Les méthodes
de maintenance en conditionnement d'air et climatisation
La maintenance représente plus
de 50% de l'activité des entreprises de climatisation :
Plus de 80% des interventions sont d'ordre électrique.
La maintenance peut être :
- Curative
- Préventive
- Conditionnelle
Le
nettoyage du circuit frigorifique :
On a beaucoup écrit au sujet
du nettoyage d’un circuit frigorifique, indispensable après
que le moteur du compresseur hermétique ait grillé.
Malheureusement, les articles correspondants ont été,
pour la plupart, écrits par des personnes ayant un intérêt
dans la vente d’un produit susceptible d’être utilisé
pour ce nettoyage.
Nous ne pouvons ici qu’être objectif.
Malgré tout nous n’essayerons pas de décrire en détail
comment un circuit particulier doit être nettoyé. Nous
présenterons par contre les causes, les problèmes
rencontrés et les facteurs à considérer ainsi
que les différentes méthodes de nettoyage, de façon
à faciliter au responsable de l’entretien le choix du procédé
à utiliser.
Le
type de carbonisation :
La carbonisation d’un moteur
de compresseur hermétique peut se présenter sous deux
aspects différents, faciles à différencier,
chacun d’eux étant dû à des causes bien déterminées.
Ces deux aspects sont les suivants :
- - Carbonisation partielle
- - Carbonisation totale
La vue ci-contre montre l’aspect des
enroulements dans le cas d’une carbonisation localisée. On
voit que la partie brûlée est très bien délimitée,
le reste des enroulements ayant conservé son aspect d’origine.
Les enroulements proviennent d’un compresseur
semi-hermétique dont le moteur comporte un flasque démontable
grâce auquel il est possible d’extraire le stator.
Dans le cas d’un compresseur hermétique
soudé, il est impossible d’examiner les enroulements. La
seule possibilité pour juger de l’étendue de la carbonisation
consiste à laisser échapper une certaine quantité
de fluide gazeux et de la sentir.
Il faut également vérifier
la couleur de l’huile et relever son acidité à l’aide
d’une trousse spéciale.
Pour la carbonisation localisée,
telle qu’elle est figurée ici, le gaz présenterait
une légère odeur de brûlé, l’huile serait
pratiquement pas colorié et son indice d’acidité serait
acceptable.
Sur cette vue, la carbonisation est
totale, on voit que l’ensemble des enroulements est brûlé.
Remarquer que la partie inférieure du stator, en contact
avec l’huile, est moins noire. Ceci s’explique par le fait que l’huile
a maintenu cette portion de stator à une température
plus basse. La partie brillante, en haut, provient d’un frottement
pendant le démontage, ayant provoqué la mise à
nu du fil de cuivre.
Dans un compresseur hermétique,
ce genre de carbonisation se traduirait par des gaz présentant
une odeur de brûlé très prononcée et
par une coloration marquée de l’huile.
Les
causes :
Avant de remplacer un stator ou un
compresseur, il est indispensable de déterminer les causes
de l’avarie, à moins d’être disposé à
voir le nouveau moteur griller après seulement quelques heures
de fonctionnement.
Voyons d’abord les causes de la carbonisation.
Les points susceptibles de présenter une carbonisation locale
sont ceux pour lesquels l’isolant est en mauvais état, soit
du fait de sa qualité initiale, soit parce qu’il a été
endommagé en cours de fonctionnement ou au montage.
Les défauts d’origine sont généralement
dus à un manque d’uniformité dans l’épaisseur
du vernis. L’isolation est insuffisante pour empêcher un court-circuit
entre deux fils, en particulier s’ils sont courbés ou s’ils
se trouvent dans les rainures.
A chaque démarrage, les extrémités
des enroulements tendent à se déformer, ce qui amène
les fils à frotter les uns sur les autres et donc à
user la couche de vernis. L’épaisseur de celle-ci peut devenir
suffisamment faible pour autoriser un court-circuit. La méthode
de fabrication actuelle, qui consiste à traiter les extrémités
des enroulements par trempage, a beaucoup réduit la fréquence
de ce genre d’avarie.
