ACCUEIL  <  OBJETS MENAGERS  <  COMPLEMENTS  <  
Retour aux activités pédagogiques (1999-2000)

L'histoire des
fruits et légumes


  
A Abricot - Ail - Ananas - Artichaut - Asperge - Aubergine - Avocat  -
B Betterave - Brocoli  -  
C Carotte - Céleri - Cerise - Champgnon de Paris - Champinons sylvestres - Châtaigne -
  Chou - Chou-fleur - Citron - Clémentine - Concombre - Courge - Courgette -
E Echalotte - Endive - Epinard -
F

Fraise - Framboise - Fruits exotiques -

H-K Haricot - Kiwi -
M-O Mâche - Mangue - Melon - Noisette - Noix - Oignon - Orange -
P Pêche - Petits fruits - Poire - Poireau - Poivron - Pomelo - Pomme - Patate - Prune
R-T Radis - Raisin - Salades - Tomate
  

  
Pêche  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageLa pêche nous vient de loin : on trouve des traces de sa présence, à l'état spontané, dans la Chine méridionale environ cinq cents ans avant notre ère. Et c'est depuis l'Asie qu'elle a gagné l'Occident, au cours des siècles. Elle devait atteindre d'abord la Perse (d'où son appellation "Prunus persica"), puis l'Arabie, la Mésopotamie, et enfin l'Egypte (où la pêche était le fruit d'Harpocrate, dieu du silence).
Connue des Romains, qui en identifiaient déjà cinq variétés, elle mit quelques siècles à se faire apprécier chez nous.

Mais dès le XVe siècle et surtout le XVIe siècle, notre pays devient le centre de sa culture en Europe. A Versailles, le jardin fruitier du Roi Soleil comportait plus de trente variétés différentes de pêches, dont les fameuses "Belle de Chevreuse", "Belle de Vitry", et l'admirable "Téton de Vénus", au nom évocateur de délices !
C'est à la même époque que commencèrent les plantations en espaliers, qui firent bientôt la réputation de la pêche de Montreuil.
Aujourd'hui, on cultive en France de nombreuses variétés de pêches, qui ont subi avec succès les épreuves de sélection (notamment en ce qui concerne la saveur, la coloration, et la période de maturité).

  
Petits fruits  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageRécoltée depuis toujours, la framboise n'a été véritablement cultivée qu'au début du XXe siècle. Certaines variétés peuvent être "remontantes" : fournissant une première récolte en juin, elles continuent de fleurir et fructifier jusqu'aux gelées, début octobre.
Roses, saumonées, jaunes ou blanches, les petites baies rondes et acidulées du groseillier à grappes arborent diverses couleurs. Moins connues, les groseilles à maquereaux sont de dodus fruits légèrement velus et translucides parés de couleurs variées.

C'est à partir du XVIIe siècle que les plantations de cassis se répandent en France et que la petite baie de jais, présentée comme une panacée universelle, connaît alors une grande vogue.

Encore appelées "Bleuets", la plupart des myrtilles commercialisées en France sont des fruits cultivés. Leur peau bleue, leur chair blanche les distinguent des myrtilles sauvages, petites noiraudes, très fragiles à la chair colorée et tachante. Ces dernières se trouvent néanmoins parfois sur les marchés, en été.

Les mûres commercialisées sont également cultivées et diffèrent des fruits sauvages de la ronce par une taille plus imposante et une saveur plus douce.

  
Poire  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageOriginaire, comme beaucoup de fruits, de l'Asie centrale, le poirier (Pyrus communis) s'est répandu dès l'époque néolithique dans toute l'Europe occidentale (on a d'ailleurs retrouvé des pépins de poire dans de nombreux sites préhistoriques).
La culture proprement dite de la poire aurait commencé en Chine, plus de quatre mille ans avant notre ère.
Les Grecs semblent avoir apprécié les poires, qu'Homère nommait "cadeau des dieux". Mais ce sont les Romains qui, pratiquant systématiquement la greffe ("Greffe tes poiriers, Daphnis, tes petits neveux en recueilleront les fruits", chantait Virgile), développèrent le nombre des variétés : Caton n'en cite que six, Pline déjà plus de quarante,et on en recensait une bonne soixantaine à la fin de l'Empire romain.
La diffusion des poires se fit progressivement dans toute l'Europe. 

