pompe à chaleur est
littéralement un appareil de conditionnement dair à cycle
frigorifique réversible.
Pendant lété, lappareil
fonctionne exactement comme un conditionneur dair normal qui
transfère la chaleur de lextérieur vers lintérieur.
Pendant lhiver,
le sens de circulation du fluide frigorigène est inversé et la chaleur
est transférée de lextérieur vers lintérieur.
Bien entendu, pour permettre
linversion du cycle frigorifique, la construction de lappareil
est particulière et des organes électriques supplémentaires sont
indispensables.
Ces organes supplémentaires
compliquent lappareil puisque le nombre des circuits est plus
important.
Le changement de sens
de circulation du fluide frigorigène dans une pompe à chaleur est
réalisé par un organe appelé vanne dinversion. Cette vanne
est commandée par une bobine solénoïde et lorsque le changement
de sens de circulation du fluide est nécessaire, la bobine de la
vanne modifie le circuit de lappareil. Les deux différents
circuits sont indiqués sur la figure. La ligne noire, dans les deux
cas, représente la tuyauterie de refoulement qui sert au passage
du gaz du compresseur au condenseur.
Par mesure de simplification,
considérons que notre pompe à chaleur sera à condenseur à air, cest-à-dire
quelle absorbera la chaleur de lair et quelle
rejettera cette chaleur également dans lair.
Pendant lété, lappareil
absorbera la chaleur de lair du local à conditionner par lintermédiaire
de la batterie évaporateur et rejettera cette chaleur à lextérieur
par la batterie condenseur.
Pendant lhiver,
le sens de circulation du réfrigérant est inversé. La batterie extérieure
devient lévaporateur et la batterie intérieure devient le
condenseur. La chaleur est ainsi transférée de lextérieur
vers lintérieur. La vanne qui permet le changement du sens
de circulation du réfrigérant est la vanne dinversion.
Normalement, linstallation
est réalisée de telle sorte que lorsque la bobine solénoïde nest
pas alimentée, le sens de circulation du réfrigérant assurera le
refroidissement du local. Quand le chauffage est nécessaire, la
bobine de la vanne est alimentée et la circulation du fluide frigorigène
inversée; ainsi donc le premier organe électrique supplémentaire
dans une pompe à chaleur, par rapport à un conditionneur dair
normal est la vanne dinversion.
Le fait quune pompe
à chaleur dans son cycle de chauffage puisse être amenée à travailler
avec de basses températures extérieures nécessitera ladjonction
dun dispositif de contrôle électrique. Vous savez que pour
que le fluide réfrigérant puisse absorber de la chaleur, il faut
que sa température soit inférieure à celle du milieu à refroidir.
Dans le cycle de chauffage,
lorsque la température extérieure est inférieure à zéro degré, lhumidité
de lair se condensera et se prendra en glace sur la batterie
extérieure. Ce givre et cette glace arriveront à supprimer le passage
de lair au travers de la batterie. Il sera donc nécessaire
de dégivrer la batterie pour assurer un fonctionnement normal. Le
but de ce dispositif de contrôle supplémentaire sera donc de contrôler
lapparition du givre et den assurer la fonte.
A cause de limitations
pratiques, dans certains cas, le compresseur seul ne peut pas assurer
un transfert de chaleur suffisant pour obtenir les conditions de
confort désirées. Dans de tels cas, il est nécessaire de disposer
dune source de chaleur supplémentaire. Le dispositif qui enregistrera
la nécessité davoir recours à cette source de chaleur supplémentaire,
et qui lui permettra dentrer en fonction, sera aussi un organe
électrique complémentaire.
Nous avons vu les trois
fonctions électriques complémentaires que nécessite une pompe à
chaleur. Ce sont les dispositifs dinversion de sens de circulation
du fluide frigorigène de dégivrage, dapport de chaleur dappoint.
Les autres composants
électriques sont les mêmes que ceux nécessaires dans un conditionneur
dair normal.
Dans un conditionneur
dair normal, il existe trois éléments de base consommateurs
de courant, ce sont : le compresseur, le moteur du ventilateur dévaporateur,
le moteur de la pompe ou du ventilateur de condenseur. Vous les
voyez dans la partie supérieure du dessin.
Une pompe à chaleur comprend
deux organes consommateur de courant supplémentaires, ce sont :
la vanne dinversion du circuit et le dispositif générateur
de chaleur dappoint (normalement une résistance électrique).
Vous voyez quune
pompe à chaleur comprend cinq éléments de base au lieu de trois
sur un appareil normal.
Tous les dispositifs
de contrôle électrique sont étudiés pour permettre à ces éléments
de base de fonctionner au moment voulu et dans le cas de défaillance
dun de ces éléments, dinterrompre lalimentation
électrique de lorgane défaillant.
Tous les contrôles électriques
et le câblage seront prévus et réalisés pour assurer ce travail.
Pour simplifier la présentation
des circuits électriques de la pompe à chaleur, nous avons divisé
le fonctionnement de lappareil en trois opérations distinctes.
La première est le refroidissement, la deuxième le chauffage et
la troisième le dégivrage.
Nous construirons le
schéma électrique montrant les organes et appareils nécessaires
pour chaque opération. Nous agirons organe par organe pour vous
permettre de bien assimiler lensemble.
Sur le dessin ci-contre,
vous verrez en noir le circuit dont nous parlerons, de telle sorte
que vous puissiez aisément lidentifier.
Quand le schéma électrique
représentatif dune opération sera terminé, nous verrons le
fonctionnement de lappareil avant de passer à lopération
suivante.
La première opération
à être étudiée sera lopération de refroidissement parce quelle
est commune à tous les conditionneurs dair. Pour obtenir un
refroidissement, le compresseur doit fonctionner ainsi que les ventilateurs
de condenseur et dévaporateur. Voyons comment ces trois organes
sont figurés sur le schéma.
Comme dans tous les schémas
électriques simplifiés, une ligne L1 venant de la source délectrons
ainsi quune ligne L2 de retour à la source sont nécessaires.
Le premier organe important
avec son interrupteur de contrôle est montré sur la vue ci-contre.
Cet organe est le moteur du ventilateur extérieur (OFM comme Outside
Fan Motor ).Ce moteur fait circuler lair au travers de la
batterie déchange extérieure. Le moteur figure ici avec une
capacité de marche dans le circuit de lenroulement de démarrage.
Pendant le cycle de refroidissement dont il est question ici, ce
moteur devient le moteur du ventilateur de condenseur. Linterrupteur
de contrôle est un contact du relais de compresseur (CR) visible
dans le circuit du moteur. Ces contacts peuvent être identifiés
par la légende.
Ainsi le moteur OFM est
arrêté et mis en marche par le relais du compresseur. Si la ligne
L1 est sous tension, le courant ne peut traverser le moteur que
si les contacts CR sont fermés. Il sagit de contacts (NO)
(normalement ouvert), ils se fermeront et le moteur de ventilateur
ne tournera que lorsque le courant traversera la bobine du relais
CR.
Le deuxième organe important
à être ajouté à notre appareil est le moteur du ventilateur intérieur
(IFM, qui signifie Indoor Fan Motor). Cest le moteur du ventilateur
assurant la circulation de lair sur la batterie déchange
intérieure.
Dans le cycle de refroidissement,
il est en fait le moteur du ventilateur dévaporateur. Dans
le circuit de ce moteur se trouve le jeu de contacts NO du relais
de ventilateur intérieur (IFR). Quand la bobine de ce relais est
alimentée, les contacts de ce relais se ferment, le circuit entre
L1 et L2 est ainsi établi et le moteur démarrera.
Le dernier organe nécessaire
pour compléter le cycle de refroidissement est le compresseur. Etant
donné sa puissance, les contacts du petit relais ne peuvent pas
assurer le passage dune intensité suffisante pour le faire
tourner. Nous emploierons par conséquent un contacteur au lieu dun
relais.
Notre étape suivante
sera lalimentation de la bobine du contacteur qui, à ce moment,
mettra le moteur de compresseur sous tension.
Le croquis ci-contre
montre la bobine du contacteur laquelle est alimentée au travers
dun interrupteur commandé par le relais du compresseur (CR).
Vous vous souvenez que
le fonctionnement du moteur du ventilateur extérieur dépend de la
fermeture de contacts CR, donc le moteur du compresseur et celui
du ventilateur extérieur sont commandés par la bobine du même relais.