Dans tout processus dans lequel l’élément
humain intervient, il est inévitable qu’il se produise occasionnellement
une défaillance. C’est aussi le cas en ce qui concerne la
mise en place du stator, opération délicate, au cours
de laquelle on risque d’érafler l’isolant. Cette éraflure
peut ne pas être assez profonde pour empêcher le moteur
de passer les essais de surintensité, mais elle risque d’écourter
sa vie.
Ces causes, isolant défectueux,
frottements au démarrage, éraflures au montage, entraînent
donc des points faibles pour l’enroulement, mais l’avarie est susceptible
d’être accélérée par une fréquence
élevée des démarrages et lorsque ceux-ci se
font en régime humide.
Les démarrages fréquents
occasionnent des déformations répétées
de l’extrémité des enroulements, et donc une usure
rapide de l’isolant par frottement. La présence de fluide
frigorigène liquide dans le moteur au moment du démarrage,
diminue la résistance d’isolement, ce qui peut également
hâter l’avarie.
On pourrait comparer la carbonisation
localisée à un maillon faible dans une chaîne,
alors que la carbonisation totale se rapprocherait davantage du
cas dans lequel l’ensemble de la chaîne serait soumis, jusqu’à
la rupture, à un effort grandissant. La carbonisation totale
résulte d’un échauffement de l’ensemble du moteur,
qui entraîne la détérioration de tout l’isolant.
En principe, la carbonisation totale
n’est possible qu’en cas, de défaillance des organes de sécurité
du moteur, dont le rôle est de couper l’alimentation électrique
avant que la température n’ait atteint une valeur exagérée.
- Si le dispositif de protection
est incorporé en usine, s’assurer que ses contacts
ne sont pas soudés.
- Si la protection est externe,
s’assurer que les relais thermiques ne sont pas sur-dimensionnés
et que les contacts du contacteur ne sont pas soudés.
- Qu’il s’agisse d’une protection
interne ou externe, s’assurer qu’elle n’a pas été
shuntée, ou mise hors service d’une façon quelconque.
ATTENTION
Eviter des modifications répétées
du réglage des organes de sécurité. Ne pas
réarmer les thermiques ou thermostats avant d’avoir déterminé
la cause d’un déclenchement.
Le réarmement inconsidéré
peut transformer une carbonisation localisée, en une carbonisation
totale, qui se traduira par une augmentation des frais de remise
en état, du fait du temps plus long nécessaire au
nettoyage.
Avant d’entreprendre le nettoyage d’un
circuit, on doit faire son possible pour déterminer le type
de carbonisation auquel on a affaire. Comme nous l’avons signalé
plus haut, c’est parfois difficile dans le cas d’un compresseur
hermétique. Si les gaz présentent une forte odeur
de brûlé, on admettra qu’il s’agit d’une carbonisation
totale.
Lorsqu’on a affaire à une carbonisation
totale, il est indispensable d’en déterminer la cause et
de l’éliminer avant d’entreprendre quoi que ce soit. Voir
au-delà d’un contact soudé et essayer de déterminer
la cause initiale d’un échauffement des enroulements. Cet
échauffement peut être dû à :
CAUSE
|
EFFET
|
- Installation défectueuse
(air et humidité)
|
- Mise hors d’état de
l’isolation.
|
- Tension trop élevée
(faible charge)
|
- Mauvais rendement du moteur
- Mauvais refroidissement du moteur.
|
- Tension trop faible (charge
importante)
|
- Intensité absorbée
exagérée.
|
- Pression de refoulement exagérée
|
- Augmentation du taux de compression
et de l’intensité absorbée.
|
- Pression d’aspiration trop
faible
|
- Débit poids de gaz trop
faible pour assurer un refroidissement correct du moteur.
|
- Organes de démarrage
défectueux
|
- Mauvais rendement du moteur.
|
- Grande fréquence de
démarrage
|
- Appels de courant de démarrage
répétés.
|
- Démarrage en régime
humide
|
- Mauvais isolement.
|
Ne pas confondre l’ouverture d’un thermostat
d’enroulement avec une coupure de celui-ci.
Attendre que le compresseur soit froid
avant de relever la résistance d’enroulement.
