1.
GENERALITES
Les
aciers doux sont de loin les plus employés parmi les aciers courants,
dit "de construction", ils sont ceux dont les problèmes
d'assemblage sont les plus fréquents, ils peuvent être soudobrasés
facilement à une température de "mouillage"
comprise entre 750/880°C (limite inférieure) et 900/920°C
(limite supérieure).
Comparés
aux valeurs réalisables en soudage autogène, ces chiffres
peuvent paraître assez faibles, ils sont compensés par le
fait que les assemblages soudobrasés présentent des surfaces
d'accrochage beaucoup plus importantes que la section droite d'une soudure
autogène.
Sauf
cas particuliers (travaux de haute résistance), le soudobrasage
fournit des qualités largement suffisantes pour satisfaire la plus
grande majorité des cas pratiques.
Il
faut cependant attirer l'attention sur un phénomène susceptible
de se produire sur certains assemblages soudobrasés ; la fissuration
de l'acier par pénétration du métal d'apport, cet
effet néfaste, qui se traduit par un abaissement de la résistance
globale de l'assemblage, ne risque de se produire que dans le cas ou l'un
des éléments à assembler est soumis en cours d'exécution,
soit par bridage exagéré, soit par dilatation, à
une tension importante, accompagnée d'une déformation de
la masse, ces risques ne sont généralement à craindre
que dans les cas spéciaux (assemblages importants, donc exécution
assez longue, d'éléments bridés et rigides, etc...).
Le
soudobrasage est généralement préférable au
soudage autogène pour l'assemblage des aciers de nuances douteuses
ou de soudabilité médiocre.
Les
aciers de composition douteuse ou de qualité médiocre comportent
des éléments qui, en cours de fusion pendant le soudage
autogène, réagissent entre eux ou avec les éléments
extérieurs (flamme, atmosphère) pour former un assemblage
de qualité également douteuse, voir insuffisante.
Il
n'en est pas de même en soudobrasage, ou l'échauffement des
bords du joint est nettement plus réduit en volume, avec une température
sensiblement plus basse que celle de fusion, tous facteurs favorables
à une limitation, sinon à la suppression des risques de
dénaturation du métal et de ceux, corrélatifs, d'un
abaissement de la qualité de l'assemblage.
L'emploi
du soudobrasage permet de supprimer, ou tout au moins de réduire
très sensiblement les risques de déformation inhérents
au soudage autogène. En soudobrasage, le chauffage nécessaire
à l'opération est limité à une température
comprise entre 750°C et 920°C au lieu 1500°C, température
de fusion du métal qu'il faut atteindre en soudage autogène.
1.1.
Le soudobrasage est une méthode d'assemblage particulièrement
économique, il permet :
-
une rapidité d'éxécution nettement plus élevée
que celle permise en soudage autogène pour certaines épaisseurs,
à titre d'exemple il est possible de réaliser des gains
relatifs de vitesse d'exécution ~ de :
- 30%
sur des tôles d'épaisseur de 2 mm.
- 50%
sur des tôles d'épaisseur de 3 mm.
- 60%
sur des tôles d'épaisseur de 4 mm.
-
une économie de gaz très sensible, qui résultent
à la fois de l'emploi de débits horaires (l/h) nettement
plus faibles, à épaisseur égale, qu'en soudage
autogène, et des vitesses plus élevées, l'effet
favorable de ces deux facteurs est tel que les consommations de gaz
au mètre de soudobrasure sont, pour les épaisseurs de
2 à 4 mm par exemple ~, 3 à 4 fois plus faibles qu'en
soudage autogène.
-
une économie relative au poids de métal d'apport, dont
la valeur, qui est de l'ordre de ~ 12% pour e = 2 mm, atteint ~ 45%
pour e = 4 mm.
Ces
avantages sont, il est vrai, compensés en partie par le prix nettement
plus élevé de l'alliage d'apport, il n'en est pas moins
établi que, considéré globalement, le soudobrasage
est un procédé caractérisé par une vitesse
d'exécution relativement élevée jointe à des
dépenses de gaz relativement faibles dont le prix de revient se
situe très généralement au-dessus de celui du soudage
autogène sur même épaisseur, il est donc un procédé
économique.
Autre
facteur d'intérêt, sa facilité d'exécution,
notamment dans les positions difficiles, (verticale, corniche, etc...),
qui est nettement meilleur qu'en soudage autogène.
Par
ailleurs, le principe même du soudobrasage assure des dépôts
d'aspect lisse et régulier, sans surépaisseur inutile, ce
qui évite pour de nombreuses applications des travaux de finition
toujours onéreux.
