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Théorie
de l'évaporateur :
Rappelons que
la réfrigération constitue un procédé de transfert de la chaleur,
dun endroit où elle est indésirable vers un endroit où elle
ne gêne pas. Lévaporateur est lélément du circuit frigorifique,
à travers lequel cette chaleur indésirable est transmise au fluide
frigorigène, en vue dêtre transférée au condenseur où elle
sera absorbée puis rejetée par un intermédiaire de condensation,
air ou eau. Nous dirons que lévaporateur est louverture
à travers laquelle la quantité de chaleur indésirable sécoule
dans le système frigorifique. L'évaporateur est donc l'élément du
circuit frigorifique à travers lequel la chaleur est transmise au
fluide frigorigène. Donc la température d'évaporation doit toujours
être inférieure à la température du milieu à refroidir. La chaleur
absorbée par l'évaporateur est égale à la chaleur cédée par le milieu
en cours de refroidissement.
Prenons un évaporateur
très simple, constitué dun tuyau en serpentin, relié à une
bouteille de frigorigène. Supposons que la perte de charge à travers
le tuyau est nulle.
La pression
du réfrigérant est réduite à la valeur de la pression atmosphérique
à la sortie de la bouteille.
Le frigorigène
R12 liquide a, sous la pression atmosphérique, une température dévaporation
de -29,8°C.
Plaçons cet
évaporateur élémentaire dans une pièce où la température relevée
est de 21°C. La chaleur contenue dans lair chaud de la pièce
se transmet au frigorigène froid à travers les parois du serpentin.
Un tel serpentin est appelé " évaporateur ",
car le fluide frigorigène sy évapore à lintérieur. Labsorption
de chaleur qui accompagne la vaporisation du frigorigène produit
un effet de refroidissement. Il suffirait de loger le serpentin
à la partie haute dun réfrigérateur pour en refroidir lintérieur,
le frigorigène échappant librement à latmosphère.
Représentons
lévolution de létat du fluide frigorigène sur un diagramme
" température-enthalpie " à son passage dans
cet évaporateur. Sur le diagramme, lensemble de la zone à
droite de la ligne 1, représente le fluide frigorigène à létat
gazeux. La zone située à gauche de la ligne 2, représente le fluide
frigorigène à létat liquide. La zone comprise entre les ligne
1 et 2, représente un mélange de gaz et de liquide. On a choisi
pour cet exemple du fluide frigorigène 12 à 2,6 kg/cm² effectif.
Les tables " température-pression " du fluide
indiquent pour cette valeur de la pression une température dévaporation
de +4,4°C. Le liquide frigorigène dosé par lorgane de détente,
pénètre dans lévaporateur à une température de 4,4°C, dont
le point figuratif est " A ". En ce point, le
fluide frigorigène est un mélange denviron 91,3% de liquide
et 8,7% de vapeur. La vapeur du mélange provient de lévaporation
dune faible partie du fluide frigorigène destinée à abaisser
la température du liquide restant à la température dévaporation.
La température du liquide qui arrive au contact des tubes de lévaporateur,
est inférieure à celle de lespace environnant à refroidir.
La chaleur de lespace environnant passe dans le liquide et
provoque lévaporation dune nouvelle quantité de ce liquide.
Ce processus se produit jusquà lévaporation complète
du liquide, avec pour point figuratif " B ".
Au point B, il ne reste plus de liquide frigorigène présent dans
le mélange, et toute nouvelle addition de chaleur augmente la température
de la vapeur frigorigène et la surchauffe. La vapeur du frigorigène
quitte lévaporateur à la température de +10°C avec une surchauffe
de 5,6°C, comme représenté au point " C ".
Lexamen
plus détaillé du diagramme montre que la quantité de chaleur contenue
dans le frigorigène ne varie pas lors de son passage à travers lorgane
de détente, dont la représentation figure entre le point " X "
de la ligne 2 et " A ". Au point " A "
figure cependant un mélange du frigorigène composé de 8,7% de vapeur
avec un contenu de chaleur de 45,9 kcal, et environ 91,3% de liquide
avec un contenu de chaleur de 9,4 kcal, soit représentant la quantité
de chaleur 12,6 kcal contenue dans le mélange. Les 3,2 kcal de chaleur
(12,6 - 9,4), nécessaires au refroidissement du frigorigène lui-même,
entre 18,3°C point " X ", et 4,4°C point " A ",
ne participent pas à la production de froid dans lévaporateur.