Les
produits de carbonisation :
Suivant le degré de carbonisation,
les produits de décomposition suivants peuvent être
libérés :
- HUMIDITE
- ACIDE
- SUIE
- VERNIS ET CALAMINE
L’humidité constitue un produit
normal de décomposition. Elle est produite par toute combustion
et évacuée avec les fumées dans le cas d’appareil
de chauffage. Dans un circuit frigorifique, il est indispensable
de l’éliminer, car sa présence peut provoquer la formation
de boue dans l’huile et le cuivrage. Heureusement, l’humidité
est un des produits de décomposition les plus faciles à
évacuer.
La carbonisation produit à la
fois de l’acide chlorhydrique et de l’acide fluorhydrique qui sont
tous deux corrosifs. Ceci est vrai en particulier pour l’acide fluorhydrique,
seul acide qui attaque le verre. La présence d’acide dans
un circuit provoque la corrosion des parties métalliques
et l’attaque de l’isolant des enroulements. Il est donc indispensable,
pour éviter les avaries répétées, d’évacuer
l’acide, ce qui ne présente du reste pas de difficulté.
La suie est constituée par la
carbonisation de l’isolant et de l’huile. Elle n’adhère que
peu aux parois et sa présence se limite généralement
au compresseur, à moins que la carbonisation ait été
lente et que le compresseur ait continué à tourner.
Il est facile de détacher la sui des parois et de le séparer
par filtration.
Le vernis et la calamine sont les plus
difficiles à éliminer parmi les produits de la carbonisation.
Leur présence est généralement limitée
au compresseur, car ils sont produits à haute température.
Comme au moment de la carbonisation, c’est le compresseur qui dans
le circuit présente la plus haute température, c’est
là que la presque totalité du vernis et de la calamine
se dépose.
Quand on remplace l’ensemble du compresseur
après une carbonisation, il n’y a pas de problème.
Par contre, il est difficile de nettoyer un compresseur dont on
remplace seulement le moteur. La seule méthode valable consiste
à démonter complètement le compresseur et à
nettoyer séparément chacune des pièces.
Le nettoyage :
On ne doit pas sous-estimer le pouvoir
détergent du fluide frigorigène et de l’huile en circulation
dans un circuit. L’expérience a montré en effet, que
l’huile et le fluide frigorigène en circulation dans un circuit
entraînant très rapidement les particules étrangères,
tels que reste de sable de fonderie et de flux de brasage, qui subsistent
même après un nettoyage soigné des pièces
de fonderie et autres composantes avant leur assemblage. C’est pourquoi,
à peu près tous les circuits sont munis d’un filtre.
Dans un circuit de 3 000 fg/h, il circule environ 500 kg/h de R22
et 5 kg/h d’huile.
Même le vernis qui a pu se déposer
à l’extérieur du compresseur ne résiste pas
à l’action du fluide frigorigène et de l’huile. Avec
les trois atouts action détergente, température et
temps, le mélange de fluide frigorigène et d’huile
est capable de dissoudre et d’entraîner le vernis.
Qu’advient-il des corps étrangers
entraînés par l’huile et le fluide frigorigène
? Où aboutissent-ils ? Où pouvons-nous les récupérer
? Ils peuvent être récupérés en différants
endroits, mais considérons d’abord l’huile du carter.
L’huile présente une affinité
naturelle pour les particules étrangères. Avez-vous
remarqué combien l’huile de vidange de votre voiture est
noire et sale ; elle est chargée des particules étrangères
recueillies dans le moteur.
En fait, vous pouvez nettoyer votre
moteur en remplaçant l’huile à intervalles suffisamment
rapprochés.
Il en est de même pour le circuit
frigorifique, les particules étrangères tendent à
se rassembler dans l’huile.
L’huile absorbe une proportion beaucoup
plus grande que le fluide frigorigène, de l’acide libéré
lors d’une carbonisation. En effet, plus de 75% de l’acide libéré
sont absorbés par l’huile et donc évacués quand
le compresseur est démonté ou lorsque le carter est
vidangé. A 20°C l’huile peut contenir jusqu’à 66%
de plus d’humidité que le R22, de même le carbone et
le vernis dissous tendent à se rassembler dans l’huile.