Les deux contacts portent
dailleurs les mêmes lettres didentification, donc font
partie dun même relais.
Pour le cycle de refroidissement
nous navons besoin de faire fonctionner que deux ventilateurs
et un compresseur. Tous les organes principaux, à lexception
du moteur de compresseur, sont maintenant sur le schéma.
Sur ce schéma, les symboles
du compresseur et des interrupteurs du contacteur sont en place.
Lalimentation de la bobine C entraînera la fermeture des contacts
C. Tous les organes nécessaires au refroidissement sont maintenant
figurés sur le schéma. Nous avons le compresseur pour assurer la
circulation du fluide frigorigène et les deux ventilateurs pour
accélérer la circulation de lair. Un ventilateur accélère
le transfert de chaleur entre la batterie intérieure et lair
à traiter, le deuxième assure le même travail entre la batterie
extérieure et lair extérieur. Il faut maintenant compléter
le schéma par la mise en place des dispositifs de contrôle.
Pour permettre la mise
en fonction de ces trois organes principaux, deux relais sont indispensables.
Le premier, le relais du compresseur, fermera les contacts du moteur
de ventilateur extérieur et ceux de la bobine du contacteur de démarrage
du moteur de compresseur. Le deuxième, à savoir le relais du moteur
de ventilateur intérieur, fermera les contacts du circuit du moteur
de ventilateur intérieur.
Ces relais sont normalement
commandés par un thermostat, en conséquence nous leur prévoirons
une alimentation en basse tension. De ce fait, un transformateur
est nécessaire.
Le transformateur est
maintenant en place avec ses fils de sortie en basse tension. Nous
voyons que recevant une alimentation en 220 Volts, entre les lignes
L1 et L2, la différence de potentiel aux bornes de sortie nest
plus que de 24 Volts. Cette tension de 24 Volts est très suffisante
pour ce genre dapplication.
Il ny a aucun interrupteur
dans le circuit primaire (entre L1 et L2) du transformateur. La
protection est assurée par les fusibles qui existent sur les lignes
principales, fusibles qui ne sont pas dessinés ici. Cette absence
dinterrupteur signifie que nous disposons toujours de courant
24 Volts quand la ligne principale est alimentée, cest-à-dire
que le sectionneur principal est fermé.
La bobine du relais principal,
à savoir celle du relais de compresseur, est maintenant sur le schéma.
Elle est contrôlée par deux interrupteurs, un est marqué Cool et
le second TSC ou Thermostat de refroidissement.
Linterrupteur marqué
" Cool " est à commande manuelle. Cest
linterrupteur par lequel lutilisateur de lappareil
sélectionne le cycle de fonctionnement de son unité.
Le thermostat de refroidissement
est la portion automatique du circuit de contrôle. Il décide lorsque
le refroidissement est nécessaire dans la zone conditionnée. Le
thermostat de refroidissement se ferme lorsque la température sélève.
Si linterrupteur
manuel est dans la position " Cool " et que
la température de lair de la zone conditionnée est suffisamment
élevée pour fermer le contact du thermostat de refroidissement,
la bobine du relais CR est alimentée. Elle commande la fermeture
des deux interrupteurs NO, CR, permettant le démarrage du moteur
du ventilateur extérieur et lalimentation de la bobine du
contacteur qui, à son tour, ferme les trois contacts NO et démarre
le moteur du compresseur.
Deux de nos organes principaux,
le compresseur et le ventilateur extérieur sont maintenant en fonctionnement.
Pour compléter le cycle de refroidissement, il ne reste quà
faire démarrer le moteur du ventilateur.
Pour compléter le schéma
représentatif du cycle de refroidissement, la bobine du relais de
ventilateur intérieur est maintenant en place. Le câblage de cette
bobine est réalisé de telle manière quelle puisse être alimentée
soit automatiquement, soit manuellement. En effet, lutilisateur
peut désirer ne faire que de la ventilation sans refroidissement
ni chauffage.
Pour permettre ceci,
le thermostat est doublé dun interrupteur manuel à deux positions,
lune est marquée " ON " et lautre
" Auto ".
Comme vous pouvez le
voir sur le schéma, quand linterrupteur est mis sur la position
" ON ", la bobine du relais de ventilateur tourne.
Quand linterrupteur manuel est mis sur la position " Auto ",
les bobines du relais de compresseur et du relais de ventilateur
sont alimentées ensemble par lintermédiaire du thermostat
de refroidissement. Automatiquement, toutes les bobines seront alimentées
en même temps quand le thermostat se fermera.
Ainsi se présente le
schéma électrique complet du cycle de refroidissement.
Avant de poursuivre,
vous trouverez sur la page suivante une série de questions sur le
cycle de refroidissement dune pompe à chaleur.
QUESTIONNAIRE
Les réponses aux questions
suivantes découlent toutes de la lecture du schéma électrique qui
vous a été présenté.
1 - Combien y a-t-il
de circuits de puissance sur ce schéma ? Nommez-les.
2 - Combien y a-t-il
de circuits de contrôle sur ce schéma ? Nommez-les.
3 - Quel relais contrôle
le moteur de ventilateur extérieur (OFM) ?
4 - Deux interrupteurs
doivent être fermés pour que lalimentation de la bobine du
relais de compresseur se fasse. Lesquels ?
5 - Quand la bobine
du relais de compresseur est alimentée, combien dinterrupteurs
changent de position ? Quelle position prennent-ils, ouverte ou
fermée ? De quels organes complètent-ils les circuits ?
6 - Ave linterrupteur
" AUTO-ON " sur la position " ON ",
quel effet aura la fermeture du thermostat sur la bobine du relais
de ventilateur intérieur ?
7 - Combien de jeux
de contacts y a-t-il dans linterrupteur commandé par la bobine
C ? Quelle est leur position normale ?
8 - Avec linterrupteur
manuel " AUTO-ON " sur la position " AUTO ",
le ventilateur intérieur démarre avant le ventilateur extérieur.
Est-ce VRAI ou FAUX ?
9 - Que commande linterrupteur
marqué " Cool " ?
10 - Mis à part le
sélectionneur principal, combien dinterrupteurs y a-t-il sur
chaque fil dalimentation du compresseur ?
schéma
Dans le cycle de refroidissement
dont nous venons de discuter, les trois organes principaux sont
le moteur du ventilateur extérieur, le moteur du ventilateur intérieur,
le moteur du compresseur. Pour convertir ce cycle en cycle de chauffage,
il nous suffit dinsérer dans le circuit frigorifique une vanne
dinversion électrique. Cest la vanne qui change le sens
de circulation du gaz frigorigène dans le circuit, renversant ainsi
le sens des échanges thermiques. En chauffage, la chaleur doit aller
de lextérieur vers lintérieur. Cette vanne solénoïde
dinversion constitue le quatrième organe principal.
Voyons ces quatre organes
dans le circuit. Les trois organes existant dans le cycle de refroidissement
sont toujours en place. La vanne elle-même, marquée RVS (Reversing
Valve Solenoïd) et son jeu de contacts de contrôle RVR sont maintenant
sur le schéma. Ce nouveau circuit apparaît en rouge sur la photo
projetée.
Nous avons maintenant
les quatre organes majeurs indispensables au cycle de chauffage
dune pompe à chaleur. Des appareils de contrôle sont maintenant
nécessaires pour les mettre en fonctionnement.
La vanne dinversion
étant destinée à changer le sens de circulation du fluide frigorigène,
il est normal de la faire contrôler par un thermostat de chauffage
sur le circuit de contrôle basse tension.
Nous avons mis en place
ce thermostat (TSH) et la bobine du relais de la vanne dinversion.
Linterrupteur manuel que vous voyez aussi dans le circuit
est le même organe avec des contacts différents de celui marqué
" Cool " dans le cycle de refroidissement et
qui permet à lutilisateur de choisir le cycle de son appareil.
Ces contacts " Cool "
et " Heat " sont mécaniquement interconnectés
de telle sorte quils puissent être fermés séparément ou ensemble.
Le thermostat TSH établissant
le contact sur abaissement de la température, la bobine RVR est
alimentée et les contacts RVR ferment donc complètement le circuit
de la vanne dinversion.
Ceci met le circuit frigorifique
dans le sens chauffage. Toutefois, avant que le chauffage ne commence,
il est encore nécessaire de faire démarrer les deux ventilateurs
et le compresseur.
