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Retour aux activités pédagogiques (1999-2000)

L'histoire des
fruits et légumes


  
A Abricot - Ail - Ananas - Artichaut - Asperge - Aubergine - Avocat  -
B Betterave - Brocoli  -  
C Carotte - Céleri - Cerise - Champgnon de Paris - Champinons sylvestres - Châtaigne
  Chou - Chou-fleur - Citron - Clémentine - Concombre - Courge - Courgette -
E Echalotte - Endive - Epinard -
F Fraise - Framboise - Fruits exotiques -
H-K Haricot - Kiwi -
M-O Mâche - Mangue - Melon - Noisette - Noix - Oignon - Orange -
P Pêche - Petits fruits - Poire - Poireau - Poivron - Pomelo - Pomme - Patate - Prune
R-T Radis - Raisin - Salades - Tomate
  

  
Carotte  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLa carotte nous arrive probablement d'Asie Mineure, où elle poussait à l'état sauvage voici déjà plus de deux millénaires. 

Et bien longtemps avant notre ère, les habitants du bassin méditerranéen consommaient ce légume-racine. Grecs et Romains ne sembleront guère apprécier la carotte. A leur décharge, il faut dire qu'à cette époque, les carottes devaient avoir une couleur blanchâtre, une peau assez coriace, et un coeur fort fibreux. Pline, dans son Histoire naturelle mentionne la carotte sous le nom de "Pastinaca Galtica", appellation que l'on retrouve aujourd'hui encore dans certaines régions de France, où la "pastenade" n'est autre que la carotte.

A la Renaissance, on parviendra à améliorer l'espèce, et à rendre la carotte plus savoureuse. Mais ce n'est qu'à partir du milieu du XIXe siècle que la carotte va acquérir sa belle couleur rouge orangé, et devenir enfin le tendre légume que nous connaissons.

  
Céleri  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pagePlante médicinale reconnue par les Anciens pour ses vertus diurétiques et son action stimulante sur le système nerveux, le céleri-rave ne fut considéré comme plante potagère qu'à la Renaissance.

Au Moyen Age, l'ache des marais - ancêtre sauvage du céleri - était l'un des simples (plantes médicinales) les plus employés. Les croyances populaires lui atribuaient mille vertus : elle était sensée prévenir la mélancolie, déterminer le sexe d'un enfant à naître, soigner les maux de dents

Domestiquée puis améliorée, l'ache des marais donna naissance à trois sous-espèces : le céleri à couper, le celeri-rave et le céleri-branche.
D'abord limité au rôle de condiment, le céleri-rave prit peu à peu place dans notre cuisine en tant que légume à part entière. Mais ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que, perfectionné en Allemagne, il devint un légume courant sur les tables de France.

  
Cerise  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLe cerisier était déjà présent en Europe 3000 ans avant notre ère (on en a trouvé des traces dans les cités lacustres suisses de l'âge de pierre), mais on ignore en fait d'où il est vraiment originaire (peut-être du Moyen-Orient).

Grecs et Romains connaissaient bien le cerisier, du moins sous sa forme "sauvage" de merisier. Le Général et gastronome Lucullus aurait rapporté de ses campagnes militaires des greffons de bonnes variétés, c'est du moins ce que prétend le naturaliste Pline.

Chez nous, dès le Moyen-Age, la cerise était l'un des fruits les plus appréciés. A la Renaissance, on savait déjà obtenir des cerises précoces. Louis XV, grand amateur de cerises, encouragea la culture et le développement des nouvelles variétés. Et à la fin du XIXème siècle, Montmorency était réputé pour sa récolte de cerises : les Parisiens s'y rendaient en foule, à la belle saison, pour y déguster les cerises aigrelettes et parfumées.
Aujourd'hui, plus de 200 variétés sont répertoriées dans notre pays, mais on n'en cultive qu'une douzaine seulement.