Puisque l’huile constitue un piège
aussi efficace pour les particules étrangères, elle
doit être aussi un bon indicateur du degré de contamination
du circuit. Comme nous l’avons signalé, l’huile absorbe une
grande quantité de l’acide libéré, son degré
d’acidité doit donc donner une indication valable de celle
présente dans le circuit.
Une huile dont l’indice d’acidité
dépasse 0,05 peut être considérée comme
contaminée. Une trousse d’essai, telle que celle représentée
ci-contre, permet de déterminer quelle huile doit être
rejetée. De telles trousses d’essai constituent un outil
indispensable dans le cas d’une carbonisation.
L’huile provenant d’un compresseur
grillé doit être manipulée avec précautions,
puisqu’elle contient de l’acide et est donc susceptible de provoquer
des brûlures.
Si l’on ne dispose pas de trousse d’essai,
le degré de contamination du circuit peut être estimé
d’après la coloration de l’huile. Ne pas oublier, pourtant,
qu’une huile sale n’est pas forcément acide, alors qu’une
huile acide est presque toujours sale. Donc, si vous remplacez une
huile sale, vous risquez seulement de pêcher par excès
de précautions.
La figure ci-contre représente
cinq éprouvettes contenant de l’huile.
Celle de gauche contient de l’huile
neuve et propre.
Dans le deuxième à partir
de la gauche, la couleur correspond à une carbonisation légère,
cette huile ne serait pas éliminée après l’essai
d’acidité.
Les trois éprouvettes suivantes
contiennent de l’huile recueillie après des carbonisations
plus poussées. L’essai d’acidité conduirait à
les rejeter, c’est-à-dire que l’indice d’acidité serait
supérieur à 0,05.
Pour juger de la transparence d’une
huile, utiliser des éprouvettes de grand diamètre
de façon à disposer d’une épaisseur suffisante.
L’éprouvette contenant l’huile neuve et servant de référence
doit être du même diamètre.
FILTRES DESHYDRATEURS ET FILTRES
Considérons les filtres déshydrateurs
de la conduite liquide. Il en existe plusieurs type sur le marché,
qui en général comportent une cartouche active moulée.
Cette cartouche peut être constituée par de l’alumine
activée, du gel de silice ou par un filtre moléculaire.
Tous ces corps présentent une
bonne capacité d’absorption de l’humidité, exprimée
par les fabricants, d’après les normes de l’ARI.
Tous les fabricants affirment que leurs
filtres présentent une certaine capacité d’absorption
de l’acide, mais ne donnent pas d’indications précises à
ce sujet, du fait de l’absence de normes. Il est cependant certain
que les filtres déshydrateur absorbent une certaine quantité
d’acide.
Il n’existe pas non plus de normes
permettant de définir l’efficacité de la filtration
; les indications des fabricants sont donc assez peu précises
sur ce sujet.
En général, la plupart
des filtres arrêtent les particules de 10 à 60 m
m suivant la marque. Même une filtration à 60 m
m permet d’éliminer un pourcentage élevé de
particules étrangères. Il faut d’ailleurs remarquer
que, au fur et à mesure que le filtre s’encrasse, il arrête
des particules de plus en plus petites. La plupart des cartouches
moulées sont même capables d’arrêter une proportion
importante du vernis entraîné par l’huile et le fluide
frigorigène.
Il existe plusieurs types de filtres
d’aspiration sur le marché, dont l’efficacité est
indéniable pour le nettoyage après carbonisation.
Ils présentent l’avantage important d’arrêter les particules
étrangères ayant atteint le côté B.P.
du circuit.
L’exécution est assez semblable
à celle du filtre de la conduite liquide, mais ils doivent
être plus grands de façon à limiter la perte
de charge, malgré le plus grand débit volume.
Les dimensions d’un filtre déshydrateur
d’aspiration et le manque de place sur certains appareils en rendent
l’utilisation souvent difficile, même lorsqu’on l’éloigne
du compresseur et qu’on le raccorde par des tubes flexibles.