Dès linstant que
pour le cycle de chauffage, le compresseur et les deux ventilateurs
doivent être en marche comme dans le cycle de refroidissement, pourquoi
ne pas utiliser les mêmes organes de contrôle basse tension pour
les faire fonctionner ? Ces organes sont les relais du compresseur
et du ventilateur intérieur.
Puisque le thermostat
de refroidissement ne sera pas fermé en même temps que le thermostat
de chauffage, un interrupteur est indispensable pour bipasser ou
pour remplacer le thermostat de refroidissement.
Nous savons que la bobine
du relais de la vanne dinversion est alimentée lorsque les
contacts du thermostat de chauffage sont fermés, donc nous mettrons
un autre jeu de contacts au relais de la vanne dinversion,
ce jeu de contacts bipassant le thermostat de refroidissement. Vous
voyez ici le nouveau circuit sur le croquis ci-contre.
De ce fait, quand le
thermostat de chauffage ferme le circuit de la bobine du relais
de la vanne dinversion, les contacts RVR se ferment. Le premier
ferme le circuit de la bobine de la vanne dinversion et le
deuxième celui des bobines du relais de compresseur et du relais
du ventilateur intérieur.
Ainsi donc, le circuit
frigorifique est inversé puisque la vanne dinversion est alimentée
et les moteurs des ventilateurs et du compresseur démarrent. Notre
pompe à chaleur commence par conséquent à transférer la chaleur
de lextérieur vers lintérieur.
Une des caractéristiques
de la pompe à chaleur est que plus la température de lair
extérieur est basse (or, lair extérieur constitue la source
de chaleur dans le cycle de chauffage), moins lappareil pourra
lui emprunter de chaleur. De ce fait, une pompe à chaleur devant
fonctionner en cycle chauffage pendant la saison froide ne peut
pas remplir correctement son rôle, puisque plus il fait froid, moins
elle peut transférer de chaleur. Une source de chaleur supplémentaire
est donc normalement nécessaire lorsque la température extérieure
est trop basse.
Il serait possible de
prendre une pompe à chaleur de grosse puissance pour faire le travail
lorsque la température extérieure est minimum, mais elle serait
trop encombrante et surtout trop chère à lachat. Ceci est
dautant plus vrai quelle naurait à être utilisée
à pleine puissance que pendant une petite période.
La solution est donc
de prévoir une source de chaleur supplémentaire constituée par une
résistance électrique. Cette résistance sera installée dans la veine
dair refoulée par le ventilateur intérieur. Lillustration
montre un appareil avec la résistance dappoint installée dans
la gaine.
Notre problème est de
contrôler correctement le fonctionnement de cette résistance, une
résistance de réchauffage consomme plus de courant, donc revient
plus cher à lexploitation pour produire le même nombre de
calories. De ce fait, notre but est de ne faire fonctionner cette
résistance que lorsque son apport calorifique est indispensable.
Puisque le fonctionnement
de la résistance dappoint nest seulement nécessaire
que pendant une petite période, sa mise en circuit automatique est
souhaitable.
Si le compresseur seul
suffit à maintenir la température désirée, il est inutile de mettre
la résistance dappoint sous tension, par contre si le compresseur
narrive pas à satisfaire les conditions, le fonctionnement
de la résistance est alors nécessaire.
Le meilleur juge pour
déterminer si le fonctionnement de la résistance est nécessaire
ou non est la température. Si le compresseur seul ne peut pas maintenir
la température, celle-ci continue à descendre, donc la mise en service
de la résistance dappoint devient nécessaire. Un deuxième
thermostat mécaniquement solidaire du premier et ayant un point
de consigne inférieur de 1 ou 2° à celui du premier thermostat,
lequel contrôle le fonctionnement du compresseur, peut être employé
pour remplir ce rôle.
Ainsi, si le chauffage
produit par le compresseur est insuffisant, la température continue
à baisser, le deuxième thermostat met alors en service la résistance.
Vous voyez ici un schéma
qui réalise ces conditions. Vous noterez que la résistance qui est
alimentée sur le circuit de puissance ne figure pas ici. Le deuxième
thermostat ferme le circuit basse tension et permet lalimentation
de la bobine (HC1) du contacteur de mise en service de la résistance.
Quand cette bobine est alimentée, le contacteur ferme le circuit
de puissance dans lequel la résistance est insérée.
Une action trop rapide
sur le réglage du thermostat de chauffage peut entraîner en même
temps la fermeture du premier et du deuxième étages et par conséquent
la mise en service de la résistance, alors que celle-ci nest
pas nécessaire. Pour éviter ceci un troisième thermostat est mis
dans le circuit de la bobine du contacteur de la résistance.
En fonction des performances
de lappareillage, linstallateur peut déterminer une
température extérieure au-dessus de laquelle le fonctionnement de
la résistance nest jamais nécessaire pour maintenir dans le
local les conditions de température désirées. Le troisième thermostat
(mentionné plus haut, sensible à la température extérieure) est
réglé une fois pour toutes pour ne fermer le circuit que si la température
extérieure descend en dessous de celle ainsi fixée. De cette manière,
la résistance dappoint ne pourra jamais fonctionner si cette
limite inférieure de température nest pas atteinte et par
conséquent, le compresseur fera seul le travail tant quil
en sera capable.
Ce thermostat est appelé
TSO sur le schéma. Il est branché en série avec le deuxième étage
du thermostat de chauffage. Toutes les deux devront être fermés
avant que la résistance dappoint nentre en fonction.
Sur ce dessin la résistance
dappoint a été mise en place, complétant ainsi le schéma électrique
de lappareil pour le cycle de chauffage.
Le premier étage du thermostat
démarre le compresseur, les deux moteurs de ventilateur et alimente
la bobine de la vanne dinversion changeant ainsi le sens de
circulation du fluide frigorigène.
Si le compresseur seul
narrive pas à compenser labaissement de température,
celle-ci continue à descendre et le deuxième étage du thermostat
se ferme et permet lalimentation de la batterie dappoint.
Jusquà ce que le
deuxième étage du thermostat soit satisfait, le compresseur et la
résistance dappoint resteront en service.
Il arrive quune
seule résistance dappoint ne soit pas suffisante pour assurer
un chauffage correct. Dans ce cas une seconde et même une troisième
résistances sont nécessaire.
Le dessin vous montre
comment ces résistances sont quelquefois installées. Un transformateur
est placé en parallèle avec la première résistance dappoint
de telle manière quil ne soit alimenté que si cette première
résistance fonctionne.
La basse tension créée
par ce transformateur est utilisée pour alimenter la bobine du contacteur
de la seconde résistance.
Un deuxième thermostat
influencé par la température extérieure ferme et ouvre le circuit
de la bobine de cette deuxième résistance. Son point de contrôle
est déterminé par linstallateur en fonction de létude.
De la sorte cette deuxième résistance ne fonctionne que lorsque
ce thermostat nest pas satisfait. Par exemple, une pompe à
chaleur est installée dans un local et le compresseur peut maintenir
une température normale dans le local tant que la température extérieure
ne devient pas inférieure à 4°C. Le premier thermostat extérieur
(TSO) sera réglé pour fermer le circuit à 5°5 de telle sorte que
si le deuxième étage du thermostat intérieur se ferme, la première
résistance se trouve alimentée.
Admettons que cette première
résistance et le compresseur fonctionnant ensemble puissent maintenir
la température intérieure jusquà une température extérieure
de -7°C. Nous réglerons le thermostat TSO2 à -6°C. Ainsi lorsque
la température extérieure atteindra -6°C ou descendra en dessous,
la deuxième batterie de résistance interviendra à son tour.
De la même manière, au
fur et à mesure que la température sélèvera, la deuxième,
puis la première résistance seront mises hors circuit.
Cette illustration vous
montre la totalité du circuit électrique nécessaire pour les opérations
normales de refroidissement et de chauffage.
En mettant linterrupteur
sur la position chaud ou froid, cet appareil peut donc faire fonction
de conditionneur dair normal ou de système de chauffage.
Etant donné quun
grand nombre des organes de régulation sont utilisés tant pendant
le cycle de refroidissement que pendant le cycle de chauffage, les
circuits électriques sont interconnectés.