A l'époque médiévale, les poires ne semblaient guère fameuses, si l'on en croit leurs dénominations : "caillou rosat", "poire d'angoisse", que l'on consommait surtout cuites.
Mais rapidement, les variétés devaient s'améliorer et devenir plus nombreuses : on en compte environ deux cents à la Renaissance, près de cinq cents sous le règne du Roi-Soleil, dont certaines portent des noms aussi évocateurs que "Muscate", "Bergamotte", "Frangipane", "Cuisse-madame", "Virgouleuse"...
A présent, l'éventail des variétés s'est encore enrichi, et on peut en dénombrer plusieurs milliers, dont une dizaine seulement ont une réelle importance commerciale. Les poires que nous consommons aujourd'hui, nées pour la plupart au siècle dernier, sont le résultat de sélections attentives.

  
Poireau  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageL'origine géographique du poireau reste incertaine... Proche parent de l'ail et de l'oignon, le poireau (Allium porum) est lié depuis toujours à l'histoire des civilisations.
Assyriens, Chinois et Egyptiens consommaient et aimaient le poireau. Les Hébreux aussi : on affirme que durant la fuite en Egypte, ils regrettaient trois choses, les concombres, les melons... et le poireau ! Quant au pharaon Chéops, il offrait des bottes de poireaux pour récompenser ses meilleurs guerriers.Mais l'histoire de ce légume reste surtout attachée à l'empereur Néron, que l'on surnommait "le porrophage", tant il appréciait le poireau : utilisant les vertus bien réelles du poireau pour calmer la toux et adoucir les cordes vocales, il prenait chaque jour force bouillons de ce légume.

Le poireau aura aussi son heure de gloire "guerrière", lorsque les Gallois furent victorieux dans une bataille décisive... au cours de laquelle, pour se reconnaître, ils avaient arboré un poireau fiché dans leur chapeau! C'est depuis ce temps que le poireau a été adopté comme emblème par le pays de Galles.

Le poireau était particulièrement prisé au Moyen-Âge, quand les productions alimentaires se trouvaient limitées. Après une période de relatif dédain, il a été redécouvert par les virtuoses de la nouvelle cuisine... et par tous les amateurs de saveurs typées et appétissantes.

  
Poivron  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageOriginaire d'Amérique centrale, le poivron (Capsicum annuum) a été introduit en Europe au XVIe siècle, en même temps d'ailleurs que le piment, qui appartient à la même famille, mais possède, lui, une saveur brûlante très prononcée.
Il existe plusieurs dizaines de variétés de poivrons, de toutes tailles et de toutes couleurs, du violet pourpre au rouge orangé, du vert sombre au jaune pâle.

Mais on ne sait pas toujours que le poivron vert est, en fait, un poivron rouge qui n'a pas atteint sa pleine maturité ! Le poivron a été assez largement cultivé en Europe depuis le XVIIIe siècle.
Il constitue la base du plat national hongrois, le goulasch, et figure dans de nombreux plats traditionnels dans tout le bassin méditerranéen : ratatouille provençale, piperade basquaise, paëlla espagnole, antipasti italiens, etc.

  
Pomelo  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageSeule espèce d'agrume à ne pas être originaire d'Asie, le pomelo est observé, depuis le XVIIIe siècle, aux Barbades.

On raconte que c'est le comte français Philippi, chirurgien des armées napoléoniennes qui, capturé par les Anglais lors de la bataille de Trafalgar, découvrit, en 1823, le pomelo aux Bahamas où il était emprisonné. Le militaire fut ensuite à l'origine des premières plantations de cet agrume en Floride.
La culture du pomelo dans cet Etat s'étendit dès 1885, gagna la Californie, le Texas, l'Arizona ; le pomelo était, au début du XXe siècle, un des agrumes les plus couramment consommés. C'est à cette époque que se diversifièrent la plupart des variétés toujours consommées aujourd'hui.

  
Pomme  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageVenue, pense-t-on, du Caucase, la pomme aurait profité d'une accalmie entre deux périodes glaciaires pour gagner l'Europe centrale : des vestiges de pommes ont d'ailleurs été retrouvés dans les villages lacustres néolithiques de Suisse ou d'Italie du Nord. Les Grecs en avaient déjà sélectionné plusieurs variétés (Caton en décrit sept), et les Romains en connaissaient une bonne trentaine qu'ils allaient introduire dans une grande partie de l'Europe.