Une fois en place, on doit veiller
à ne pas laisser sa perte de charge atteindre une valeur
exagérée, du fait de son colmatage progressif. En
effet, une perte de charge excessive entraîne une diminution
de la pression d’aspiration et du débit de gaz, ce qui peut
provoquer un échauffement du compresseur.
Le filtre d’aspiration est d’apparition
relativement récente sur le marché. Il peut comporter
un élément filtrant régénérable
ou non. La filtration peut être obtenue par du feutre, supporté
ou non par un treillis métallique.
L’efficacité de la filtration
est généralement bonne et ceci sous un encombrement
inférieur à celui du filtre déshydrateur. L’utilisation
de ces filtres est donc plus facile lorsque l’espace disponible
est restreint. Là aussi, il faut veiller à ce que
la perte de charge due au colmatage progressif ne devienne pas excessive.
L’un au moins des fabricants présente un modèle comportant
un bipasse, qui s’ouvre lorsque la perte de charge atteint 150 à
200 g/cm² . Lorsque le bipasse n’existe pas, on peut installer en
même temps que le filtre, des prises de pression en amont
et en aval de celui-ci. Ceci permet un relevé rapide de la
perte de charge. Le filtre doit être remplacé ou enlevé
lorsque la perte de charge atteint 150 à 200 g/cm².
REUTILISATION DU FLUIDE FRIGORIGENE
L’expérience a montré
que le fluide frigorigène recueilli sur un circuit dont le
compresseur a grillé peut être réutilisé.
Son réemploi est dicté uniquement par des considérations
d’ordre économique. Pour les installations de faible puissance,
pour lesquelles la charge est inférieure ou égale
à 5 kg, il est probable que la vidange supplémentaire
de l’huile ou la cartouche du déshydrater, nécessaires
pour épurer le fluide, coûteront plus que la charge
elle-même, en particulier lorsque la main d'œuvre a mettre
en jeu est importante.
Sur les circuits de forte puissance,
il n’y a pas de doute en ce qui concerne l’économie réalisée
en réutilisant le fluide. Une expérience de plusieurs
années montre que cette réutilisation ne risque pas
d’être la cause d’avaries répétées, qu’il
s’agisse de R12, de R22 ou de R500.
Il faut en effet se souvenir de ce
qui a été dit précédemment, concernant
le fait que le fluide n’absorbe qu’une faible proportion d’acide,
puisqu’une proportion importante de celui-ci se retrouve dans l’huile.
On obtient un nettoyage efficace du circuit et du fluide en remplaçant
plusieurs fois l’huile et la cartouche du déshydrateur.
Les méthodes
:
Deux méthodes peuvent être
employées pour le nettoyage du circuit après carbonisation
:
- - Rinçage
- - Mise en route de l’installation
La méthode par rinçage
est la même, que le circuit ait comporté ou non un
filtre déshydrateur sur la conduite liquide avant la carbonisation.
La marche à suivre avec l’autre
méthode est quelque peu différente suivant que la
conduite liquide comportait ou non un filtre déshydrateur
avant la carbonisation. En effet la présence d’un filtre
déshydrateur limite la contamination du circuit au compresseur,
à la conduite de refoulement, au condenseur, au réservoir
et au point de la conduite liquide correspondant à ce filtre.
Le détendeur, l’évaporateur et la conduite d’aspiration
restent ainsi relativement propres, ce qui simplifie les opérations
de nettoyage.
Pour le rinçage, le compresseur,
le détendeur ou le capillaire et en général
tout organe susceptible de freiner la circulation du liquide, doivent
être enlevés. Les organes enlevés sont remplacés
par des tubes de plastique.
On doit disposer d’un réservoir
de R11, d’une pompe et d’un filtre. On fait circuler le R11 en circuit
fermé sur le réservoir à travers le filtre
et le circuit. Le circuit étant propre, le R11 restant dans
le circuit après vidange peut être évacué
à l’aide d’une pompe à vide, puisque sa température
d’ébullition à la pression atmosphérique est
d’environ 23°C. La circulation doit rester en route pendant 24 heures,
davantage même lorsque le degré de carbonisation est
important.
La méthode par rinçage
présente un certain nombre d’inconvénients :
- La charge du circuit est généralement
perdue à l’atmosphère.