Normalement si vous devez
vérifier le cycle de chauffage, contrôlez dabord les organes
spécifiquement utilisés pour le chauffage car, bien que cela se
produise quelquefois, il est très rare quun organe du circuit
de refroidissement ou de chauffage trouble le fonctionnement du
circuit auquel il nest pas destiné.
Avant de continuer par
le système de dégivrage, répondez dabord aux questions de
la page suivante, questions qui se rapportent au schéma que vous
avez sous les yeux.
QUESTIONNAIRE
1 - Combien y a-t-il
de jeux de contacts dans le relais de la vanne dinversion
?
2 - Quels contacts
doivent être fermés pour que la bobine du contacteur de la première
résistance dappoint soit alimentée ?
3 - De quels types
sont les interrupteurs dont il est question dans la question n°2
?
4 - Lorsque le deuxième
étage du thermostat de chauffage est fermé, quel organe doit intervenir
pour mettre sous tension la résistance dappoint ? Par quoi
est commandé cet organe ?
5 - En admettant que
tous les appareils de contrôle soient correctement réglés, est-il
possible de faire fonctionner la résistance N°3 sans faire fonctionner
la résistance N°1 ?
6 - De la même manière,
la résistance N°1 peut-elle fonctionner sans que le compresseur
ne tourne ?
7 - Avec linterrupteur
manuel " ON-AUTO " dans la position du dessin,
que fera le moteur du ventilateur intérieur si le premier étage
du thermostat de chauffage se ferme ?
8 - Avec linterrupteur
manuel sur la position ON, que fera le moteur du ventilateur intérieur
si le premier étage du thermostat de chauffage se ferme ?
9 - En admettant que
tous les appareils de contrôle soient correctement réglés, que lensemble
soit en bon ordre de marche et que linterrupteur manuel soit
sur la position HEAT, décrivez phase par phase le fonctionnement
de lensemble jusquà ce que tous les organes soient sous
tension.
schéma
La majorité des pompes
à chaleur utilisées aujourdhui sont des appareils à air, cest-à-dire
quelles utilisent lair extérieur comme source de chaleur
et que cette chaleur est transférée à lair intérieur dans
le cycle de chauffage et vice-versa dans le cycle de refroidissement.
Pour absorber la chaleur
de lair extérieur, la batterie déchange extérieure est
utilisée comme évaporateur à circulation dair. Pour pouvoir
prélever de la chaleur dans lair extérieur, il faut que la
température de la batterie déchange soit inférieure à celle
de lair extérieur.
De ce fait, la température
de la batterie déchange se trouvera dans certains cas en dessous
de zéro degré. Dans ces conditions, lhumidité atmosphérique
provoquera le givrage de la batterie et par conséquent lefficacité
de celle-ci diminuera, entraînant un mauvais rendement de tout lensemble.
Notre pompe à chaleur
devra donc comporter un dispositif signalant la formation de givre
et un moyen de fondre ce givre. Ce moyen est très simple, il suffit
que lappareil fonctionne sur le cycle de refroidissement pour
que la batterie extérieure redevienne condensateur donc séchauffe.
Lorsque le givre aura disparu par fusion, le cycle devra à nouveau
être inversé. Ce petit cycle de refroidissement pendant la période
de chauffage est appelé cycle de dégivrage.
Voyons comment peut être
réalisé électriquement le cycle de dégivrage.
En premier lieu, lappareil
doit fonctionner suivant le cycle de refroidissement. Il est par
conséquent nécessaire de supprimer lalimentation de la vanne
dinversion, puisque cest elle qui change le cycle de
lappareil. De cette manière la batterie extérieure sert de
condensateur et évacue une partie de la chaleur de lintérieur
assurant ainsi la fonte du givre.
Nous installerons donc
un contact NC (normalement clos) dans le circuit de la vanne dinversion.
Vous voyez ce contact sur le dessin. Puisque cet interrupteur ne
fonctionnera que pendant le cycle de dégivrage, nous pouvons appeler
le relais auquel il est lié " relais de dégivrage "
(DFR).
Pendant les cycles normaux,
que ce soit le cycle de chauffage ou celui de refroidissement, le
relais de dégivrage ne doit pas être alimenté et son contact doit
être fermé. Ce contact ne souvrira que pour le cycle de dégivrage,
mettant ainsi lappareil sur le cycle de refroidissement et
permettant donc la fonte du givre.
Pendant le dégivrage
lappareil tourne en cycle de refroidissement. Bien entendu
le dégivrage nest nécessaire que pendant la saison de chauffage
et de ce fait, pendant cette phase de dégivrage, de lair froid
sera distribué par les grilles de soufflage dair. Ceci nest
évidemment pas désirable.
Pour éviter cette arrivée
dair froid, il convient quautomatiquement, pendant le
cycle de dégivrage, les résistances de chauffage dappoint
soient alimentées. Si elles le sont déjà par lintermédiaire
du deuxième étage du thermostat de chauffage et du thermostat dair
extérieur, il ny a pas de problème; par contre, si elles ne
le sont pas il faut court-circuiter les thermostats et en particulier
le thermostat dair extérieur (TSO). Il suffit dinsérer
un contact NO commandé par le relais de dégivrage, contact qui constituera
un bipasse des thermostats (lorsquil sera fermé). Ce contact
figure maintenant sur le schéma.
De cette manière, lorsque
le relais de dégivrage sera alimenté, il changera le cycle de lappareil
et disposera la résistance de réchauffage dappoint en circuit.
Nous avons vu que lorsque
le relais de dégivrage est alimenté, il met lappareil sur
le cycle de refroidissement et en même temps enclenche la résistance
de réchauffage dappoint. Notre problème maintenant est de
rendre cette opération automatique lorsquelle est nécessaire.
Il y a deux moyens de
résoudre ce problème. On peut utiliser un dispositif chronométrique
qui systématiquement agira à intervalle de temps régulier pendant
le cycle de chauffage. Le deuxième système consiste à utiliser un
interrupteur contrôlé par la pression dair. Ce système étant
plus simple électriquement et le plus utilisé, nous le choisirons.
Il fonctionne sur le principe suivant : quand il ny a pas
de givre sur la batterie, la perte de charge augmente au fur et
à mesure que le givre se forme. En utilisant un appareil capable
de mesurer cette perte de charge, nous pouvons savoir quand la glace
est formée sur la batterie et par conséquent actionner les interrupteurs
DFR par lintermédiaire dune bobine.
Ce circuit a été ajouté
sur le schéma.
Lorsque la glace se forme,
la perte de charge augmente jusquà la valeur de réglage, linterrupteur
AS se ferme, la bobine DFR est alimentée et le cycle de dégivrage
commence. Lorsque la perte de charge mesurée par AS redevient normale,
cest que la glace a disparu. La bobine DFR nest plus
alimentée et lappareil reprend son cycle de chauffage.
Les composants électriques
permettant la réalisation des trois cycles sur la pompe à chaleur
sont donc maintenant en place.
Pour compléter notre
schéma, nous devons y ajouter les organes de sécurité. Nous étudierons
ces organes dans un prochain chapitre. Vous les voyez maintenant
en place sur notre schéma.
Parce que dans notre
exemple nous avons une installation fonctionnant en triphasé, il
nous faut une protection de surcharge sur chaque phase. Les contacts
de ces relais de surcharge sont en série dans le circuit de la bobine
du contacteur de démarrage du compresseur. Ces relais interviennent
si lintensité absorbée dépasse la normale.
Le compresseur a aussi
un élément sensible influencé par sa température. Il sagit
dun KLIXON (K) installé ici dans le circuit de la bobine du
contacteur du compresseur. Toutes les résistances de chauffage dappoint
ont également un élément sensible de protection contre la surchauffe.
Vous les voyez dans le circuit de la bobine du contacteur de chaque
résistance.
Un pressostat haute pression
a également été inséré dans le circuit de la bobine du contacteur
du compresseur.
Notre appareil comprend
maintenant tous les organes de sécurité indispensables.
Il y a deux organes qui
existent normalement dans une pompe à chaleur, bien quils
ne soient pas indispensables à son fonctionnement normal.
Le premier est une position
dite automatique (AUTO) de linterrupteur principal. Quand
linterrupteur sera dans la position " AUTO ",
les deux circuits chauffage et refroidissement ne demanderont plus
pour être complétés que laction des thermostats. Lappareil
sera en fonctionnement automatique, ainsi, si le chauffage savère
nécessaire, le thermostat de chauffage (TSH) se fermera et lappareil
démarrera sur le cycle chauffage. Inversement, si le refroidissement
(TSC) mettra lappareil en marche sur le cycle de refroidissement.