Les
avantages particuliers du soudobrasage évoqués ci-dessus,
supposent évidement une observation correcte des règles
techniques de préparation des assemblages et des méthodes
opératoires adaptées.
2.
EXECUTION DU SOUDOBRASAGE
2.1.
Technique du chauffage
Le
soudobrasage utilise comme moyen de chauffage la flamme d'un chalumeau
oxyacétylénique approprié au travail, et le bec
choisi en conséquence. Le débit du chalumeau doit être
adapté au travail envisagé et le bec choisi en conséquence.
Le débit du bec sera toujours plus petit que s'il s'agissait
de souder à l'autogène des épaisseurs équivalentes,
50 à 60 l/h d'acétylène par mm d'épaisseur
est un débit correct pour soudobraser bout à bout, 75
à 80 l/h pour soudobraser en angle intérieur.
Dans
le cas du soudobrasage de l'acier, la flamme oxyacétylénique
sera réglée neutre, ni oxydante, ni carburante.
2.2.
Préparation des bords
Un
bon accrochage de l'alliage d'apport sur les surfaces à soudobraser
ne saurait être obtenu, malgrès une exécution correcte,
que si les surfaces sont débarassées au préalable
de toutes impuretées ; oxydes, graisses, peintures, etc... ,
susceptibles de contrarier ou d'empêcher le "mouillage"
à chaud. L'emploi de flux décapant ne saurait être
suffisant à lui seul pour obtenir un résultat complet
et correct, aussi faut-il prévoir un nettoyage préalable
des bords, cette opération peut être effectuée par
limage, meulage ou brossage mécanique, ou mieux, et préférablement
pour les travaux importants, par sablage ou par grenaillage.
3.
FLUX
Le
rôle de ces flux est de conserver le bon état de propreté
des surfaces à braser, préalablement nettoyées, pendant
l'exécution , de parfaire le décapage de ces surfaces pour
en faciliter "mouillage correct".
3.1.
Ils peuvent être employés sous diverses formes :
3.1.1.
flux
en poudre, et éventuellement en pâte, dont l'emploi
s'est généralisé dès le début du
brasage et du soudobrasage, on les emploie :
- avant
l'exécution, en soupoudrant les bords de la préparation,
mouillés d'eau au préalable pour "coller"
le flux sur le métal.
- pendant
l'exécution, en plongeant périodiquement l'extrémité
chauffée de la baguette d'apport dans le flux, la cadence
doit être réglée de manière à
faciliter le "mouillage" par le métal liquide,
sans excès inutile.
- après
fusion, puis refroidissement, le flux se présente sous la
forme d'une couche vitrifiée, dont l'élimination par
piquage, brossage ou décapage, d'ailleurs assez malaisé,
peut s'avérer nécessaire pour des questions d'esthétique,
ou bien chaque fois que l'assemblage terminé doit être
protégé (peinture, chromage, etc)
3.1.2.
baguettes d'apport enrobées, dont le dosage en enrobage
est étudié pour fournir exactement l'effet décapant
désirable. L'emploi de ces baguettes avec ou sans emploi préalable
de flux en poudre ou en pâte sur les préparations, permet
une exécution de caractère plus continue, donc plus aisée
et relativement plus rapide, comme le flux en poudre, il subsiste après
l'opération, une couche vitrifiée qu'il faut éliminer.
3.1.3.
flux
gazeux, d'origine plus récent, il constitue un perfectionneemnt
intéressant par rapport aux méthodes précédentes
. Dans ce procédé, le gaz combustible alimentant le chalumeau
(acétylène ) passe au préalable dans un appareil
saturateur où, à travers une mèche imbibée
d'un liquide décapant, il se charge de vapeurs qui sont entraînées
dans la flamme, ce flux gazeux y brûle intégralement, en
déposant sur les parties atteintes une pellicule protectrice
qui décape les pièces chauffées ainsi que le métal
d'apport plongé dans le panache de la flamme, en évitant
toute oxydation. Ce procédé qui s'applique à la
plupart des métaux, sauf à l'aluminium et à ses
alliages, est particulièrement intéressant à divers
titres :
-
il
évite l'emploi de flux en poudre ou en pâte avec
leurs inconvénients.
-
le
travail peut être mené de manière continue,
le dosage du flux étant aisé et, proportionné
automatiquement à la puissance du chalumeau.
-
l'absence
de flux vitrifié facilite la réalisation de cordons
lisses et réguliers, et permet la suppression pratique
de tout travail éventuel de finissage avant peinture,
chromage, etc
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