- La main d'œuvre nécessaire
à la préparation du circuit est importante.
- Il faut disposer d’un réservoir,
d’une pompe et d’un filtre
- Le R11 servant au rinçage
est perdu, ce qui peut représenter une dépense
importante.
- La période d’arrêt
de l’installation est importante.
- Cette méthode ne comporte
pas de dispositif permettant de mettre à profit l’effet
favorable d’une température élevée sur
le pouvoir détergent.
Voyons maintenant l’autre méthode
et considérons d’abord le cas où la conduite de liquide
comportait un filtre déshydrateur avant la carbonisation.
La présence du filtre déshydrateur
limite la contamination au côté H.P. du circuit. Dans
son principe, la marche à suivre est la suivante :
- Remplacer le compresseur. Si
on remplace le moteur seulement, nettoyer le compresseur
- Remplacer le filtre déshydrateur,
par un autre de la dimension immédiatement supérieure
(le fluide frigorigène peut être récupéré).
- Remplacer périodiquement
la cartouche du déshydrateur et l’huile du carter,
jusqu’à ce que celle-ci reste propre.
Avec cette méthode, on peut
remettre l’installation en route, dès que le compresseur
et le filtre déshydrateur sont remplacés. Le nettoyage
s’effectue pendant le fonctionnement. Les impuretés sont
éliminées du fait du remplacement de l’huile et de
la cartouche du déshydrateur. On peut juger de l’évolution
du nettoyage d’après l’aspect et l’acidité de l’huile.
La marche à suivre, si le circuit
ne comportait pas de filtre déshydrateur avant nettoyage
est légèrement différente, puisque dans ce
cas, rien n’empêche la contamination de s’étendre à
l’ensemble du circuit. Dans son principe, la marche à suivre
est la suivante :
- Remplacer le compresseur. Si
on remplace le moteur seulement, nettoyer le compresseur.
- Enlever et remplacer ou nettoyer
le détendeur ou le capillaire
- Installer un filtre déshydrateur
sur-dimensionné dans la conduite liquide
- Installer un filtre dans la
conduite d’aspiration
- Si le filtre d’aspiration ne
comporte pas de bipasse, prévoir des prises de pression
en amont et en aval de ce filtre
- Le fluide frigorigène
peut, là aussi, être récupéré
- Remplacer périodiquement
la cartouche du filtre déshydrateur et l’huile de carter,
jusqu’à ce qu’elle reste propre.
Ici aussi, on peut remettre l’installation
en route dès que le compresseur a été remplacé
et les accessoires installés. Le filtre d’aspiration avec
bipasse, peut rester en place. S’il ne comporte pas de bipasse,
relever la perte de charge à intervalles rapprochés,
et le remplacer dès qu’elle atteint 150 à 200 g/cm².
Il est recommandé d’enlever le filtre sans bipasse après
le démontage. Si le filtre comporte une cartouche démontable,
il est plus économique d’enlever la cartouche et de laisser
le corps en place.
INFLUENCE DU TYPE DU COMPRESSEUR
Les compresseurs hermétiques
peuvent être classés suivant trois catégories
:
- semi-hermétique à
moteur démontable
- semi-hermétique à
moteur non démontable
- hermétique soudé
La méthode de nettoyage variera,
dans ses détails, suivant le type considéré.
Quelques explications complémentaires ne seront pas inutiles
pour définir chacun de ces trois types.
Par semi-hermétique à
moteur démontable, nous voulons dire que, quoiqu’on puisse
évidemment remplacer l’ensemble moto-compresseur, on se contente
en pratique et c’est ce que l’usine recommande, de remplacer seulement
le moteur et de nettoyer le compresseur.
Par semi-hermétique à
moteur non démontable, nous voulons dire que l’ensemble du
moto-compresseur doit être remplacé, en cas de carbonisation.
Le constructeur ne fournit pas de moteur séparé, mais
dispose seulement d’un ensemble moto-compresseur de rechange.
Dans le cas du compresseur hermétique
soudé, il n’existe pas de flasque démontable et le
remplacement de l’ensemble complet est donc inévitable.