Les deux mécanismes des
thermostats sont reliés mécaniquement de telle sorte quils
ne puissent pas se fermer ensemble.
Lorgane final que
nous voyons ici en place est un relais à retardement dont le rôle
est dempêcher le démarrage du compresseur et des résistances
en même temps.
Ceci créerait un appel
de courant trop important capable de perturber le réseau. Pour léviter,
un relais à retardement (TDR) est mis dans le circuit du contacteur
du compresseur. La bobine de ce relais est alimentée en même temps
que la bobine du contacteur de compresseur. Linterrupteur
TDR est mis dans le circuit de la bobine du contacteur de la résistance.
Le relais à retardement ne fermera cet interrupteur que quelque
temps après le démarrage du compresseur. Ainsi, même si le thermostat
de chauffage ferme sur deux étages, le circuit de la bobine du démarreur
de compresseur sera fermé, donc le compresseur fonctionnera; par
contre il faudra un certain temps avant que linterrupteur
TDR ne ferme le circuit commandant lalimentation de la résistance.
Le schéma électrique
de notre pompe à chaleur est maintenant complet. Nous avons déjà
vu les problèmes concernant séparément les cycles de refroidissement
et de chauffage. Les questions qui suivent concernent les trois
fonctions dune pompe à chaleur.
QUESTIONNAIRE
1 - Quels sont les
interrupteurs montés sur le circuit de la vanne dinversion
et quelle est leur position normale ?
2 - Si la bobine du
contacteur nest pas alimentée quand la bobine du relais de
compresseur est alimentée, combien dinterrupteurs doivent
être vérifiés ? Nommez-les.
3 - Quels interrupteurs
sont sur le circuit de la bobine du relais de dégivrage ?
4 - Combien dinterrupteurs
y a-t-il sur le circuit du relais de dégivrage ? Quelle est leur
position normale ?
5 - Le premier étage
du thermostat de chauffage est fermé, le deuxième étage est ouvert.
Lappareil passe sur le cycle de dégivrage et la première résistance
de réchauffage senclenche. Est-ce correct ? Si oui, comment
lalimentation de cette résistance est-elle possible puisque
le deuxième étage du thermostat est ouvert ?
6 - Quel est le but
du relais à retardement (TDR :Time Delay Relay ) ?
7 - Le compresseur
et les trois résistances de réchauffage étant sous tension, le klixon
de la première résistance de réchauffage ouvre le circuit par suite
dune surcharge. Que se passe-t-il pour les deux autres résistances
de réchauffage ?
8 - Après étude du
schéma, que doit faire la pression dair pour fermer le contact
du système de pression dair (AS) ; augmenter ou diminuer ?
9 - La protection
de surcharge sur la ligne L2 du compresseur souvre alors que
le compresseur tourne. Comment ceci entraînera-t-il larrêt
du compresseur ?
10 - En arrivant sur
une installation, le compresseur et les résistances 1 et 3 sont
en fonctionnement. Quavez-vous à vérifier et à faire ?
Schéma complet de la
pompe à chaleur
Les
moteurs monophasés :
Il nest pas nécessaire
dêtre un " ancien " dans le conditionnement
dair et la réfrigération pour savoir que tous les moteurs
électriques ne sont pas semblables.
Dans le cas des moteurs
monophasés en particulier, des mots comme phase auxiliaire, capacité
de démarrage etc... sont fréquemment utilisés mais paraissent obscurs.
Nous allons les étudier et faire en sorte quils signifient
quelque chose pour vous.
Le plus grand problème
concerne les petits moteurs monophasés plutôt que les moteurs triphasés.
Dans ce chapitre il ne sera question que des moteurs monophasés.
Pour comprendre ce quest un moteur monophasé, il faut déjà
savoir pourquoi des moteurs différents sont nécessaires. Quand vous
saurez ceci, nous verrons alors ce qui différencie ces divers moteurs.
Une première question
se pose : pourquoi tous les moteurs électriques ne sont-ils pas
semblables ?
La réponse à cette question
est simple : Tous les moteurs ne font pas le même travail. Pour
aller dune extrémité à lautre des possibilités dutilisation
des moteurs électriques, comparons le travail du moteur du petit
ventilateur et celui du moteur dentraînement du compresseur
frigorifique. Dune chiquenaude, vous faites tourner le ventilateur,
sans que sa taille intervienne, par contre pour faire tourner le
compresseur, il faut plus que la force dun doigt.
La possibilité dexercer
une force suffisante pour faire tourner quelque chose est connue
sous le nom de couple. Plus la possibilité dentraîner un objet
lourd est grande, plus le couple est important.
A cause de leur différence
de couple, les deux moteurs dont nous venons de parler sont de conception
différente. Le moteur du compresseur doit être capable de démarrer
malgré une charge importante tandis que le moteur du ventilateur
na besoin que dun petit couple pour entraîner le ventilateur.
Ceci nexplique
encore pas pourquoi deux moteurs sont employés. En effet pourquoi
ne pas construire que des moteurs avec un fort couple de démarrage
pour toutes les applications ? Tout simplement pour une question
de prix. Un moteur développant un fort couple de démarrage revient
plus cher. En conséquence, pour des questions déconomie il
y a lieu de toujours choisir le moteur avec le couple de démarrage
le plus faible possible pour faire un travail défini.
La différence principale
entre les divers moteurs monophasés utilisés dans notre industrie
est donc la valeur du couple de démarrage quils possèdent.
Pour nous, la différence est de savoir comment ces couples différents
sont obtenus. Pour être capables de comprendre ces différences de
construction, revoyons comment fonctionnent ces petits moteurs électriques.
Ce dessin représente
le plus simple des moteurs électriques. Pivotant sur un arbre, nous
avons un simple aimant permanent appelé rotor. Vous voyez aussi
deux pôles magnétiques montés à la périphérie de la carcasse du
moteur. Il sagit simplement de bobinages similaires à ceux
que vous connaissez dans les relais et les contacteurs. Ces bobinages
engendrent un fort champ magnétique lorsque le courant électrique
les traverse. Il sagit de pôles fixes et ils constituent le
stator. Vous savez que les pôles de même nom se repoussent tandis
que les pôles de noms contraires sattirent. Sur le dessin,
le pôle N du stator attire le pôle S de laimant permanent.
Puisque le pôle du stator est fixe, laimant permanent se déplace
et commence à tourner.
Les moteurs dont nous
parlons fonctionnent sur courant alternatif 50 périodes, cest-à-dire
que le courant passe dune valeur positive maximum à une valeur
négative maximum 50 fois par seconde. Disons que ceci signifie que
50 fois par seconde le sens de passage du courant est inversé. En
conséquence, la polarité du stator change en même temps.
Autrement dit, le pôle
du stator N deviendra S rapidement et de la même façon le pôle S
deviendra N, puis aussitôt ils reprendront la polarité indiquée
sur le dessin. Cette modification se produira à chaque période.
Voyons ce que ceci entraîne dans notre moteur.
Sur ce dessin, le pôle
N du stator est devenu S, mais en même temps laimant permanent
a fait un demi-tour et les deux pôles S se retrouvent face à face.
Ils se repoussent donc et par conséquent le rotor entame un nouveau
demi-tour. Vous voyez donc que tant que la polarité des pôles du
stator continuera à changer, laimant permanent tournera comme
doit le faire un moteur électrique.
Cependant, notre problème
nest pas tellement détudier comment tourne un moteur,
mais plutôt comment il démarre.
Si laimant permanent
ou rotor se trouve dans la position indiquée sur le dessin au moment
de larrêt, le moteur ne démarre plus quelle que soit la polarité
des pôles du stator.
Sur le dessin, le pôle
N a attiré le pôle S et laimant permanent est en équilibre.
Même quand la polarité du stator changera, la force dattraction
et la force de répulsion qui sont égales en valeur sannuleront
car elles sexerceront exactement en sens contraire et notre
moteur ne démarrera pas.
Voyons ce qui se passera
si nous ajoutons un autre pôle à ce moteur.