Cette question sera étudiée en détail dans le chapitre VI se référant
aux organes de détente.
Tout au long
de son passage dans lévaporateur, du point " A "
au point " B ", le frigorigène liquide absorbe
de la chaleur et se vaporise. Au point " A "
le contenu de chaleur du fluide frigorigène est de 12,6 kcal/kg.
Au point " B ", le liquide sest complètement
évaporé, totalement vaporisé. La température de la vapeur frigorigène
formée est de 4,4°C, et son contenu de chaleur est 45,9 kcal/kg.
La vapeur du frigorigène continue son parcours dans lévaporateur
jusquau point " C ", où son contenu de
chaleur atteint 46,6 kcal. Le gaz a donc reçu un complément de 0,8
kcal/kg. Tout le liquide ayant été évaporé, cet apport correspond
à un gain de chaleur sensible, qui accroît la température du frigorigène
de 4,4 à 10°C. Les chiffres figurant en abscisse indiquent que chaque
kilogramme de fluide frigorigène qui passe dans lévaporateur
de A à C absorbe 34,1 kcal de chaleur. Cette chaleur se répartit
en 33,3 kcal de chaleur latente qui correspondent à la vaporisation
du fluide frigorigène et en 0,8 kcal de chaleur sensible, doù
il résulte une élévation de la température du frigorigène. Ces résultats
soulignent que, pour une grande part, la chaleur extraite du milieu
à refroidir est de la chaleur latente, cest-à-dire de la chaleur
absorbée par le frigorigène lors de la vaporisation.
Un des concepts
de base conduisant à létablissement de lévaporateur
peut sénoncer ainsi : la chaleur reçue par le fluide frigorigène
doit être égale à la chaleur cédée par le milieu refroidi. Soit
un évaporateur dont les quantités dair et de fluide frigorigène
sont donnée suivants le croquis ci-joint. Le débit du fluide frigorigène
dans lévaporateur est de 4,5 kg. En considérant un échange
sans surchauffe, chaque kilogramme de fluide reçoit entre A et B,
33,3 kcal. Dans le même temps, 91 mètres cubes dair traversent
lévaporateur. La chaleur reçue par le frigorigène résulte
de la chaleur cédée par lair, dont la température décroît
de 21 à 15°C. Le tableau suivant vérifie à laide de ces chiffres
le principe que nous venons dénoncer.
kg
de frigorigène x chaleur reçue/kg = kg dair x chaleur cédée/kg
4,5
x 33,3 = ( 91/0,815 ) x 0,24 x 5,6 = 150
GAIN
= PERTE
La vue ci-contre
représente le bilan calorifique dun évaporateur, 4,5 kilogrammes
de fluide frigorigène traversent lévaporateur. On sait que
chaque kilogramme de frigorigène reçoit en traversant lévaporateur,
33,3 kcal de chaleur. La chaleur totale reçue par le fluide sera
donc égale à :
33,3
x 4,5 = 150 kcal.
Dans le même
temps, 91 mètres cubes dair traversent lévaporateur.
Le calcul de
la quantité de chaleur cédée par lair nécessite la conversion
du débit-volume en débit-masse air. On effectuera le quotient de
91 par 0,815, correspondant au volume spécifique de lair dans
lexemple choisi.
Rappelons que
la chaleur spécifique de lair est 0,24 et que selon le tableau
précédent lair pénétrait dans lévaporateur à une température
de 21°C et en ressortait à 15°C. La chaleur cédée par lair
est égale au produit du débit-masse air par la chaleur spécifique
de lair, multiplié par lécart de température mesurée,
soit :
(
91/0,815 ) x 0,24 x 5,6
Le résultat
de ce produit, 150 kcal, exprime la quantité de chaleur cédée par
lair. Cette quantité de chaleur est donc égale à la chaleur
reçue par le fluide frigorigène.