  
Champignon de Paris  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLes champignons font partie de l'héritage le plus ancien de la nourriture des hommes. Nos ancêtres préhistoriques consommaient des champignons sauvages ; et voici plusieurs millénaires, les Chinois cultivaient déjà le Shii-také, qu'on trouve maintenant sur nos marchés.

Grecs et Romains, friands de champignons, savaient obtenir les Pholiotes en recouvrant de fumier et de cendre des souches de figuier. Cette même technique sera reprise à la Renaissance par les Toscans. C'est La Quintinie, le célèbre jardinier de Louis XIV, qui fera beaucoup progresser les techniques de culture. Mais, pratiquées en plein air, elles ne permettent ni les productions d'hiver (à cause du froid), ni celles d'été (à cause de la chaleur et des parasites).

Il faudra attendre 1810 pour qu'un horticulteur ait l'idée de cultiver les champignons dans des carrières abandonnées du sud de Paris. Aujourd'hui, des recherches sont en cours et devraient permettre, à terme, la production maîtrisée et régulière de nombreuses espèces.

  
Champignons sylvestres  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageUn champignon consiste souvent en filaments blancs que l'on peut parfois apercevoir sur le sol : le mycellium.
Ce que nous consommons n'est que l'organe de reproduction du champignon, sa fructification.
Parfums de sous-bois, de mousses humides, d'humus...
Laissez-vous envoûter par la ronde embaumante des champignons des bois et des prés.

Dès l'été, de nombreuses espèces de cèpes (encore appelés "bolets") poussent dans de nombreuses régions. Le plus réputé semble être le cèpe de Bordeaux. Il doit son nom à la gourmandise d'un roi anglais qui fit de la capitale d'Aquitaine le premier port d'expédition de ce précieux champignon.

La girolle se caractérise par les profondes rides (et non lamelles) courant sous son chapeau orangé en forme d'entonnoir. Guettez son apparition dès le début de l'été.
Appartenant au même genre que la girolle (avec qui elle a une ressemblance) la chanterelle d'hiver en diffère par le fond creux de son chapeau gris-brun qui communique avec le pied.
La trompette des morts (ou "craterelle") se reconnaît à son chapeau sombre et creux ressemblant à l'instrument à vent dont elle porte le nom.
Blondes, brunes, grises, les morilles, ces "éponges" végétales, poussent dès le mois d'avril en France.
L'hydne sinué est plus connu sous le nom de "pied de mouton", surnom qu'il doit à son chapeau blanc-crème ponctué de petites bosses.
Le Marasme des Oréades est le fameux "mousseron". Il possède un pied très fin, élastique, dont la résistance lui vaut parfois le surnom de "pied dur".
Coulemelle, rosés des prés, "mousseron de la Saint-George", pieds-bleus... de nombreux autres champignons peuvent encore être commercialisés, notamment sur les marchés locaux.
En France, un réseau de "ramasseurs" livre les champignons sauvages à un "collecteur" qui les rassemblera ensuite chez le négociant pour qui il travaille. Ces professionnels trient plusieurs fois les champignons avant de les classer en diverses catégories qualitatives puis de les destiner au marché du frais, à la restauration ou à la transformation.

  
Châtaigne  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLe châtaignier est probablement originaire des zones tempérées d'Asie Mineure et d'Europe. On en a d'ailleurs retrouvé des traces fort anciennes chez nous, en Dordogne et en Ardèche, dans des sites archéologiques de l'époque glaciaire.

La châtaigne a longtemps représenté une ressource alimentaire importante pour les populations de régions aussi diverses que le Massif armoricain, le Massif central, la Corse, le Portugal ou l'Italie du Nord. Dans les campagnes, la châtaigne remplaçait souvent les céréales : on appelait d'ailleurs le châtaignier "l'arbre à pain".