Sur ce dessin, nous avons
ajouté un autre pôle au stator et je pense que nous avons notre
solution. Partant de la position du stator que vous voyez sur le
dessin, le deuxième pôle N développe une force dattraction
suffisante pour décoller laimant permanent. Cest ce
que nous voulions obtenir pour éviter lannulation des forces
dattraction et de répulsion.
Maintenant notre aimant
permanent subit laction de forces qui le mettent en mouvement
et le font tourner. Et pourtant, voyons la figure suivante.
Admettons que le rotor
sarrête dans cette position. Nous voulons à nouveau démarrer
le moteur et vous voyez ce qui se passe, chacun des pôles N veut
attirer à lui le pôle S du rotor, résultat le moteur ne démarre
pas.
Nous nous retrouvons
devant un nouveau problème, mais il y a une solution.
Voyons la figure suivante.
Câblons notre moteur
électrique simplifié pour distribuer les électrons dans deux directions.
Chaque fil va à lun des deux pôles que nous avons vus sur
la figure précédente.
Normalement, puisque
ces deux fils viennent de la même source les électrons se déplaceront
et changeront de sens en même temps dans les deux pôles du moteur.
Les deux pôles engendreront donc la même force magnétique au même
moment. Cest normal puisque nous navons quune
seule source de courant, ce courant étant dit " monophasé ".
Notre problème nest
pas résolu puisque les électrons provenant de la source monophasée
arriveront en même temps dans les bobines des pôles, donc nos deux
pôles engendreront un magnétisme N en même temps, puis ensuite un
magnétisme S. Supposons maintenant que sur le chemin dun des
électrons, nous disposions une sorte dobstacle, de telle manière
que lun de nos électrons soit retardé dans son parcours, tandis
que lautre passe directement. Dans ce cas, les deux pôles
nauront pas au même moment leur puissance magnétique maximum.
En effet, alors que lélectron dont la voie est libre aura
atteint son but et créé le magnétisme maximum, celui qui aura dû
passer lobstacle ne sera pas encore arrivé. Ainsi donc, à
un instant donné, les deux pôles nauront pas la même force.
Grâce à cette différence de force, le rotor commencera à tourner.
En gênant le passage
des électrons sur le fil dalimentation dun des pôles,
nous avons en quelque sorte créé une deuxième phase. Ce courant
biphasé nous permet de démarrer notre moteur.
Sur le schéma A vous
voyez deux électrons qui se déplacent ensemble. Cest ce qui
se passe dans le courant monophasé. Comme vous le voyez ils vont
ensemble du maximum de polarité N au maximum de polarité S et ce
50 fois par seconde.
Nous étions dans cette
situation lorsque notre rotor étant arrêté entre deux pôles il nétait
plus possible de faire démarrer notre moteur.
Dans le schéma B, nous
avons créé un déséquilibre et nous avons maintenant deux phases.
Un des électrons est encore sur la première courbe, mais lautre
est maintenant sur une deuxième courbe. Cest ce qui se passe
dans le courant biphasé.
Ainsi donc, nous avons
transformé du courant monophasé en courant biphasé en insérant,
dans le circuit dun des pôles, un obstacle au passage des
électrons.
Tous les moteurs monophasés
ont besoin de cette deuxième phase artificielle pour démarrer. La
différence principale entre les moteurs de ce type est lartifice
employé pour produire cette seconde phase et limportance relative
de cette deuxième phase par rapport à la phase principale.
En réfrigération et conditionnement
dair, quatre systèmes sont dun emploi courant :
- 1 - Capacité de démarrage (CS)
- 2 - Capacité de démarrage et capacité
de marche (CSR)
- 3 - Capacité permanente auxiliaire
(PSC)
- 4 - Bobinage écran.
Il existe dautres
systèmes de démarrage, comme linduction répulsion, la phase
auxiliaire etc... mais puisque ces moteurs ne sont pas dun
usage courant dans notre industrie, ils ne seront pas étudiés ici.
Ainsi donc nous avons
vu que la grande différence entre les moteurs monophasés est le
mode de production dune deuxième phase nécessaire au démarrage
et limportance de cette phase.
QUESTIONNAIRE -A-
Répondre par vrai
par faux, ou par la réponse demandée :
1 - Un ventilateur
centrifuge nécessite un moteur à fort couple de démarrage.
2 - La polarité dun
pôle du stator est constante.
3 - Il serait possible
de nutiliser quun seul type de moteur monophasé dans
toutes les applications concernant notre métier.
4 - Quel est le nom
de la force nécessaire pour démarrer un moteur électrique ?
5 - Les pôles fixes
dun moteur constituent le ................................?
6 - La partie tournante
dun moteur électrique est appelé le ..............................?
7 - Tous les moteurs
monophasés nécessitent une phase pour démarrer.
8 - Combien de types
de moteurs monophasés utilise-t-on le plus couramment actuellement
dans notre industrie ?
9 - Donnez leur nom
?
10 - Quelle est la
principale différence entre ces types de moteur ?
Pour assurer le démarrage
dun moteur monophasé, le premier objectif à atteindre est
de créer une deuxième phase. Actuellement, lartifice le plus
couramment employé est le condensateur ou capacité. Voyons comment
une capacité peut créer une deuxième phase.
Le courant alternatif
a été étudié dans les chapitres précédents, revoyons rapidement
quelques-unes de ses caractéristiques.
Les trois conducteurs
représentés ici montrent ce qui se passe dans un fil lorsquil
est parcouru par un courant alternatif. A un moment, le maximum
dampères dans une direction, puis immédiatement après, changent
de sens et poussent dans lautre direction. Tandis que M. Voltage
sarrête et se retourne pour pousser dans lautre sens,
les électrons sont également sans mouvement. Il ny a donc
pas de passage du courant. Le champ magnétique autour du conducteur,
champ utilisé pour produire le travail, est le plus fort quand le
voltage et le courant sont au maximum et le plus faible au moment
du renversement du sens du courant.
Ce champ magnétique intense
engendré pour les enroulements du moteur est la force que nous utilisons
pour faire tourner le rotor.
Installons une capacité
dans le circuit et voyons le résultat. Une capacité, en principe,
se compose de deux armatures avec un isolant entre les deux. Cet
isolant est suffisant pour empêcher le passage des électrons entre
les armatures, mais permet toutefois à la force dattraction
et de répulsion du champ magnétique de passer.
Le dessin montre ce qui
se passe quand les électrons sont dans larmature. Le voltage,
à sa force maximum, a poussé et maintient les électrons dans larmature.
Quand la force du voltage est au maximum, larmature est remplie
délectrons inertes, du fait de cette immobilité des électrons
il ny a pas de passage de courant, donc pas de champ magnétique.
Si larmature, à
gauche du dessin, est négativement chargée, elle repousse tous les
électrons négativement chargés de larmature de droite en direction
du fil ainsi que vous le voyez sur le dessin. Bien que les électrons
dans larmature de gauche soient sans mouvement, ils développent
une énergie suffisante pour empêcher les électrons de droite de
séloigner de larmature. Ils restent donc sur place,
mais puisquils ne se déplacent pas, il ny a pas création
dun champ magnétique autour du fil de droite.
Dans le cas du fil droit
dont nous avons parlé précédemment, lorsque nous avions un voltage
maximum, nous avions le mouvement le plus intense délectrons.
Avec une capacité dans le circuit, quand le voltage est à son maximum,
nous navons aucun mouvement délectrons.
Quarrive-t-il avec
une capacité dans le circuit lorsque le voltage sinverse ?
Lorsque le voltage tombe
comme vous le voyez au centre dans larmature de gauche, il
na plus la force de maintenir les électrons dans larmature
et ils commencent à la quitter. Dans le même temps, les électrons
de droite rejoignent leur armature.
Quand le voltage est
à son minimum, le courant délectrons est à son maximum, les
uns quittant larmature de gauche, les autres rejoignant larmature
de droite. Ce courant délectrons, des deux côtés de la capacité,
crée un champ magnétique autour des fils.
Dans un fil direct, quand
cous avons le minimum de voltage, les électrons ne circulent pas
et il ny a, par conséquent, pas de champ magnétique. Par contre,
avec une capacité en ligne, le magnétisme est maximum avec le voltage
minimum.
Ainsi donc, nous sommes
arrivés à créer un champ magnétique dans le circuit comportant une
capacité exactement lorsque le champ magnétique nexiste pas
autour du fil direct.