A la fin du XVIe siècle, le grand agronome Olivier de Serres en répertoriait plus de cinquante variétés différentes. A l'heure actuelle, il en existe plusieurs centaines, mais le choix du marché tourne autour d'une trentaine de variétés différentes, progressivement sélectionnées pour leurs qualités gustatives, leur résistance, leur rendement, et leur aptitude au transport...
A noter que l'on trouve encore régionalement des variétés plus fragiles ou plus rares, consommées à l'échelon local.

  
Pomme de terre  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageOriginaire de la cordillère des Andes, la "papa" fut introduite en Galice au XVIe siècle.
Elle prit le nom de "batata" qui fut traduit en France par Patate.

Répétons-le : la pomme de terre doit beaucoup à Parmentier qui l'avait découverte durant sa captivité en Allemagne. Celui-ci porta plusieurs rameaux de fleurs de pomme de terre à Versailles ou elles garnirent le chapeau du roi. Autre idée de notre publicitaire avant l'heure : les plantations de pomme de terre étaient gardées militairement le jour, de façon à laisser, le soir, libérer cours à la convoitise et à la maraude. Cette initiative contribua à introduire la pomme de terre dans la société française. Ce fut le début d'un développement extraordinaire qui fit de la pomme de terre une base essentielle de notre alimentation.

En 1960, chaque français en mangeait encore 100 g en moyenne. La consommation a ensuite diminuée en relation avec la progression des niveaux de vie et l'apparition de nouveaux produits alimentaires.
La consommation s'est stabilisée dans les dernières années, avec l'amélioration de la qualité et de la présentation. Elle a même augmenté si nous tenons compte de la consommation en produits transformés.

Pomme de terre primeur
Saut au début de cette pageLa pomme de terre est originaire d'Amérique du Sud, probablement des hauts plateaux andains. Elle était déjà cultivée par les Incas, et fut rapportée du Pérou par les Espagnols, au début du XVIe siècle.

Rapidement, sa culture gagna l'Italie (où elle fut d'abord utilisée pour l'alimentation animale), la Suisse, l'Angleterre. Elle commence à s'implanter dans quelques régions de France (Lyonnais, Lorraine, Bourgogne) dès la fin du XVIe. Mais interdite par la Faculté sous le prétexte qu'elle était "malsaine", elle devait rester longtemps méprisée par la haute société... alors qu'elle était largement consommée dans le peuple !
Il faudra attendre Parmentier, à la fin du XVIIIe siècle, pour que la pomme de terre soit réhabilitée, et se répande dans toute la société française.

Jusqu'au siècle dernier, la pomme de terre n'était récoltée et consommée qu'à totale maturité : les pommes de terre nouvelles étaient jugées insipides, et même toxiques ! 
Mais vers 1850, les maraîchers d'Ile-de-France commencèrent à produire des pommes de terre "primeur". Elles connurent rapidement un grand essor, et leur culture s'est développée dans les régions dotées d'un climat suffisamment doux (Bretagne, Roussillon, Provence, Aquitaine).

  
Prune  Saut au début de cette page
Saut au début de cette pageOn ne connaît pas vraiment l'origine du prunier domestique : c'est probablement un hybride de plusieurs espèces européennes et asiatiques.
Cette culture semble très ancienne dans des sites datant de l'âge du bronze on à retrouvé des noyaux d'une variété de prune proche de la Mirabelle. 
Les Egyptiens cultivaient le prunier : des prunes séchées faisaient partie des provisions des tombeaux des pyramides ! 
Les Etrusques, puis les Latins devaient améliorer cette production fruitière : il existait chez les Romains une douzaine de variétés différentes de prunes. 
L'Espagne, puis la France dès le Moyen Age, feront de la prune un de leurs fruits de prédilection.
Et elle participera, à sa façon à l'histoire : La "Prune de Damas" aurait été apportée de Syrie par les Croisés. d'où son nom. La variété "Reine Claude" fut ainsi baptisée en l'honneur de Claude, première épouse de François 1er.
  

Page extraite du site : http://www.10parjour.net
  
Saut au début de cette page