Le remplacement du moteur seul n’est
généralement possible que pour des puissances supérieures
ou égales à 20 CV. Comme déjà signalé,
le nettoyage du compresseur proprement dit se fait à la main.
Ce nettoyage s’étend au compartiment
moteur, aux culasses et clapets. Le nettoyage des pistons, segments
et paliers peut s’imposer ou non suivant le degré de la carbonisation.
Il suffira de sortir l’un des pistons et sa bielle pour juger de
l’étendue du nettoyage à prévoir.
Il n’existe pas de solvants efficaces
pour dissoudre les dépôts résultant d’une carbonisation
poussée. Les pièces doivent être soit remplacées,
soit nettoyées mécaniquement.
Ne pas oublier que le nettoyage réel
n’a lieu qu’après que l’installation ait été
remise en route. Les particules étrangères détachées
lors du nettoyage manuel seront éliminées en remplaçant
la cartouche du déshydrateur et l’huile.
En remplaçant le moto-compresseur,
on s’en remet à l’usine pour effectuer la partie la plus
difficile du nettoyage, celle du compresseur proprement dit. Ne
pas négliger l’autre avantage du semi-hermétique.
Enlever le flasque d’extrémité et examiner les enroulements
de façon à déterminer le type et la cause de
la carbonisation. Le constructeur garantit le compresseur et il
ne désire pas plus que vous, des avaries répétées.
Il faut donc s’efforcer d’en tirer le maximum d’indices sur la cause
de l’avarie, avant de le renvoyer.
Le remplacement de l’huile, facile
à réaliser sur la plupart des compresseurs semi-hermétiques,
ne peut qu’accélérer le nettoyage du circuit.
Le compresseur soudé doit lui
aussi être retourné à l’usine. Il est impossible,
du fait du mode de construction, d’examiner les enroulements et
donc de déduire le leur aspect, les causes possibles de l’avarie.
L’odeur du gaz et la couleur de l’huile sont à peu près
les seuls indices sur lesquels on puisse se baser. Une huile assez
propre et une odeur légère de brûlé,
sont l’indication d’une carbonisation localisée, alors qu’une
huile noire et une odeur forte de brûlé de la part
des gaz, sont l’indication d’une carbonisation totale.
Les compresseurs hermétiques
équipent en général les installations de faible
puissance et ne comportent pas toujours de vannes d’aspiration et
de refoulement. Ils ne comportent pas non plus en général,
de bouchons de vidange d’huile, si bien que le remplacement de l’huile
est soit difficile, soit même impossible. Des considérations
d’ordre économique conduisent en général à
évacuer la charge du circuit à l’atmosphère,
ce qui réduit les problèmes de nettoyage. Le filtre
déshydrateur retiendra les particules étrangères
présentes dans le circuit, mais le nettoyage complet peut
nécessiter plusieurs remplacements de la cartouche.
LE CAS DES POMPES A CHALEUR
Le circuit frigorifique à inversion
de cycle est sans doute l’un des plus difficiles à nettoyer,
après une carbonisation ; ceci du fait de la vanne quatre
voies d’inversion, située dans la conduite de refoulement
dans l’un et l’autre des deux cycles. Il faut remarquer d’autre
part que, même si le circuit comporte deux filtres déshydrateur,
ceux-ci n’empêcheront pas la contamination de l’ensemble du
circuit.
Le circuit ci-contre est représenté
dans la position correspondant au cycle de refroidissement. Il comporte
un filtre déshydrateur en amont de chacun des détendeurs,
la filtration est donc assurée pour les deux sens de circulation.
Admettons que le moteur ait grillé,
pendant le fonctionnement en refroidissement, les produits de décomposition
seront entraînés dans la conduite de refoulement et
dans la batterie intérieure. Il est parfois difficile de
déterminer le cycle pendant lequel l’avarie a eu lieu. Si
on remplace le compresseur et les filtres déshydrateur de
la conduite liquide, les particules étrangères contenues
dans la batterie extérieure seront ramenées vers le
compresseur.
On voit ainsi qu’on peut s’attendre
à une contamination du nouveau compresseur, à moins
que le circuit ne soit remis en route, sur le cycle pour lequel
l’avarie a eu lieu.
