Les risques de prolifération de légionelles dans les réseaux de distribution d’eau glacée sont minces en raison des basses températures de
fonctionnement, un peu plus importants dans les boucles d’eau tiède (15 à 35 °C) alimentant les PAC réversibles.Toutefois, deux éventualités peuvent
permettre la prolifération de légionelles:
l’utilisation du même réseau pour alimenter en chaud ou en froid des équipements terminaux réversibles (ex. ventilo-convecteurs 2 et 3 tubes),
l’utilisation saisonnière de la climatisation, avec stagnation des eaux en saison froide (ex. ventilo-convecteurs 4 tubes).
Ces réseaux de distribution sont des circuits fermés. A ce titre, la diffusion d’aérosols chargés en légionelles revêt un caractère accidentel, suite au
percement d’une canalisation ou d’une batterie par exemple, ou à un défaut de raccordement dans les équipements terminaux.
Il semble tout de même intéressant, dans le cadre d’un dispositif de prévention large, d’appliquer aux réseaux de distribution les préconisations
générales suivantes.
Conception et mise en œuvre
Le choix des matériaux doit tenir compte des phénomènes de corrosion, d’entartrage et de prolifération de biofilm. On veillera également
à utiliser le même matériau sur l’ensemble du réseau afin d’éviter la corrosion pouvant résulter des différences de potentiels existant entre
les matériaux.
Le tracé du réseau doit être le plus direct possible et éviter de créer des bras morts. Les sections de canalisation doivent permettre
d’assurer des vitesses d’écoulement suffisantes pour éviter la stagnation et donc la formation de biofilm.
Un traitement filmogène inhibiteur de corrosion peut être mis en œuvre.
Des vannes accessibles permettent d’isoler certaines parties du réseau pour les opérations de maintenance. Des vannes de vidanges en
amont permettent de procéder à des vidanges partielles du réseau.
L’isolation indépendante des réseaux chaud et froid permet d’assurer l’absence de condensats parasites dans les faux plafonds. Il est
important de prêter une attention particulière aux ponts thermiques qui peuvent subsister au niveau des piquages.
Une signalétique claire doit être mise en place afin d’identifier correctement les différents réseaux.
Le suivi des normes et des DTU de la série 60, le respect des choix du concepteur (matériaux, sections de tubes) sont des éléments
importants pour une bonne installation.
Entretien et maintenance
Un bon entretien passe d’abord par une bonne connaissance des réseaux. Les plans doivent donc être mis à jour en fonction des
évolutions du réseau tout au long de la vie du bâtiment.
Les modifications éventuelles du réseau ne doivent pas donner lieu à des bras morts. Il est nécessaire de boucler le réseau ou
d’installer des vannes afin d’isoler les bras morts. Un équilibrage de l’ensemble du réseau doit alors être réalisé.
Le contrôle de la qualité de l’eau (analyse annuelle) permet de contrôler le taux de glycol et d’ajuster les paramètres physico-chimiques
afin d’éviter l’entartrage et la corrosion, ainsi que la prolifération de biofilm.