6.
NOTIONS DE DEFORMATION
Toute
pièce libre, homogène, chauffée uniformément,
garde sa forme générale, et reprend ses dimensions initiales
au refroidissement. Mais ceci n'est vrai que si le chauffage est uniforme
et que la pièce est entièrement libre de se dilater, pour
comprendre ce qui se passe s'il n'en est pas ainsi, il suffit de remarquer
que les deux effets (mécaniques et thermiques) jouent alors simultanément.
Soit
deux pièces schéma 1959, l'une A est en forme
d'U et supposée très massive, l'autre B située
entre les branches de A est seule chauffée uniformément
schéma 1960, (le chauffage de l'ensemble n'est donc pas
uniforme).
Au
cours du chauffage schéma 1960, la pièce massive
A restera en phase élastique sous les efforts dus à
la dilatation contrariée de B.
La
pièce B est donc comprimée à chaud par A
. En chauffant suffisamment (quelques centaines de degrès peuvent
suffire), B dépasse sa limite élastique (abaissée
d'ailleurs par l'élévation de température) et se
déforme plastiquement schéma 1960.
Au
refroidissement schéma 1961, B se contracte en gardant
sa nouvelle forme, une fois froide elle est donc plus courte qu'au départ.
Il
existe un autre phénomène de déformation, le "flambement",
supposons que la pièce B du schéma 1962, est
une pièce mince, elle peut flamber plastiquement à l'échauffement,
au refroidissement on peut obtenir le résultat schématisé
par le schéma 1963. Si on redresse ensuite la pièce
B, on constate qu'elle est plus courte, mais le raccordement est
moindre que si le "flambement" n'avait pas eu lieu.
7.
NOTIONS DE RETRAIT
Le
retrait en soudage peut être décomposé en plusieurs
déformations élémentaires, soit en effet deux tôles
schéma 1942, soudées bout à bout.

En
première approximation, la soudure dans son ensemble est considérée
comme une pièce "B" (schémas
1959, 1960 et 1961), qui se contracte dans tous les sens à partir
du métal fondu, on met ainsi en évidence deux types de retrait
:
- la
contraction parallèle à YY, qui prend le nom de "retrait
transversal".
- la
contraction de la soudure dans toute sa longueur, qui prend le nom
de "retrait longitudinal", elle est au maximum
sur l'axe XX, et diminue au fur et à mesure que l'on s'en
écarte.
Si
la soudure est exécutée d'un seul côté de la
tôle, la partie supérieure schémas 1943 et
1944, est la plus chauffée et le bain de fusion y est plus
large qu'à la partie inférieure, la tranche supérieure
joue donc le rôle d'une pièce "B"
par rapport à la tranche inférieure, il en résulte
un effet de pliage.

Mais
il faut enfin tenir compte du fait que la soudure n'est pas réalisée
simultanément sur toute sa longueur, supposons en effet, la soudure
parvenue en un certain point schéma 1945, le bain de fusion
et ses alentours jouent le rôle d'une pièce "B"
par rapport à la partie déjà soudée, il en
résulte que les tôles, à gauche de "B",
tendent à se rappprocher par rotation autour d'un axe ZZ perpendiculaire
au plan de la figure : c'est l'effet de serrage.

Sur
une pièce mince symétrique soudée le long de son
grand axe, le retrait longitudinal entraîne un flambage en forme
d'hélice schéma 1946, pour y remédier, il
suffit d'allonger la soudure par martelage, on peut aussi utiliser un
montage s'opposant à la torsion.
8.
NOTIONS DE SERRAGE
L'effet
de serrage est fonction directe de l'importance de la zône chauffée,
il diminue si la vitesse d'exécution croît.
Cet
effet est généralement combatu par le pointage préalable
qui empêche les tôles de se rapprocher ou même de se
chevaucher en avant du chalumeau.

Mais
l'effet de serrage ainsi contracté schéma 1947, peut
conduire sur des tôles minces à un phénomène
de flambage se traduisant par des ondulations caractéristiques.