Nous avons ici installé
notre fil direct et notre fil contenant une capacité sur le même
dessin. Une des extrémités de chaque fil est reliée à la même source
de courant et lautre extrémité de chacun à un pôle du moteur.
Vous voyez que le moteur est soumis à deux champs magnétiques qui
se développent successivement dans lun puis lautre pôle.
La capacité empêche la création du champ magnétique dans le pôle
correspondant et ainsi un déséquilibre des forces apparaît, déséquilibre
qui permet le démarrage du rotor.
Quand le conducteur direct
produit le champ magnétique maximum, les électrons dans le circuit
capacité sont sans mouvement, donc ne peuvent engendre de champ
magnétique.
Quand le sens du courant
se renverse, le voltage dans le conducteur direct est minimum donc
les électrons ne circulent plus et ne créent plus de champ magnétique.
Par contre, dans le circuit capacité, les électrons profitant de
la faiblesse du voltage quittent larmature et créent un champ
dans ce circuit.
Nous nous trouvons maintenant
au moment précis où le courant change de sens. Le deuxième pôle
du moteur est alors un puissant aimant tandis que le champ magnétique
est devenu faible ou nul.
La capacité a créé un
déséquilibre dans les forces des deux pôles et ce déséquilibre ou
couple est employé pour le démarrage du moteur.
Trois des moteurs dont
nous parlerons emploient des capacités pour assurer leur démarrage.
Ils seront différents par le nombre de capacités, limportance
du déséquilibre créé par les capacités et par la façon dont elles
seront utilisées.
Plus le courant est important
dans un enroulement de moteur, plus le champ magnétique créé est
fort. Bien que ce ne soit pas le seul, la capacité est un moyen
de contrôle de limportance du courant dans un enroulement.
Une capacité importante donnera dans la phase auxiliaire une grande
quantité de courant donc engendrera un couple de démarrage important.
Lutilisation dune
faible capacité sur le même enroulement moteur se traduira par un
couple de démarrage faible.
Pour pouvoir répondre
à toutes les applications de démarrage des moteurs, lutilisation
de capacités de différentes puissances ne suffit pas. Pour varier
limportance du couple de démarrage, on peut aussi jouer sur
le nombre de capacités et sur le temps pendant lequel elles restent
en circuit. La puissance dun condensateur est proportionnelle
à sa capacité (doù son deuxième nom) de stockage délectrons.
Si les armatures peuvent stocker une grande quantité délectricité,
le condensateur est dit de grande capacité. Cette possibilité de
stockage sexprime en microfarads (m F).
Pour un même voltage,
plus grand est le nombre de microfarads, plus grande est la capacité
de stockage délectricité. Pour comparer deux capacités et
connaître leur possibilité de stockage délectricité, les mesures
doivent être faites avec la même tension.
Limportance du
" stockage " délectricité dans une capacité
dépend de :
- la surface des armatures,
- la distance
entre les armatures,
- la valeur de
lisolement entre les armatures.
Il existe deux grands
types de capacités employées sur les moteurs monophasés.
Démarrage et marche sont
les qualificatifs qui leur sont couramment donnés, toutefois les
termes de sec et humide seraient plus corrects. Leur différence
de conception est due à leur emploi. La capacité de marche est en
service pendant toute la durée du fonctionnement du moteur, tandis
que la capacité de démarrage nest en circuit que pendant les
périodes de mise en marche du moteur.
La puissance dune
capacité de marche est plus faible, toutefois comme elle reste longtemps
sous tension, elle est plus grosse que la capacité de démarrage
pour pouvoir se refroidir plus facilement. Certaines capacités de
marche sont remplies dhuile pour faciliter leur refroidissement.
Le travail dune
capacité de démarrage est juste linverse, elle doit fournir
une grande puissance pendant un temps très court, elle doit donc
avoir une grande capacité de stockage, mais peut être de petite
dimensions car son refroidissement ne pose pas de problème; il se
produit pendant toute la durée de fonctionnement du moteur.
Avant daller plus
avant dans létude de lemploi des capacités, revoyons
la représentation schématique des enroulements dun moteur
monophasé. Ce schéma montre les lignes L1 et L2 et le symbole choisi
pour représenter lenroulement de marche.
Le flot délectron,
ou courant, qui crée le magnétisme est figuré entrant dans lenroulement
par L1 et le quittant par L2.
La borne de lenroulement
sur laquelle est connectée la ligne L1 est appelée R pour marche
(Running en anglais).
Nous avons ajouté ici
lenroulement de démarrage (dessin de gauche). Il est aussi
entre L1 et L2. Toutefois, la représentation graphique de droite
est plus fréquemment utilisée.
Electriquement, ces deux
schémas sont les mêmes, seule leu représentation diffère.
Sur cette deuxième présentation,
il y a trois fils dont deux portent la désignation L1 car il sagit
en fait du même conducteur. La borne dentrée de lenroulement
de démarrage est appelée S pour démarrage (Starting, en anglais)
et le point de jonction des deux enroulements est appelé C pour
commun. Ces trois lettres sont presque toujours marquées sur les
bornes des compresseurs hermétiques monophasés.
Voici deux nouvelles
présentations qui, électriquement, sont les mêmes. Dans celle de
gauche, cest une dérivation de la ligne L1 qui vient à la
borne S du moteur. La représentation de droite est moins fréquente
pourtant elle permet en particulier, de garder les deux L1 et L2
parallèles comme dans tous les schémas électriques simplifiés, schémas
dans lesquels tous les circuits sont compris entre ces deux lignes.
QUESTIONNAIRE -B-
1 - Quelle force engendrée
par le courant utilise-t-on pour faire tourner le rotor dun
moteur électrique ?
2 - Les électrons
traversent-ils un condensateur ?
3 - Vous pouvez dire
quune capacité.............................momentanément les
électrons.
4 - Quel est le but
dune capacité ?
5 - Quels sont les
deux types de capacité ?
6 - Quelle différence
principale dusage y a t-il entre elles ?
7 - Quel unité de
mesure emploie-t-on pour une capacité ?
8 - Pourquoi certaines
capacités contiennent-elles de lhuile ?
9 - Pourquoi une capacité
de faible puissance est-elle parfois plus grosse quune capacité
de grande puissance ?
10 - Dans le schéma
ci-dessous, que signifient les lettres R, S et C ?
Lutilisation la
plus simple dune capacité dans un moteur électrique est indiqué
ici. Il suffit de lintercaler dans le circuit de lenroulement
de démarrage. Elle reste alors en circuit en permanence ainsi que
vous le voyez sur ces schémas.
La capacité est alors
choisie de telle sorte quelle ne crée pas dans lenroulement
de démarrage un passage de courant trop important car cet enroulement
aurait tendance à chauffer anormalement pendant la marche du moteur.
Le choix dune capacité
qui puisse rester en circuit, sans que léchauffement de lenroulement
de démarrage ne devienne anormal, ne permet généralement pas dobtenir
un couple de démarrage puissant. Ce type de moteur a un couple normal
et un bon rendement électrique. Il est simple à fabriquer et à entretenir.
Si nous désirons obtenir
un couple de démarrage important, une capacité plus importante est
nécessaire. Toutefois, dans ce cas, lenroulement de démarrage
aura tendance à séchauffer anormalement. Si nous prévoyons
cet enroulement avec une section de fil plus importante, il se refroidira
correctement, mais le prix du moteur sera trop élevé.
La solution consiste
à enlever la capacité du circuit dès que le moteur a démarré, donc
avant que léchauffement de lenroulement de démarrage
ne soit devenu dangereux. ainsi nous pourrons avoir un fort couple
de démarrage. Le problème a été solutionné de deux façons.
La première méthode est
représentée sur ce dessin. Un interrupteur est placé dans le moteur,
il fonctionne sous laction de la force centrifuge qui se développe
dès que le rotor démarre. Lorsque le rotor a pris sa vitesse, cet
interrupteur ouvre le circuit de lenroulement de démarrage
et la capacité se trouve donc mise hors circuit.
Ce schéma est la représentation
typique du système.
Le deuxième système,
dailleurs plus courant, pour mettre la capacité hors circuit
après le démarrage est le relais de tension.
Tous les moteurs électriques,
de par leur nature, donnent naissance à un certain voltage. Le voltage
qui apparaît ainsi lorsque le moteur tourne est connu sous le nom
de force contre-électromotrice (Back EMF), ce qui le différencie
du voltage réseau. Cette force contre-électromotrice peut atteindre
une valeur nettement supérieure à la différence de potentiel du
réseau. Par exemple, pour un moteur alimenté en 220-230 Volts, la
force contre-électromotrice peut atteindre 400 Volts.