Il existe deux
type dévaporateurs, Ce sont : lévaporateur sec ou à
détente directe, et lévaporateur noyé. Les deux types diffèrent
par la méthode de circulation du fluide frigorigène.
Lévaporateur
sec indiqué à gauche de la vue ci-contre est constitué dune
tuyauterie continue, qui comporte à son entrée un organe de détente
et dont la sortie est reliée à la conduite daspiration. Ce
type dévaporateur est conçu pour un parcours unique du liquide
ou du gaz, nimpliquant pas la recirculation du fluide dans
lévaporateur - ou la séparation en un de ces points des phases
vapeur et liquide - Dans un but de comparaison avec lévaporateur
noyé, lalimentation a été placée à la partie basse de lévaporateur.
Lévaporateur
montré à droite est un évaporateur noyé. Ce type dévaporateur
a été conçu avec un séparateur de liquide en vue dassurer
la recirculation du fluide frigorigène. Le frigorigène liquide pénètre
dans la chambre de séparation à travers lorgane de détente
et il sécoule dans le tube inférieur de lévaporateur.
Il entre en ébullition tout au long de son passage dans lévaporateur.
Le liquide présent dans le mélange à la sortie de lévaporateur,
est séparé de la phase vapeur dans la chambre de séparation, doù
il effectuera un nouveau passage dans lévaporateur. Le contrôle
de niveau de liquide et la remise en circulation du liquide non
évaporé, permettent à lévaporateur noyé de maintenir le contact
de toute la surface du serpentin avec le fluide frigorigène, sous
nimporte quelle condition de charge. Quoique les deux types
dévaporateur dessinés ci-dessus aient un circuit unique, on
trouvera également des évaporateurs à circuits multiples.
Il existe de
nombreux types dévaporateurs, à air, à eau, à tubes lisses,
à ailettes, à plaques, à virole etc..
Les évaporateurs
sont généralement conçus en fonction de lusage auquel on les
destine et lon ne peut affirmer la supériorité dun type
avant den définir lapplication.
Cette vue représente
deux types dévaporateurs à tubes lisses. A gauche, nous voyons
un évaporateur à serpentin unique. Adroite, ce sont des séries de
serpentins raccordées à un collecteur commun.
Lévaporateur
de gauche est à circuit unique et celui de droite, à circuits multiples.
La disposition en circuits multiples présente lavantage de
réduire le nombre dorganes de détente et aussi de simplifier
la tuyauterie. Le serpentin à tube lisse convient aussi bien aux
évaporateurs secs, quaux évaporateurs noyés. On le rencontre
surtout dans les entrepôts réfrigérés à cause de sa simplicité et
de sa relative commodité pour le nettoyage et le dégivrage. Il est
couramment utilisé dans la constitution des évaporateurs immergés
qui garnissent les bacs de refroidissement de saumure.
Lillustration
ci-contre représente une application du montage dune batterie
à tubes lisses dans une unité de ventilation. La vitesse élevée
de lair accroît la capacité de la batterie, en amenant en
contact avec la surface de refroidissement, une plus grande quantité
dair dans un temps donné. Dans les évaporateurs à circulation
naturelle, la circulation de lair résulte des différences
entre les densités de lair chaud et lair froid.
Au fur et à
mesure que lair vient en contact avec les tubes de la batterie,
il se refroidit, devient plus dense et se déplace vers des zones
inférieures. Aussitôt, de lair chaud le remplace, enveloppant
à son tour la surface de contact des tubes et le cycle se répète.
Le procédé de convection de lair est relativement lent et
limite la capacité de lévaporateur à labsorption de
quantités de chaleur relativement faibles, dans un temps donné.
Le débit dair à travers une batterie pourra être accru avec
lutilisation dun ventilateur, ainsi que le montre la
figure. Le ventilateur augmente le débit dair chaud qui entre
en contact avec les tubes et accroît ainsi la capacité de lévaporateur.