Pour
les tôles de faible épaisseur schéma 1948,
on peut encore remédier à l'effet de serrage en soudant
sans pointage avec un écartement variable.
On
peut constater que si l'on commence à exécuter une soudure
à l'extrémité d'une tôle schéma 1949,
la contraction qui se produit en B effet de serrage, (voir schéma
1960) prenant appui sur la petite partie de soudure en C, tend
à écarter la soudure encore plus chaude en A, il
se produit en A une fissure qui se propage tout le long de la soudure.
C'est pour éviter ce phénomène que l'on exécute
un "talon" de quelques cm avant d'exécuter la
soudure proprement dite.
9.
QUALITES ET DEFAUTS DES SOUDURES
Les
qualités exigées des soudures peuvent être d'ordre
mécanique (résistance, ductilité, etc, ....), chimique
(résistance à la corrosion) ou même esthétique
(aspect régulier pour ne pas exiger d'usinage ultérieur).
Dans un grand nombre de cas, une bonne soudure assure au joint et à
ses abords les qualités mêmes des éléments
assemblés. La plupart des qualités exigées des soudures,
au point de vue de leur comportement en service, dépendent de la
présence ou de l'absence de défauts.
9.1.
Les principaux défauts d'exécution sont :
9.1.1.
manque
de pénétration

On
dit qu'il y a manque de pénétration schémas
1951, lorsque la soudure ne traverse pas complètement les
tôles de part en part . Ce défaut est le plus courant
et aussi le plus grave parce qu'il diminue fortement la résistance
du joint en y créant une amorce de rupture.
Pour
le déceler, il suffit, pour les soudures exécutées
d'un seul côté, d'examiner l'envers de la soudure, les
deux arêtes inférieures doivent être réunies
par un cordon de métal plus ou moins en relief, cet examen
doit être fait avec soin, car certains écoulements d'oxyde
ou de métal fondu, à travers les bords non liés,
peuvent prendre l'allure d'un cordon de pénétration.
En
soudage à gauche, notamment, les manques de pénétration
peuvent provenir de l'emploi d'un chalumeau avec un débit trop
faible, de l'emploi d'un chalumeau exagérément puissant
qu'on tient trop écarté ou trop incliné ou, plus
généralement, de l'inexpérience du chalumiste
qui veut ainsi éviter la formation de trous.
Toutefois,
dans certains cas, lorsque les assemblages ne sont pas soumis à
des efforts sensibles, la pénétration complète
peut n'être pas exigée. En soudage bout à bout
des canalisations, par exemple, la pénétration peut
être une gêne pour la circulation du fluide.
9.1.2.
inclusion
d'oxydes

Des
inclusions d'oxydes à l'intérieur de la soudure schéma
1952, peuvent se produire aux reprises ou au passage des points
et, également, résulter de l'emploi d'un chalumeau mal
réglé (flamme oxydante) ou mal utilisé . Ce défaut
peut occasionner des fuites ou donner prise à la corrosion.
Pour l'éviter, il faut veiller au bon réglage de la
flamme et à son action correcte en vue de réduire les
oxydes et, en particulier, fondre à nouveau le métal
déposé avant les reprises.
9.1.3.
collage

Le
collage schémas 1955, est un défaut important,
d'autant plus grave qu'il est difficile à déceler, il
existe deux sortes de collage :
9.1.3.1. le collage noir est un dépôt de métal
fondu sur les bords à souder restés solides, la
liaison entre le métal d'apport et le métal de base
n'existe pas.
9.1.3.2. le collage blanc est en quelque sorte une brasure
" à l'oxyde ", le lien entre le métal
d'apport et le métal de base n'étant assuré
que par une pellicule d'oxyde qui a été fondue,
les bords à souder eux-mêmes n'ayant pas participé
à la fusion, il est le plus dangereux, car il n'existe
aucun moyen non destructif de le déceler, n'étant
pas en général, continu, il peut même ne pas
se manifester à l'essai de traction et seul l'essai de
pliage permet de le mettre en évidence avec certitude.
Le
collage se produit souvent à l'insu du chalumiste peu attentif
et l'écoulement de métal fondu à travers les
tôles peut faire croire à une bonne pénétration.
9.1.4.
soufflures,
rochage