A la fin du XIXe siècle, avec l'exode rural et l'apparition de graves maladies dans les exploitations, commence le lent déclin des châtaigneraies.
Aujourd'hui, la consommation de châtaignes fraîches est surtout ponctuelle et saisonnière : elle est passée du statut d'aliment de base à celui d'aliment "coup de coeur".

  
Chou  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLe chou semble être originaire de quelque région de la frange littorale océanique : le chou maritime (brassica oleracea) pousse encore spontanément sur les rivages de l'océan.
Mais dès l'Antiquité, il avait gagné le bassin méditérranéen. Grecs et Romains ont chanté ses louanges (la première mention le signalant se trouve dans le Traité des Herbages, d'Eudène d'Athénes), pour Horace, Pythagore, Pline ou Caton, il possèdait de multiples vertus.
Jusqu'à l'époque de César, on le mangeait en tige, comme les brocolis. On commence ensuite à le consommer pommé, en grosses têtes. 

Croisements et hybridations ont donné, au fil des siècles, les nombreux types de choux que nous connaissons aujourd'hui. On en dénombre à présent plusieurs centaines d'espéces. Dans le groupe des choux pommés classiques, on distingue habituellement les choux à feuilles lisses (ou choux cabus), tels le chou blanc, le chou vert, le chou rouge, et les choux à feuilles cloquées, comme le chou de Milan.

  
Chou-fleur  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageSans doute originaire du Proche-Orient, le chou-fleur était déjà connu et apprécié des Grecs et des Romains.
Tombé dans l'oubli durant une longue période, il devait réapparaître au XVIe siècle, grâce aux marins gênois qui le ramenèrent du Levant... comme un légume nouveau ! Au siècle suivant, Olivier de Serres, le grand agronome, l'évoque parmi les productions de culture peu aisée. La Quintinie, responsable des jardins et potagers du Roi Soleil, faisait d'ailleurs venir des graines de Chypre pour pouvoir obtenir des choux-fleurs. Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle qu'on réussira à le multiplier par semis en France. C'est sous le règne de Louis XV (qui en était friand) qu'on nommera "à la du Barry" (du nom de l'une des favorites du roi) certaines préparations à base de chou-fleur. 

Ce légume est alors de plus en plus cultivé, et très populaire. Dès la fin du XIXe siècle, près de vingt variétés de choux-fleurs étaient produites dans notre pays, devenu l'un des spécialistes de ce légume.

Citron  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageOriginaire, selon la tradition, des contreforts du Cachemire, le citron a gagné la Chine voici environ trois millénaires. C'est là qu'on lui a donné le nom de «limung», qu'il gardera en pénétrant en Perse.
Il sera ensuite acclimaté en Mésopotamie où, durant la captivité de Babylone, les Hébreux apprirent sans doute à le cultiver. Ils appréciaient tellement ce fruit qu'ils le firent figurer dans certaines cérémonies, comme celles du Jour du Tabernacle.
Les Grecs anciens ne semblent pas l'avoir beaucoup cultivé, même s'ils l'utilisaient dans les festivités des noces.

Les Arabes favoriseront l'extension du «li mûm» (ainsi nommaient-ils le citron) dans tout le bassin méditerranéen, dès le Xe siècle, et notamment en Espagne, sa terre d'élection (là, il deviendra «limon»... d'où dérivent le «lemon» anglo-saxon, et notre limonade).
Enfin, la fin du XVe siècle, Espagnols et Portugais implantèrent le citronnier en Floride... où il prospère toujours !

  
Clémentine  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLa clémentine a été "inventée" au début du XXe siècle par le père Clément, un religieux agronome de la région d'Oran, en Algérie (qui lui a donné son nom !). 