Ce type dévaporateur
convient particulièrement aux espaces réfrigérés dans lesquels les
températures sont inférieures au point de givrage et qui supportent
bien les vitesses de déplacement élevées de lair. Il peut
être sec ou noyé, selon lapplication. On parvient à accélérer
le dégivrage et à accroître la capacité de léquipement en
lui incorporant une circulation de saumure à jet pulvérisé.
Cette figure
représente un évaporateur à circulation naturelle de lair,
constitué dun faisceau de tubes garnis dailettes. Les
ailettes ont été ajoutées aux tubes lisses dans le but daugmenter
la surface de contact de lévaporateur avec lair. Ce
procédé permet daugmenter le transfert de chaleur et la capacité
de lévaporateur. Il est couramment utilisé pour la réfrigération
des vitrines dexposition ou chez les fleuristes etc...
Lune des
propriétés de lair devient importante en matière dévaporateurs;
Cest le point de rosée. On appelle point de rosée la température
à laquelle lhumidité de lair commence à se condenser
lorsque lair est refroidi.
Une autre propriété de lair, lhumidité relative, est
fréquemment mentionnée en relation avec les évaporateurs. On appelle
humidité relative le rapport de la quantité de vapeur deau
contenue dans lair à la quantité de vapeur deau maximum
que lair peut contenir à la même température. La valeur de
lhumidité relative est considérée comme un facteur important
dans la détermination du confort humain.
Lair contient
toujours de lhumidité à létat de vapeur. Par refroidissement
de lair, on pourra réaliser la condensation de cette humidité,
que lon extraira à lair. Ce principe est largement utilisé
dans le domaine du conditionnement de lair pour contrôler
le pourcentage dhumidité. Dans un équipement frigorifique,
la température dévaporation est souvent inférieure au point
de congélation de leau qui est 0°C. Dans ce cas, la vapeur
deau condensée est susceptible de se transformer en glace.
Il en résulte une perte de capacité de lévaporateur, par lapparition
de givre qui recouvre le serpentin de lévaporateur. Ce givre
joue le rôle disolant et retarde le transfert de chaleur.
Afin déviter les pertes de capacité, on dégivrera donc à intervalles
périodiques les évaporateurs fonctionnant à des températures dévaporation
inférieures à 0°C.
Voici lexemple
dun évaporateur à tubes ailetés, auquel on a ajouté un ventilateur
pour augmenter la capacité. Laugmentation de la surface déchange
avec laddition dailettes laccroissement du débit
dair à travers lévaporateur, permettent le transfert
dune plus grande quantité de chaleur par unité de longueur
de tuyauterie. Il sensuit quun évaporateur à circulation
forcée de petite taille peut effectuer le même travail de refroidissement
quun évaporateur à circulation naturelle ou à tubes lisses,
de dimension beaucoup plus importante. Ajoutons quune diminution
de lencombrement réduit normalement le coût du refroidissement.
Pour ces raisons, cet évaporateur est le plus usité dans les applications
de conditionnement dair. Il est surtout pratique lorsque lespace
disponible est limité. Utilisé avant tout avec les fluides frigorigènes
employés pour le conditionnement dair, il est presque toujours
compris dans la catégorie des évaporateurs secs. Lécartement
entre ailettes peut être modifié au moment de la construction en
fonction de lapplication envisagée.
Soit un évaporateur
à tubes ailetés pour lequel figurent les quantités dair et
de fluide frigorigène véhiculés, avec leurs températures. Ces données
sont établies en vue de la détermination du bilan calorifique. Les
quantités de fluide frigorigène et les quantités de chaleur échangées
sont les mêmes que dans le cas de lévaporateur à tubes lisses.
4,5 kg de fluide frigorigène pénètrent dans lévaporateur avec
un contenu de chaleur de 12,6 kcal/kg; à la sortie de lévaporateur
elles contiennent 45,9 kcal/kg. Dans le même temps, 31,8 m3 dair
traversent lévaporateur. Contrairement à lexemple précédent,
nous envisageons un refroidissement de lair à une température
inférieure au point de rosée, entraînant une condensation partielle
de lhumidité. Nous devrons en conséquence, utiliser une méthode
différente de calcul en vue de la détermination de la quantité de
chaleur cédée. Lair pénètre dans lévaporateur à la température
de 27,8°C bulbe sec, 23,4°C bulbe humide, et quitte lévaporateur
à la température de 19,4°C bulbe sec, 18,3°C bulbe humide.