Un filtre d’aspiration, monté
entre la vanne d’inversion et le compresseur constitue le seul moyen
efficace d’empêcher la contamination du nouveau compresseur,
à la remise en route du circuit.
Si le filtre ne comporte pas de bipasse,
des prises de pression doivent être prévues en amont
et en aval, de façon à permettre un relevé
périodique de la perte de charge.
Le filtre d’aspiration ne doit pas
rester dans la conduite d’aspiration en fonctionnement normal. Si
l’élément filtrant est démontable, on pourra
se contenter de l’enlever et de laisser le corps en place.
On peut remarquer que la méthode
de nettoyage est la même que dans le cas du circuit sans inversion
de cycle, lorsque celui-ci ne comporte pas de filtre déshydrateur
en fonctionnement normal.
En général sur les circuits
de faible puissance (inférieure ou égale à
6000 fg/h), on remplace purement et simplement la vanne d’inversion.
Pour les puissances plus importantes, il est intéressant
de prendre le risque de la conserver.
Ceci ne signifie pas que cette vanne
ne doive pas être remplacée. C’est en particulier le
cas lorsque la carbonisation a été produite par le
blocage de cette vanne. Lorsque la vanne comporte un pilote démontable,
il est sage de le remplacer.
Partir du principe que, si la vanne
fonctionne une seule fois après remise en route, il y a de
grandes chances pour qu’elle continue. L’action détergente
du fluide frigorigène et de l’huile et quelques cycles suffiront
à la nettoyer.
Il peut arriver qu’à la remise
en route, la vanne ne fonctionne pas. Pourtant, les probabilités
pour que la vanne fonctionne, mises en balance avec le prix de son
remplacement, font qu’il vaut la peine de prendre le risque de la
conserver.
Du fait de la qualité des clapets
de retenue actuellement sur le marché, il est probable que
leur remplacement ne s’imposera pas. Leur nettoyage s’effectuera
en même temps que celui du reste du circuit. Il y a là
aussi un risque, mais les probabilités sont en votre faveur.
L’acide endommage la pastille sensible
de l’indicateur d’humidité. Il devra donc être remplacé,
mais ce remplacement ne doit avoir lieu qu’après qu’on se
soit assuré que l’indice d’acidité dans le circuit
est redevenu normal.
En résumé :
- 1 - On distingue deux types de
carbonisation : la carbonisation localisée et la carbonisation
totale.
- 2 - Déterminer et éliminer
le plus vite possible la cause de la carbonisation.
- 3 - La carbonisation libère
de l'humidité, des acides, de la suie et des vernis.
- 4 - L'huile du carter constitue
un piège efficace des produits de la décomposition.
- 5 - Le fluide frigorigène
et l'huile en circulation constituent d'excellents détergents
- 6 - les déshydrateur et
les filtres d'aspiration sont susceptibles d'arrêter les
produits de la décomposition
- 7 - Le fluide frigorigène
est susceptible d'être récupéré dans
la plupart des cas.
- 8 - La présence d'un filtre
déshydrateur limite l'étendue de la contamination
dans un circuit frigorifique toutefois sans inversion possible.
- 9 - Il est parfois nécessaire
de prévoir un filtre déshydrateur.
- 10 - La méthode de nettoyage
par rinçage est longue et onéreuse.
- 11 - Le type du compresseur,
impose la marche à suivre pour le nettoyage.
- 12 - La présence de deux
filtres-déshydrateurs n'est pas suffisante pour limiter
l'étendue de la contamination dans un circuit frigorifique
à inversion de cycle.
- 13 - Il n'est pas toujours nécessaire
de remplacer la vanne d'inversion, ni les clapets de retenue sur
un circuit frigorifique à inversion
La maintenance préventive
:
La
détection des fuites :
A la lampe haloïde pour
les produits contenant encore du chlore, ou à l'aide de bombe
de produits moussants ou au détecteur électronique
ou au colorant dans le liquide réfrigérant.
La
détection des acides :
A l'odeur. Au test acide de
l'huile. Au papier tournesol ou en laboratoire.
La
déshydratation :
Voir ci dessus.
A l'aide de cartouches déshydratantes,
ou par tirage au vide complet du circuit.
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