Les
soufflures figures 1956, sont des inclusions de gaz à
l'intérieur du métal fondu, elles peuvent être
dues à diverses causes :
- lors
d'un arrêt en pleine soudure, il se forme en général
une "retassure" au centre du dernier bain de fusion.
Si la reprise n'est pas exécutée correctement, le métal
apporté peut y emprisonner une bulle de gaz qui donne naissance
à une soufflure isolée.
- certains
métaux à l'état liquide, tels que le cuivre,
dissolvent une grande quantité de gaz qui, se dégageant
lors de la solidification, risquent de rester emprisonnés dans
la soudure, donnant ainsi naissance à des nids de souflures
ou à des soufflures isolées. Le phénomène
est généralement favorisé par un mauvais réglage
de la flamme.
- les
gaz emprisonnés peuvent être produits par des réactions
chimiques qui naissent au sein du métal en fusion, dans certains
cas, ces réactions sont assez rapides pour que les gaz se dégagent
en bouillonnant au cours du soudage. Ce phénomène qui
porte le nom de "rochage" conduit à des soudures
ayant l'aspect d'une mousse métallique . Le "rochage"
apparaît notamment au cours du soudage d'acier effervescent
si l'on n'utilise pas des métaux d'apport convenablement choisis
pour l'éviter.
Certaines
soufflures peuvent avoir une forme vermiculaire, les bulles de gaz
s'imbriquent les unes dans les autres et engendrent ainsi des petits
canaux plus ou moins allongés, ce type de soufflure apparaît
quelquefois dans les soudures à double cordon exécutées
en montant, les canaux sont parallèles au joint.
9.1.5.
dénivellation des bords

Ce
défaut schéma 1953, est généralement
dû à de mauvaise préparation des bords à
souder (exemple : point cassé), ou à des déformations
excessives pendant le soudage. Ce peut être un défaut
grave si l'on exige une bonne résistance mécanique du
joint, le décalage des tôles fait supporter à
la soudure un effort de cisaillement supplémentaire.
9.1.6.
manque
de métal

Ce
défaut schéma 1957, est généralement
peu fréquent parce qu'il est immédiatement visible,
la soudure est creuse au lieu de présenter une légère
surépaisseur . Cependant dans le cas de soudures d'angle, il
peut être nécessaire de vérifier à l'aide
de calibres, que la gorge de la soudure est suffisante .
Lorsqu'un
manque de métal s'est produit, il n'est pas recommandé
de corriger ce défaut en rechargeant simplement la soudure,
on risque un effet de collage entre les deux passes, il est préférable
d'enlever le métal par "gougeage ou burinage"
et de faire une nouvelle soudure.
9.1.7. excès
de métal

L'excès
de métal schéma 1954, se traduit par une surépaisseur
exagérée et un angle vif au raccordement du cordon de
soudure avec la tôle. Cet angle vif crée, sous les contraintes
de service, une concentration d'effort important et une amorce de
rupture au droit du joint. La partie bombée du cordon de soudure
doit, au contraire se raccorder progressivement à la surface
des tôles. Lorsque les tôles ont une épaisseur
comprise entre 3 et 12 mm, la surépaisseur ne doit pas excéder
15% de l'épaisseur de la tôle, cette limite doit être
encore plus faible pour les épaisseurs de tôles plus
fortes.
Pour
éviter ce défaut, il faut adapter le diamètre
du métal d'apport aux épaisseurs à souder et
ne pas utiliser une vitesse d'avance trop faible.
9.1.8. caniveaux

Les
caniveaux schéma 1958, qui peuvent apparaître
d'un côté, ou des deux côtés de la soudure,
sont une cause d'affaiblissement du joint, ils sont dus le plus souvent
à une mauvaise tenue du chalumeau ou à l'emploi d'un
chalumeau trop puissant.
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