Cette vue représente
le bilan calorifique. La chaleur reçue par le fluide frigorigène
est égale au produit de sa masse par la quantité de chaleur reçue
par kilogramme. 4,5 kg de fluide frigorigène circulant dans lévaporateur
ont reçu 33,3 kcal par kilogramme, (cest-à-dire la différence
entre les contenus de chaleur à lentrée et à la sortie de
lévaporateur). La quantité de chaleur absorbée par le frigorigène,
lors de son passage dans lévaporateur, est donc de 150 kilocalories.
Le calcul de la quantité de chaleur cédée par lair nécessite
la conversion du débit volume dair en débit masse. Pour un
volume spécifique de lair égal à 0,87 mètre cube par kilogramme,
le débit masse est de 31,8/0,87, et la quantité de chaleur cédée
par lair est égale au produit de sa masse par la quantité
de chaleur cédée par kilogramme. Lutilisation dun diagramme
psychrométrique nous donnera la quantité de chaleur cédée par kg
dair, à partir des quantités de chaleur contenues dans lair
à lentrée et à la sortie de lévaporateur. Soit 20,5
kcal/kg et 16,4 kcal/kg. Ces valeurs déterminées sur le digramme
psychrométrique dont la différence 4,1 kcal/kg représente la quantité
de chaleur cédée par kilogramme dair. La quantité de chaleur
cédée par un débit dair de 36,5 kg est donc :
36,5
x 4,1 = 150 kcal
Cette quantité
de chaleur correspondant à la quantité de chaleur reçue par le fluide
frigorigène.
Cette figure
représente un type dévaporateur à plaques ou à feuilles. Deux
feuilles de métal sont embouties en vue dépouser la forme
des serpentins puis soudées par points sur leur pourtour. Un espace
est ainsi créé à lintérieur des feuilles à travers lequel
sécoule et sévapore le fluide frigorigène. On trouve
également ces évaporateurs sous bien dautres formes, entre
autres, un tube formant serpentin appliqué sur une simple feuille
de tôle avec laquelle il est en contact intime, ou pressé entre
deux feuilles de métal qui forment plaque. Quoique ce type dévaporateur
soit parfois utilisé pour le refroidissement de lair, il convient
cependant mieux au refroidissement par contact. On peut le disposer
à la manière dune étagère et poser le produit à refroidir
dessus. Ce contact direct entre le produit à refroidir et lévaporateur
augmente de beaucoup le transfert de chaleur. Cest pourquoi
ces feuilles ou plaques sont très utilisées dans lindustrie
de lalimentation congelée.
Dans de nombreuses
installations frigorifiques et de conditionnement dair dimportance,
il vaut mieux prévoir une certaine distance entre les évaporateurs.
Lalimentation de ces évaporateurs et de leurs conduites en
fluide frigorigène risque cependant dêtre très onéreuse, Une
telle disposition pose également des problèmes de tuyauteries en
ce qui concerne le retour dhuile et le débit de fluide frigorigène.
On résout ces problèmes en utilisant des fluides refroidisseurs
" secondaires ". Les composantes du système
frigorifique sont réunies dans un local central. Lévaporateur
assure le refroidissement de leau utilisée comme fluide refroidisseur
secondaire. Leau est véhiculée à travers des batteries de
refroidissement individuelles installées dans les différents locaux
à climatiser. Lutilisation de leau qui est pratique
et bon marché, a permis de résoudre les problèmes que posaient les
énormes besoins en fluide et en tuyauterie. Lorsque les conditions
de température sont en-dessous du point de congélation, on utilise
des solutions de saumure à la place de leau.
Les " fluides
refroidisseurs secondaires " sont en général réfrigérés
dans des évaporateurs, de type " multitubulaires "
ou à " serpentins ", communément appelés " chillers ".