Il s'agit d'un hybride de mandarine et d'orange amère ou "bigaradier" -Citrus aurantium-. Du fait de ses qualités gustatives, et de sa quasi-absence de pépins, elle a aujourd'hui pratiquement supplanté la mandarine en France

  
Concombre  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageNé selon toutes probabilités dans le nord de l'Inde (où il est l'objet de nombreux récits légendaires), le concombre s'est trés tôt propagé vers la Chine et vers le Moyen-Orient.
Il fut cultivé sur les bords du Nil par les Egyptiens, qui en consommaient beaucoup, et le faisaient figurer parmi les offrandes destinées à leurs dieux.
Les Hébreux l'importèrent en Terre promise, où il devint l'un de leurs mets préférés.
Grecs et Romains appréciaient beaucoup le concombre : Pline rapporte que l'empereur Tibère s'en régalait quotidiennement, et que les jardiniers le faisaient pousser sous cloche pour accélérer sa croissance.

On trouve mention officielle de sa présence en France dès le IXe siècle, lorsque Charlemagne en ordonna la culture dans ses domaines.
Au XVIIe siècle, La Quintinie, le jardinier en chef de Versailles, en fera pousser sous serre, en "primeur" : Louis XIV était en effet très friand de potages et de salades à base de concombre. Beaucoup plus amer qu'aujourd'hui, le concombre était alors un hôte courant des potagers.
Après avoir été cultivé à grande échelle en plein champ, il est de nos jours de plus en plus souvent produit sous serre.

  
Courge  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLe mot, un rien péjoratif, de "courges" évoque immanquablement les potirons. Pourtant la famille des cucurbitacées qui les accueille compte de nombreux autres représentants aux formes, couleurs et saveurs les plus variées. Ne vous contentez plus des seuls gratins et soupes auxquels se limite la chair aqueuse des citrouilles. Découvrez les arômes d'amande, de noisette, la texture de châtaigne, beurrée, un rien musquée de toutes les autres courges. Une découverte gourmande !

Les potirons (encore appelés, à tord, "citrouilles") souvent représentés ronds, côtelés et oranges prennent en réalité toutes sortes d'apparences. A coté du classique "Rouge vif d'Etampes" se rangent l'étonnant "Giraumon" en forme de bonnet turc bariolé, le "potimarron" en forme de poire et bien d'autres courges, moins connues : vert "Chesnut", "Buttercup" cubique...

Les courgettes et les pâtissons sont les plus connues des courges pépons. Appartiennent aussi à cette espèce, les fruits servant à alimenter le bétail ("citrouille de Touraine"), à fêter Halloween ("Jack'O lantern") ou encore l'étonnante "Courge spaghetti" dont les filaments se préparent comme des pâtes. A cette catégorie, appartiennent surtout les délicieuses "Sweet dumpling", "Délicata", "Reine de la table" et bien d'autres, aux saveurs de fruits secs.

Les courges musquées nous sont plus connues que nous le croyons généralement : la "Courge musquée de Provence", aux apparences de potiron dodu, très côtelée, couleur de terre cuite vernissée, est souvent vendue tranchée sur nos étals. Moins communes, d'autres courges telles "Butternut", "Sucrine du Berry"... offrent une chair à la texture délicieusement fondante.
Récoltées en automne, ces cucurbitacées se conservent bien et peuvent être commercialisées jusqu'au printemps.

  
Courgette  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageSelon les études des botanistes, les courges seraient originaires d'Amérique centrale, ou elles étaient probablement consommées plusieurs millénaires déjà avant notre ère.
Les Indiens les nommaient "askutasquash", et les Européens les découvrirent en débarquant dans le Nouveau Monde. Ils en décrivirent rapidement de très nombreuses variétés, et en rapportèrent pour les jardins botaniques, avant de les cultiver comme légume.

Il était alors d'usage de laisser les courges parvenir à complète maturité avant de les consommer, ce qui permettait d'obtenir de meilleurs rendements, et de faciliter leur conservation. Il semble que ce soient les Italiens qui aient eu l'idée, au XVIIIe siècle, de consommer les courges avant compléte maturité : ainsi naquirent les courgettes que nous connaissons aujourd'hui.

  

Page extraite du site : http://www.10parjour.net


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