Les
radis étaient probablement connus, dans nos contrées, dès l'époque néolithique.
On pense qu'ils proviennent d'Extrême-Orient : on en trouve trace
dans un écrit chinois remontant au XIe siècle avant notre ère (le texte
donne la recette des tranches de carpe crue, macérées avec radis,
gingembre et herbes aromatiques...).
Les anciens Egyptiens étaient eux aussi amateurs de radis. Si l'on en
croit Hérodote, les bâtisseurs de pyramides se régalaient d'oignons, de
poireaux et de radis.
Les Grecs, qui offraient des légumes à leurs dieux, leur présentaient
des radis... en or, accompagnés de navets d'argent et de betteraves coulées
en plomb : une façon de rendre les végétaux impérissables ! Le radis
était spécialement dédié à Apollon, et on en connaissait déjà au
moins trois variétés différentes.
Mais c'est du latin "radix" (racine) que le radis "Raphanus
Sativus" tire son nom commun.
Les Romains, qui en cultivaient de nombreuses variétés, rondes ou allongées,
vont répandre le radis à travers tout leur empire. Plus tard, dans ses
Capitulaires, Charlemagne recommandera aux régisseurs de ses terres la
culture de cette excellente racine.
Au Moyen Age, les radis étaient volontiers proposés à la croque au
sel... mais les radis de cette époque étaient probablement assez éloignés
de ceux que nous connaissons aujourd'hui. Croisements et sélections ont
permis d'obtenir, depuis quelques décennies, ces excellentes variétés
fraîches et croquantes que nous dégustons à présent.
|
On
a coutume de faire naître le raisin dans le Caucase, entre Turquie, Arménie
et Iran... Mais la vigne poussait déjà en Europe occidentale à la fin
de l'ère tertiaire : on a dégagé des empreintes fossiles de feuilles de
vigne dans des sédiments calcaires du Languedoc !
Présente à l'état sauvage dans de nombreuses parties du monde, la vigne,
surtout destinée à la vinification, a été domestiquée au fil des siècles.
Au XVIIe siècle, dans les banquets de Louis XIV, apparaissaient les
meilleurs raisins de table. Selon La Quintinie il s'agissait du Chasselas de
Bar sur Aube, du Muscat de Touraine et du raisin dit de Corinthe. Les
raisins du midi de la France, également réputés, étaient expédiés à
Paris à dos de cheval ou de mulet, dans des caisses garnies de son !
Aujourd'hui, le raisin de table est abondant et disponible durant tout
l'automne, et même au-delà. Et chacun peut choisir parmi les variétés
qu'il préfère !
|
La
laitue aurait pour ancêtre une petite salade aux feuilles dentelées et à
la saveur amère.
De son origine, elle aurait longtemps conservé cette caractéristique
gustative. Selon les Saintes Ecritures, "la laitue figurait parmi les
plantes dont Moïse avait prescrit aux Israélites d'entourer l'agneau
pascal pour commémorer l'amertume de l'exil".
Au fil des siècles et des améliorations culturales, la laitue troqua sa
robe ébouriffée et son amertume pour une "opulente verdure de satin
qui fait penser à la jupe bouffante d'une ballerine s'aprêtant à danser
le menuet" et la douce saveur laiteuse que nous lui connaissons.
Les Pythagoriciens l'appelaient "la plante des eunuques" en référence
à l'action sédative qu'elle était sensée exercer sur l'appareil génital,
propriété qui lui fut régulièrement reconnue au cours des siècles et
qui fit d'elle un symbole de chasteté.
Les Romains, grands amateurs de laitue (en dépit de ses propriétés
anaphrodisiaques), la consommait pour "préparer l'estomac aux
prouesses gastronomiques".
|
La
tomate (Lycopersicum esculentum) est originaire du Mexique et d'Amérique
centrale.
Les Européens ne l'ont connue qu'au XVIe siècle. Si elle a gardé chez
nous son nom d'origine aztèque "tomatl", elle a été appelée
"pomme d'or" par les Italiens... et "pomme d'amour" par
les Provencaux !
Elle appartient à la famille des solanacées (qui comprend également la
pomme de terre et le tabac), et longtemps, on l'a considérée comme une
plante médicinale, ou même... ornementale (l'agronome Olivier de Serres la
vouait à la décoration des tonnelles !).
C'est sous forme de sauces plus ou moins relevées qu'elle commence à
entrer dans la cuisine méditerranéenne. Les Anglo-Saxons s'en méfièrent
longtemps : à la fin du XIXe siècle, on trouvait encore des ouvrages
culinaires anglais dans lesquels on recommandait de faire bouillir la tomate
durant 3 heures au moins, afin de se protéger d'éventuels effets toxiques
! Ce n'est que vers les années 1920-1930 qu'elle commence à être
largement commercialisée sur tout le territoire.
|