La figure ci-contre représente un chiller noyé de grande puissance.
Le fluide réfrigérant secondaire circule à lintérieur des
tubes. La partie inférieure du chiller est remplie de fluide frigorigène
dans lequel se trouvent immergés les tubes. Au fur et à mesure de
la vaporisation, la vapeur formée sécoule dans la conduite
daspiration. Un chicanage en tôle placé dans la partie supérieure
du " chiller " empêche lentraînement de
liquide frigorigène dans la conduite daspiration.
Lillustration
ci-contre représente un " chiller " à détente
directe. Dans ce type de chiller, le fluide frigorigène circule
dans des tubes qui baignent dans le fluide refroidisseur secondaire.
Ce dernier circule dans lévaporateur, à lextérieur des
tubes. Pour des appareils de petite dimension, le chiller à détente
directe est plus avantageux que le chiller noyé, en considération
des facilités de contrôle et déconomie dexploitation.
On utilisera plutôt dans les grandes installations des chillers
noyés, qui sont plus faciles à contrôler.
Un exemple de
bilan calorifique est donné avec les chiffres suivants : 4;5 kg
de fluide frigorigène sécoulent dans lévaporateur et
voient leur contenu de chaleur passer de 12,6 kcal à lentrée,
à 45,9 kcal à la sortie. Pendant le même temps 53,5 litres deau
sont entrés à 15,6°C et sortent à 12,8°C.
Le bilan calorifique
qui résulte de la marche dun évaporateur noyé peut être interprété
de la façon suivante: la chaleur reçue par le fluide frigorigène
est égale au produit de la masse du fluide exprimée en kg, par la
quantité de chaleur reçue par kilogramme, soit : 4,5 x 33,3 = 150
kcal. La chaleur cédée par leau est égale au produit du débit-masse
par sa chaleur spécifique, multiplié par lélévation de température
mesurée. La chaleur cédée par leau sécrira :
53,5
kg x 1 x 2,8°C
(poids deau)
(chaleur spéc. de leau) (élévation de temp.)
dont le résultat,
150 kcal, représente une quantité de chaleur égale à celle reçue
par le frigorigène.
Il existe deux
types principaux dévaporateurs qui diffèrent par la méthode
dalimentation en fluide frigorigène : les évaporateurs noyés
et ceux à détente directe. Dans ces deux catégories, on distingue
des variétés comme la constitution de la surface de lévaporateur.
Nous distinguerons les évaporateurs à tubes ailettes et les évaporateurs
à feuilles ou à plaques. Il existe peu de règles générales concernant
le choix du type, de la surface, de la forme, de la dimension dun
évaporateur. Les critères de sélection dun évaporateur dépendent
principalement des conditions dutilisation.
L'évaporateur
à détente directe :
L'évaporateur
à détente directe est conçu pour un parcours unique du liquide ou
du gaz dans son circuit.
L'évaporateur
noyé :
L'évaporateur
noyé est conçu avec un séparateur de liquide en vue d'assurer la
recirculation du fluide frigorigène liquide.
Le
refroidisseur secondaire :
Dans le cas
de grandes distances entre les différents points à réfrigérer, il
est souvent impossible de faire des raccordements frigorifique.
On utile donc souvent l'eau comme fluide frigorigène intermédiaire.
Ces refroidisseurs secondaires sont donc souvent des groupes refroidisseurs
de liquide ou "chiller" en anglais qui alimentent des
centrales de traitement d'air ou des ventilo-convecteurs.
En résumé
:
1 - Lévaporateur
est lélément du circuit frigorifique à travers lequel la
chaleur est transmise au fluide frigorigène.
2 - La température dévaporation doit toujours être inférieure
à la température du milieu à refroidir.
3 - La chaleur absorbée par lévaporateur est égale à la
chaleur cédée par le milieu en cours de refroidissement.
4 - Lévaporateur à détente directe est conçu pour un parcours
unique du liquide ou du gaz dans son circuit.
5 - Lévaporateur noyé est conçu avec un séparateur de liquide
en vue dassurer la recirculation du fluide frigorigène liquide.
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