Ce phénomène est utilisé
pour faire fonctionner un interrupteur à ouverture. Cest le
relais. Le relais est choisi de telle sorte quil nagisse
pas sous la tension normale réseau, mais seulement sous une tension
supérieure à celle du réseau.
Le schéma de gauche montre
le moteur au moment précis du démarrage. La tension réseau de 230
Volts passe dans les enroulements moteur et aussi dans la bobine
du relais. Cette tension est toutefois insuffisante pour exciter
le relais et, de ce fait, linterrupteur sur le circuit de
la capacité reste fermé, donc celle-ci est sous tension de 230 Volts.
Au fur et à mesure que le moteur prend sa vitesse, la force contre-électromotrice
prend naissance et augmente de valeur. Le constructeur a déterminé
la vitesse que le moteur devait atteindre pour que la capacité puisse
être sortie du circuit. Quand le rotor atteint cette vitesse, la
valeur de la force contre-électromotrice a normalement dépassé celle
de la tension réseau.
Le relais est calculé
pour que sa bobine développe un magnétisme suffisant pour assurer
louverture de linterrupteur au moment où la vitesse
du moteur est atteinte, donc pour une valeur déterminée de la force
contre-électromotrice. Linterrupteur souvre donc et
met la capacité hors circuit. Le moteur continuant à tourner, la
force contre-électromotrice conserve sa valeur et le relais reste
excité tant que le moteur tourne laissant la capacité hors circuit.
Ce type est dit " à
capacité de démarrage ", celle-ci nétant en service
que pendant la durée du démarrage. Il a de bonnes caractéristiques
de démarrage et il peut être choisi pour des couples différents.
Si ce type de moteur
a de bonnes caractéristiques de démarrage, il na pas un rendement
électrique aussi bon quun moteur à capacité permanente, parce
quil ne reste pas de capacité dans le circuit après la fin
de la période de démarrage. Il a été facile de combiner les deux
types de moteur dont nous avons parlé, à savoir le moteur à capacité
permanente et le moteur à capacité de démarrage. Ces schémas vous
montrent comment le problème a été solutionné.
Le schéma du moteur à
capacité permanente na pas changé, il a seulement été ajouté
une capacité de démarrage et ses accessoires.
Au démarrage les deux
capacités sont en circuit et donnent, par conséquent, un fort couple.
Lorsque la vitesse est atteinte, la capacité de démarrage est sortie
du circuit et le moteur continue à tourner comme un moteur à capacité
permanente.
Ce moteur est dit " à
capacité de démarrage et à capacité de marche ". Il groupe
les qualités des deux autres, toutefois il est plus cher.
Ces schémas vous montrent
deux représentations graphiques de ce type de moteur.
Le dernier moteur monophasé
dont nous parlerons est le moteur à bobinage écran. Vous noterez
sur le schéma que chaque pôle est divisé par une saignée en deux
parties dimportance inégale.
Autour de la plus petite
partie est enroulée une bande de métal.
Quand le courant change
de direction dans un conducteur, le champ magnétique change également
de sens. Si ce fil est employé comme pôle magnétique, son champ
magnétique soriente dans un sens puis dans lautre et
la polarité passe du Nord au Sud. Le champ magnétique augmente jusquà
un maximum dans une direction, puis décroît jusquà zéro pour
atteindre à nouveau la valeur maximum, mais dans lautre direction.
Dans tous les autres
moteurs, nous avons agi pour changer le moment de lapparition
du flux magnétique dans un pôle et créer ainsi une deuxième phase.
Dans le moteur à bobinage
écran, en plaçant une bande de métal autour dune partie dun
pôle où se développe puis décroît un champ magnétique, nous arrivons
à changer le rapport de vitesse avec laquelle augmente puis décroît
le champ magnétique.
Nous avons ainsi un pôle
important dans lequel le flux magnétique augmente et décroît normalement,
tandis quà côté nous avons un petit pôle dans lequel le flux
magnétique se développe et décroît dans des proportions différentes.
Les champs magnétiques des deux pôles atteindront leur maximum au
même moment, mais à des vitesses différentes, puisque les deux champs
ne seront pas, en définitive, de même valeur. Ainsi donc, pendant
la durée de la création des champs magnétiques, le champ du pôle
principal sera en avance en puissance sur le champ du petit pôle.
Le couple ainsi obtenu
démarrera le moteur.
Ce couple est de très
faible puissance, aussi ce type de démarrage nest-il généralement
adopté que sur des moteurs dune puissance inférieure au ½
CV.
Il sagit dun
système économique fréquemment employé sur les moteurs dentraînement
de petits ventilateurs ou de petites pompes.
En résumé :
Il existe quatre différent
types de moteurs monophasés dont l'emploi est fréquent dans la profession.
Ce sont :
- Les moteurs à bobinage écran
- Les moteurs
à capacité auxiliaire permanente
- Les moteurs
à capacité de démarrage
- Les moteurs
à capacité de démarrage et capacité de marche.
Ces moteurs sont
utilisés pour entraîner les différents organes de base de nos
appareils
Le tableau suivant
classe les moteurs suivant leur usage normal de leurs caractéristiques
de démarrage et de marche.
Moteur : |
Couple de démarrage |
Rendement de marche |
Coût |
Usage |
à bobinage
écran
|
Faible
|
Bon
|
Faible
|
Petits
ventilateurs et pompes |
à capacité auxiliaire permanente |
Moyen
|
Excellent
|
Modéré
|
Ventilateurs
et quelques compresseurs * |
à capacité
de
démarrage
|
Fort
|
Bon
|
Modéré
|
Ventilateurs |
à capacité de démarrage et capacité de marche |
Fort
|
Excellent
|
Elevé
|
Compresseur |
* Lorsqu'un moteur à capacité auxiliaire
permanente est utilisé, il est impératif d'avoir un
équilibrage instantané des pressions
Pour faire un bon mécanicien
dépanneur, il faut connaître les différents types de moteur monophasé,
savoir comment ils fonctionnent et quelles sont leurs caractéristiques
de marche.
QUESTIONNAIRE - C
-
1 - Dessinez le schéma
dun moteur à capacité auxiliaire permanente (PSC).
2 - Dessinez le schéma
dun moteur à capacité de démarrage et capacité de marche (CSR).
3 - Les moteurs à
capacité auxiliaire permanente ont-ils un fort couple de démarrage
?
4 - Quel type(s) de
moteur choisira-t-on pour entraîner le compresseur frigorifique
dune installation à basse température ?
5 - Est-il judicieux
demployer un moteur à bobinage écran pour entraîner un compresseur
?
6 - Quest-ce
que la force contre-électromotrice ?
7 - Comment lemploie-t-on
dans certains moteurs monophasés ?
8 - Quel appareil
de mesure utilise-t-on pour mesurer la force contre-électromotrice
et à quel endroit seffectue cette mesure ?
9 - Indiquez sur ce
schéma la capacité de marche et la capacité de démarrage.
10 - Quels résultats
probables entraîneraient les défectuosités suivantes :
- a) - Bobine du relais de démarrage
grillée.
- b) - Capacité de démarrage
en court-circuit.
- c) - Capacité de marche en
court-circuit.
Les
moteurs triphasés :
Ce sont les moteurs les
plus utilisés pour entraîner les compresseurs et les ventilateurs
de grosses puissances.
On utilisera de préférence
le moteur asynchrone.
Il sera parfois nécessaire
de prévoir un démarrage Etoile-Triangle, statorique ou à transition
fermée..
La variation de vitesse
est parfois demandé, dans ce cas il est important de vérifier pour
des raisons de coût s'il n'est pas possible d'utiliser un moteur
monophasé avec un simple hacheur de courant.
Sinon la variation de
vitesse d'un moteur asynchrone passe par l'utilisation d'un onduleur.
Le minimum à savoir
en électricité pour un climaticien
Une installation de climatisation
ne fonctionne pas sans un minimum d'électricité, au moins pour faire
tourner le moteur
- les bases de l'électricité
- les moteurs
- les condensateurs
- les schémas
- le matériel électrique
- le câblage
- le dépannage électrique
- etc..
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